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Quand Goldorak nous fait un doigt d'honneur, Marilyn n'est jamais loin. Une Marilyn avec une banane au coin des lèvres. La star hollywoodienne des années 50 et 60 a conquis l'imaginaire de beaucoup de mâles de la planète. Goldorak, le robot de manga, a accompagné l'enfance des trentenaires et des quadras d'aujourd'hui. Ces deux personnages mythiques de la culture populaire du vingtième siècle se retrouvent pochoirisés sur les murs de la ville par Pimax.
Goldorak et Marilyn sur un passage pièton à Paris
Pochoirs de Pimax
On a vu un immense Goldorak en noir et blanc au Point Ephémère, une non moins immense Marilyn à la Bastille et de multiples pochoirs de toutes tailles et toutes couleurs, même sur les passages piétons.
Pochoirs de Nemo, Jef Aérosol et Pimax, à Paris
Pimax s'associe aussi avec ses camarades de rue et il bombe ses pochoirs à côté de Nature's Revenge, de Nemo ou de Jef Aérosol.
Pimax au travail
Pimax intervient souvent en public et il ne dédaigne pas customiser les vêtements des passants. Dimanche 18 mai, il était près de Beaubourg, rue Saint-Merri. Gratuitement il apposait ses personnages favoris sur des T-shirts, des blousons ou des casques de moto. Entouré d'une petite foule, il projetait la peinture sur ses pochoirs, formant une image nette. Puis utilisant l'envers du pochoir, il appliquait le reste de couleur pour créer une deuxième empreinte brouillée, moins propre.
Découpe de Goldorak et gant de Pimax
Rue Saint-Merri, la boutique de piercing et de tatouages Abraxas expose des petites sculptures de Pimax. Il revisite avec ironie l'art contemporain. Le Love de Robert Indiana est miniaturisé et souillé d'éclaboussures de sang ou de peinture. Sortant d'un pot ou d'une bombe aérosol, la couleur se répand et se fige en formes douces, comme une expansion de César.
Réplique miniature du Love de Robert Indiana avec coulures de peinture rouge,
sculpture de Pimax
Palagret
mai 2010
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D'après un commentaire laissé sur ce blog le 13 mai, il y aurait deux street-artists nommés Pitr!
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Au printemps 2009, attaqué par les associations anti-pub (Résistance à l'agression publicitaire, Robin des toits, Souriez vous êtes filmés, Le Publiphobe et Big brother awards ) Metrobus désactivait ses nouveaux écrans numéri-flash à la station Charles de Gaulle. Ces affiches high-tech étaient capables d'analyser le regard du passant et le temps qu'il passait à voir la publicité. Elles pouvaient même, par bluetooth, lui envoyer des messages promotionnels sur son mobile s'il le collait sur l'affiche dernier cri. Une activité un peu trop intrusive pour les anti-pubs qui n'aiment pas les atteintes à la vie privée et l'invasion de l'espace public par la réclame.
Nouvelle affiche numérique de Metrobus dans le métro parisien
Freddy, les griffes de la nuit
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), dans le texte "Souriez vous êtes comptés" a rendu son avis le 19 avril: "Les données ainsi collectées sont des données à caractère personnel dans la mesure où elles peuvent permettre d'identifier une personne". Cependant la CNIL assure que les données seront rendues anonymes "à très bref délai". Un avis équivoque qui laisse le champ libre à Metrobus et à la RATP et à leurs écrans espions.
Nouvelles affiches numériques de Metrobus dans le métro parisien
Metrobus est donc de retour dans les couloirs du métro avec des écrans LCD qui diffusent plusieurs publicités fixes ou animées, en trois plages horaires distinctes: "business" pour les voyageurs allant ou revenant du travail; "grande consommation" aux heures creuses et "loisir" le soir.
Coca-Cola et Karl Lagerfeld
Nouvelle affiche numérique de Metrobus dans le métro parisien
Avant la fin de l'année, 400 écrans seront mis en place dans les stations les plus fréquentées. Les capteurs conçus par la société Majority Report, au nom peu rassurant, ne sont pour l'instant pas activés. Pour combien de temps échapperons nous aux écrans espions?
Souriez, vous êtes cernés
L'affiche numérique filmée en mai à la station Varennes présentait trois publicités. Une banale affiche fixe pour SFR, une affiche un peu animée pour la bouteille Coca-Cola relookée par Karl Lagerfeld, et une affiche pour le film Freddy, les griffes de la nuit. Seule cette dernière exploite la potentialité de ce nouveau média. La griffe d'acier du meurtrier sanguinaire raye la vitre de l'écran, promettant de terrifiantes blessures. Certains ne verront là aucun progrès!
