-
Nous voici dans une vaste salle obscure du Palais de Tokyo dont on ne distingue les contours que par intermittence quand les marquees (marquises) de Philippe Parreno s'éclairent, clignotent et vibrent. La musique du Petrouchka de Stravinski, jouée par un piano automate, tourne en boucle et se mêle au crépitement des néons.
Marquee de Philippe Parreno, Danny La Rue 2013
Anywhere, Anywhere Out of the World, Palais de Tokyo
Un ordinateur pilote l'allumage et l'extinction de seize sculptures lumineuses qui mêlées à la musique compose une symphonie visuelle heurtée. Le spectateur ébloui et aveuglé perd ses repères et cherche les murs à tâtons, essayant de ne pas trébucher sur un corps allongé sur le sol ou se cogner sur un pilier.
PHILIPPE PARRENO, Danny La Rue, seize Marquees... par PalagretPhilippe Parreno a réuni ici seize marquees, une série commencée en 2006 et dont certaines sculptures ont déjà été exposée au Guggenheim de New-York ou à Beaubourg. Faits de tubes de néon et d'ampoules dans des boîtes de verre acrylique translucide ou opalescent, accrochés par des chaînes au plafond, ces caissons lumineux s'inspirent des marquees américains, auvents lumineux suspendus au-dessus des théâtres et des cinémas américains.
Marquise lumineuse à Hollywood annonçant les spectacles
Ces marquises lumineuses servent de tableau d'affichage pour les spectacles. Autour du nom de la pièce ou du film et des noms des acteurs, des ampoules ou des néons clignotent et défilent pour attirer l'attention des passants. Quand les théâtres et les cinémas sont côte à côte, la rue nocturne est toute illuminée et vibre des plaisirs annoncés.
Marquees de Philippe Parreno, Danny La Rue 2013
Les marquises urbaines se reflètent sur le bitume dès qu'il pleut, créant une atmosphère rêveuse largement exploitée par les thrillers ou les films romantiques. Les murs de la salle d'exposition du Palais de Tokyo sont eux noirs et le sol gris mat et il y a très peu de reflet. Sobrement, les marquees de Philippe Parreno de tailles, de formes et de matériaux divers sont peu colorés. Au contraire des auvents américains clinquants, les sculptures lumineuses n'annoncent rien d'autre qu'elles-mêmes.
Marquee de Philippe Parreno, Danny La Rue 2013
Comme les fantômes d'une fête révolue, ces marquises sont muettes. Les caissons lumineux en perte de sens clignotent dans l'obscurité, apparitions - disparitions hypnotiques, créant une atmosphère mystérieuse digne du château hanté d'un parc d'attraction, cimetière d'enseignes devenues obsolètes. Régulièrement, quand la salle s'éclaire complètement pendant quelques secondes le dispositif entier de "Danny La Rue", se dévoile. Le titre de l'installation n'est pas expliqué.
Marquee de Philippe Parreno, Danny La Rue 2013
Une marquise lumineuse est installée à l'entrée du Palais de Tokyo et bien sûr elle n'annonce rien sinon l'exposition de Philippe Parreno pour ceux qui connaissent son oeuvre. "Marquee" signale un passage entre la rue et le musée, entre le réel et l'imaginaire, c'est une invitation à un spectacle qui n'aurait pas de nom.
Marquee de Philippe Parreno, à l'entrée du Palais de Tokyo
Comme Annette Messager dans ses installations, Philippe Parreno travaille avec la lumière intermittente, le bruit et le mouvement.
Lien sur ce blog:
Annette Messager: "Continents noirs", cités obscures à la galerie Marian Goodman
Palagret
art contemporain
décembre 2013
Dossier de presse:
Philippe Parreno, figure éminente de la scène artistique internationale, transforme radicalement le Palais de Tokyo. Il répond à la carte blanche qui lui est donnée par une exposition totale dans laquelle son dialogue avec l’architecture fait œuvre.