Liens sur ce blog:
Déploiement des affiches numéri-flash dans le métro, Gutenberg et le numérique
Numéri-flash, un écran espion aveuglé tandis que les associations attaquent Majority Report
De la publicité J&B sur les portillons du métro, ça nous manquait
I-Kiosque: une affiche interactive obéit au doigt et à l'oeil
La contestation des anti-pub sur Big Brother Awards
Palagret
archéologie du quotidien
mai 2010
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"L'art me fait rire" proclame un tableau de Ben exposé en vitrine à la galerie Lara Vincy. Ben appartient sans conteste à l'art rigolo avec ses phrases ironiques. Peintes en blanc sur fond noir, elles disent des choses simples et facétieuses.
C'est quoi l'idée, interrogation de Ben
Dans sa nouvelle exposition parisienne, Ben (Vautier) s'en prend à l'art contemporain et à une de ses illustres stars: Marcel Duchamp. Associant mots et objets, il reprend des objets triviaux utilisés par Duchamp ou non mais proches de ses oeuvres. Ainsi un urinoir, inhalateur, boîte de papier toilette, porte-savons, balai de wc, etc ..., sont posés sur un présentoir noir surmonté de la dédicace "Pour Marcel". Effet comique garanti.
Composition pour Marcel Duchamp, Ben
Ben cite Yves Klein (Le Yves Klein du pauvre avec une éponge), Daniel Buren (en prison derrière un grill symbolisant les rayures), Bernar Venet (le Bernard Venet du pauvre, avec du fil de fer emmêlé) et dédie une Joconde aux yeux transpercés de clous à Dada dont il est le digne héritier, oscillant entre l'accumulation d'objets hétéroclites, le bazar, et l'art conceptuel.
Tableaux-objets de Ben: Mona Lisa, passoire, disque solaire et chapeau
Parfois la phrase remplace l'image comme dans "Ceci est un placebo", petite variation sur "Ceci n'est pas une pipe" de René Magritte, ou dans "chef d'œuvre inconnu" où la dénomination est l'œuvre elle-même.
Chef d'oeuvre inconnu, tableau de Ben
Quelques phrases de Ben:
Chef d'oeuvre inconnu
Derrière l'art se cache le sexe
L'art pèse rien
Mal peint
Sans aucun intérêt
J'aime les copieurs
Beau et pas cher
Il faut en rire, tableaux de Ben
Ceci est un placebo
L'ego est là
Il faut en rire
Je n'ai rien à vous expliquer
Ca avait pourtant bien commencé
C'est quoi l'idée?
tableaux de Ben, Galerie Lara Vincy rue de Seine
Une dernière citation de Ben: L'art passe, Ben reste et vice-versa
Phrase associée à une passoire, phrase absurde puisqu'une passoire ne filtre que dans un sens.
L'art me fait rire, tableau de Ben en vitrine à la Galerie Lara Vincy
Prince du marketing, Ben Vautier n'hésite pas à apposer ses phrases à l'écriture soigneusement calligraphiée sur des cahiers, des classeurs ou des trousses d'écolier pour le papetier Quo Vadis. Suivant l'exemple d'Andy Warhol et Keith Haring, il assume la contradiction entre l'art et les produits dérivés qu'il fabrique:
" - J'écris "A bas la société de consommation", et je vends l'objet.
- Vous êtes bon commerçant ?
- J'ai commencé ma vie comme brocanteur, je vendais des disques d'occasion. Mais je ne suis pas un bon commerçant. Jeff Koons, oui." 1
Galerie Lara Vincy,
47 rue de Seine, Paris 6eJusqu'au 20 mai 2010
Du mardi à samedi de 14h à 19h.