Figure majeure de la scène artistique française et internationale, Philippe Parreno (né en 1964, vit et travaille à Paris) doit sa renommée à une oeuvre protéiforme et souvent éphémère qui remet en question les formats d’exposition et la nature des images. En s’inspirant du cinéma comme de la télévision, du théâtre comme du spectacle, Philippe Parreno élabore différents dispositifs pour construire des situations, pour concevoir des lieux à traverser, pour créer des trames qui interrogent, simultanément, le statut de l’oeuvre d’art et celui de l’exposition. Véritable espace expérimental, l’exposition est considérée comme un format ouvert et indéterminé. « Une exposition n’est jamais finie » ; « je travaille sans scénario définitif » explique-t-il.
Philippe Parreno qui émerge sur la scène artistique au début des années 1990, considérait, lui et ses acolytes de l’Ecole des Beaux-arts de Grenoble - Dominique Gonzalez Foester, Bernard Joisten, Pierre Joseph – que « le projet était plus important que l’objet ». De fait, son oeuvre ne se matérialise qu’accessoirement sous formes d’objets et elle ne peut exister sans une mise en exposition, une mise en tension. Sa première vidéo, Fleurs, réalisé en 1988, était destinée à une diffusion cathodique aléatoire. Cette image fixe qui jouait de la mise au point sur un bouquet de fleurs annonce, la notion de « plan-séquence », devenue fondamentale, dans l’élaboration de ses expositions. Quant à No More Reality, une manifestation d’enfants avec banderoles et slogans, filmée en 1995, elle transforme l’image télévisuelle en « jeu » et la construction en « effet de réel ».
Curieux, ouvert, Philippe Parreno puise dès la fin des années 1990 dans le langage, la narration, la temporalité mais aussi dans le théâtre, les codes télévisuels et cinématographiques pour élaborer une oeuvre qui met en tension ces différents univers. Il met ainsi en scène des figures de la télévision comme Yves Lecoq, Dagmar Bergdoff, mais aussi des ventriloques comme Ronn Lucas, détournant les codes du monde du spectacle afin de flirter avec la mince frontière qui sépare la réalité de la fiction. Nombreux sont aussi les exemples d’oeuvres de cette période qui investissent, parfois littéralement, le champ du cinéma ou de la télévision. Autre composante essentielle : l’absence, la fascination pour les fantômes et les revenants, la disparition et leurs traces.Snow Dancing est une exposition qui se mue en fête le temps d’une soirée. Cette oeuvre majeure, conçue au Consortium à Dijon en 1995, est réalisée à partir d’un récit pré-éxistant : elle est issue d’un livre, qui est à la fois le scénario et le commentaire de l’événement. Elle invite les visiteurs à découvrir les traces d’une fête révolue ; ces empreintes dessinant à leur une absence, un vide habité d’imaginaire. Ce caractère labile et imaginaire est aussi évoqué par les Speech bubbles (1997), supports de paroles en attente de discours, qui demandent, à leur tour, d’être remplis d’imaginaire. Ce principe d’un corps habité, d’une coquille qui s’incarne, se cristallise, en 1999, autour du projet - No Ghost Just a Shell - mené avec Pierre Huyghe, autour du personnage manga Ann Lee. Ils sollicitent une vingtaine d’artistes à réinventer, sous d’autres formes et selon des histoires différentes, le personnage manga, Annlee, acheté à une agence japonaise. Cette oeuvre leur a, par ailleurs, permis d’imaginer de nouvelles façons d’être et de travailler ensemble. Cette démarche collective est récurrente dans le travail de Philippe Parreno, qui, dès ses débuts, opte pour une esthétique de collaboration.
« C’est une manière d’aller plus vite, d’absorber des idées, des informations. Je ne travaille pas sous vide, les frottements et les résistances peuvent changer la nature d’une oeuvre » affirme-t-il. Il en sera de même avec le projet d’exposition mené en 2003 – Alien Seasons - au Musée d’art moderne de la ville de Paris pour lequel, il collabore avec des scientifiques, comme Jaron Lanier, transformant, l’exposition en espacetemps, en un lieu d’expérimentation, en un monde où la réalité virtuelle se confond avec la vie.