Ben, "Strip-tease intégral"
Jusqu'au 9 juillet 2010
Musée d'art contemporain, Cité internationale, 81, quai Charles de Gaulle
69006 Lyon. Tél.: 04-72-69-17-17.
Liens sur ce blog:
Ben, suicide au fond de l'impasse: l'art, la vie, la mort
Art et publicité: Ben (Vautier), je me sens libre ici, affiches publicitaires de Logis
Ben, je me sens libre ici, une Bonne Nouvelle et un calvaire
Ben, petite phrase: la vérité sonne faux
Les maîtres du désordre, Ben: pas d'art sans désordre
Les ironiques affiches sauvages de Rero, le client suivantPalagret
mai 2010
1- in Le Monde, interview de Michel Guerrin
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Curieuse inscription vue dans un petit village du massif central. Sur un mur gris clair, il y a un graffiti orange, un tag peu lisible, plutôt un gribouillis et juste à côté une inscription noire bien nette: "il tue ce mur". Est-ce une critique du gribouillis, la juste indignation d'un passant devant le mur fraîchement repeint et aussitôt maculé?
"Il tue ce mur", graffiti dénonciateur
S'il s'agit de dénoncer le vandalisme des tageurs, l'imprécateur, paradoxalement, est aussi un affreux vandale. Ces graffiti sont anonymes. Ni l'auteur du gribouillis ni l'auteur de la dénonciation ne sont identifiables, sauf pour leurs amis.
Graffiti orange non identifié et "Il tue ce mur", graffiti dénonciateur
Ou alors le message n'a aucun rapport avec le tag orange. Il était peut-être là avant et se réfère à autre chose. Le scripteur n'aime peut-être pas le nouveau crépi gris clair, trop propre, trop lisse. Il remplace peut-être un enduit à la chaux de belle couleur, marqué par les intempéries et témoin d'une histoire, d'une durée. Ce mur a subit une attaque mais laquelle?
Au-dessus des inscriptions, il y a une pancarte, "l'Armoire à Linge" annonçant une boutique. On imagine la douceur des tissus, les couleurs pastelles des piles de draps et de serviettes soigneusement rangés sur des étagères de bois ciré. Une présentation essayant de recréer le monde d'autrefois quand les jeunes filles préparaient leur trousseau pour leur future armoire à linge. Un univers bien éloigné de la brutalité du street-art.
Autres messages et philosophie de la rue:
Adieu Paris, du passé faisons table rase
Street-art, des murs bien bavards: souffrance, tristesse, mort, murmurent les stickers
Philosophie de la rue: "nous avons fini par échouer"
Graffiti pitoyable, philosophie de la rue
Pourquoi? demandent les papiers collés"vous êtes ici ?", un pochoir discret squatté par Bonhomme de maïs
Street-art et vandalisme devant la fontaine Stravinski à Beaubourg
Palagret
mai 2010
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Un nouveau rite amoureux se propage de ville en ville. Les ponts se couvrent de cadenas (cadenas d'amour, lovelocks ou luchetti d'amore) où les amoureux inscrivent ou gravent leur nom. Ensuite ils l'accrochent à une rambarde et jettent la clé dans la rivière ou le fleuve, geste symbolique supposé garantir un amour éternel. Les amoureux choisissent des lieux romantiques comme le pont des Arts à Paris, le ponte Milvio à Rome, le ponte Vecchio de Florence ou le pont Luzhkov à Moscou.
Lucky lock
Cadenas d'amour accroché à la rambarde du Pont des Arts à Paris
au fond l'île de la Cité et le Pont Neuf
A Paris le pont des Arts et la passerelle Léopold Senghor sont ornés d'une centaine de cadenas de toutes les formes, matières et couleurs. On y lit des dates, dates de rencontre, de mariage ou de dépôt. On y dessine des coeurs ou des lèvres rouges. Les prénoms disent l'origine des amoureux: Claudia et Andrea, Ilary e Franco, Moris loves Galina, Kevin & Sherry, Lulu & Zoé etc ... S'y ajoutent des proclamations de fidélité comme toujours, sempre, for ever, à jamais.
Le banal objet devient le réceptacle de la foi en un amour incorruptible et les amants liés éternellement par ce geste symbolique repartent heureux. Les coeurs cadenassés résisteront-ils à l'usure du temps et aux vicissitudes de la vie? La froideur bien peu romantique des statistiques de divorce dit le contraire.
Lulu et Zoé, march 2009
Cadenas d'amour accroché à la rambarde du Pont des Arts à Paris
Aujourd'hui, les cadenas sont trop peu nombreux pour menacer l'équilibre des ponts et il ne gâchent pas du tout la vue. Ils sont même une attraction supplémentaire et une aubaine pour les marchands ambulants qui proposent des cadenas aux imprévoyants ou aux impulsifs.
Empreinte de lèvres
Cadenas d'amour accroché à la rambarde du Pont des Arts à Paris
Comme à Rome ou à Moscou, les édiles municipaux s'inquiètent pourtant de leur prolifération. Les petits objets pourraient "mettre en danger le patrimoine." La mairie de Paris envisage d'enlever les cadenas mais prévoit une solution de remplacement, peut-être un arbre métallique comme à Moscou.
Cadenas d'amour accroché à la rambarde du Pont des Arts à Paris
On ne connait pas l'origine exacte de ce rituel, beaucoup de villes en réclamant la paternité, comme Pecs en Hongrie, Séoul ou Rome.
Cadenas d'amour accroché à la rambarde du Pont des Arts à Paris
Autres informations et photos sur ce blog:Cadenas d'amour, coeurs cadenassés au-dessus de la Seine, promesse d'amour éternel ?
Quelques cadenas d'amour de plus au-dessus de la Seine
Quelques cadenas d'amour de plus au-dessus de la Seine II
Les cadenas d'amour du Pont des ArtsLa légende des coeurs perdus du Salagou: 1- la rencontre
La légende des coeurs perdus du Salagou : 2- la punition des amantsPalagret
mai 2010
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La Cité de l'Immigration est installée dans l'ancien Palais de la Porte Dorée construit par Albert Laprade en 1931 pour l'Exposition Coloniale. La façade est décorée de bas-reliefs d'Alfred Janniot. Ces bas-reliefs glorifient les colonies de l'Empire et l'oeuvre civilisatrice de la France. Bien que politiquement incorrectes aujourd'hui, ces sculptures appartiennent à l'histoire de l'art.
Maquette du projet de rampe de Kawamata pour la Cité de l'immigration
Tadashi Kawamata propose d'ajouter une passerelle de bois enserrée dans un nid ajouré sur la façade principale de la Cité de l'Immigration La rampe de plus de cent mètres de long conduirait du niveau du sol au haut des marches et serait un nouvel accès pour les personnes à mobilité réduite. Elle serait aussi un signe fort de la nouvelle vocation du musée.
Maquette du projet de rampe de Kawamata pour la Cité de l'immigration
"Comme une greffe faite de bois du monde entier, l’œuvre viendrait prolonger celle d’Albert Laprade, architecte d’un palais déjà support de multiples interventions artistiques : des grilles de Jean Prouvé aux salons d’apparat d’Eugène Printz et Jacques-Emile Ruhlmann, en passant par les bas-reliefs d’Alfred Janniot ou les fresques de Pierre Ducos de la Haille." lit-on dans le dossier de presse.
Hutte de Kawamata sur la façade de Beaubourg
Toutes ces oeuvres citées ont été réalisées à la même période pour un projet commun. Kawamata, intervenant plusieurs decennies plus tard, modifie radicalement l'esprit du bâtiment et dénature l'oeuvre de Laprade et Janniot. L'installation de bois barrerait la façade, modifierait le rythme de la colonnade et masquerait la moitié des sculptures d'Alfred Janniot. La passerelle de Kawamata serait parfaite sur un mur nu, pas sur un mur déjà orné.
Hutte de Kawamata sur la façade de Beaubourg, en construction
Accrocher des huttes de bois sur la façade de Beaubourg est une idée réjouissante. les huttes sont petites, apportent du désordre à la rigueur du squelette coloré du bâtiment et elles sont provisoires. Accrocher une rampe sur la façade du Palais de la porte dorée est tout à fait différent et plus que contestable.
Hutte de Kawamata sur la façade de Beaubourg, en construction
Anne Demeurisse qui a hérité des droits relatifs à l’œuvre d’Alfred Janniot conteste cette intervention. Elle s’oppose à la construction du projet de Tadeshi Kawamata. La responsabilité de la Cité de l’Immigration et du ministère de la Culture serait engagée: la rampe porte atteinte au droit moral de Janniot. Une affaire à suivre.
Liens sur ce blog:
Kawamata, d'étranges nids accrochés à la façade de Beaubourg
Kawamata, des huttes au plafond du forum de Beaubourg
Kawamata à Versailles: une éphémère caverne faite de cagettes de bois
Cité nationale de l’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée
293, avenue Daumesnil 75012 ParisPalagret
mai 2010
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Pourriez vous signalez à ce Pitr pochoiriste qu'il n'est pas seul... et qu'il aurait pu se renseigner sur son pseudo... faut etre gogol.
Pitr, the real.
Street-art, un Pitr bleu, un visage multicolore, des masques
Street-art: pour Ella et Pitr, encadrez votre portrait