Philippe Parreno pense l’exposition comme un objet, comme un espace-temps, une expérience dont il réévalue, sans cesse, les limites spatiales et temporelles. Il élabore ainsi des modèles d’exposition susceptibles d’offrir de multiples points de vue sur la création : elle tisse des liens entre les différents éléments qui la constituent et reflète une pratique artistique à bien des égards non linéaire. Il intervient, selon ce principe, en 2012 dans l’exposition qui s’est tenue au Philadelphia Museum, Dancing with the bride. Tel un metteur-en-scène, un chef d’orchestre, l’artiste crée une mise en scène inédite pour explorer les liens entre John Cage, Merce Cunningham, Jasper Johns, Robert Rauschenberg et Marcel Duchamp. Cette exposition se situe dans le prolongement de son exposition éponyme à la Serpentine Gallery en 2010 dans laquelle il joue des effets et combinaisons sonores, pour inviter les visiteurs, selon un enchainement précis à se déplacer de salles en salles afin de découvrir ses films. En 2009, l’exposition du Centre Pompidou, était aussi synchronisée sur une boucle temporelle de 10 minutes, transformant la visite en séance cinéma autour du film June 8, 1968. En 2012, sur ce principe, à la Fondation Beyeler, il met en scène deux nouveaux films dans une chorégraphie de sons et d’images qui guide le visiteur à travers l’espace.
La même année, dans les arènes d’Arles, Philippe Parreno et Liam Gillick invitent à suivre pendant quatre jours une exposition faite d’événements hétérogènes. Composée d’installations, de performances, de concerts, de projections et d’autres pièces, cette exposition a été un champ d’intervention inédit. En constante évolution, elle a été une véritable promesse de voyage : Vers la lune en passant par la plage. « Il s’agit d’une exposition sur le travail, la production et la transformation » annoncent Liam Gillick et Philippe Parreno, chefs d’orchestre de ce vaste projet. Ainsi, le temps de la gestation, le temps de production et le temps de l’exposition : cette boucle temporelle qui explore les trois temps de l’oeuvre d’art est pulvérisée. Dés 2007, il fait du temps le principal lieu de son travail, le principal objet de ses expositions. Dans l’exposition de groupe Postman time, Tempo del postino, qu’il dirige et conçoit avec Hans Ulrich Obrist dans le cadre du Manchester international festival, Philipe Parreno élabore une grammaire artistique fondée sur le langage, l’échange, la collaboration et le partage qui joue de l’entremêlement et/ou de la négation de différentes temporalités. Plus de 15 artistes sont invités à collaborer pour jouer de ces déplacements de formes et de sens dont Douglas Gordon, Liam Gillick, Anri Sala, Tino Sehgal et Rirkrit Tiravanija.
Sa proposition pour le Palais de Tokyo se situe dans le prolongement de sa démarche artistique et de ses précédentes expériences. Sa démarche qui fait de l’exposition un objet et du temps une matière prend dans le cadre de sa carte blanche au Palais de Tokyo une ampleur et une importance inédite.
Il a récemment exposé au Garage Center for Contemporary Culture, Moscow (2013) ; Barbican Art Gallery, Londres (2013) ; Fondation Beyeler, Riehen/ Bâle (2012) ; Philadelphia Museum of Art (2012) ; Serpentine Gallery, Londres (2010-2011) ; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Centre for Curatorial Studies, Bard College, New York (2009 - 2010) ; Irish museum of modern art (2009) Kunsthalle Zürich (2009) et Centre Pompidou.Notes:
Transcription pour piano à quatre mains de Petrouchka, scènes burlesques en quatre tableaux d'Igor Stravinski, 1911, interprété par Mikhaïl Rudy.
votre commentaire -
Couper les ponts! Tagué sur les planches de la passerelle Debilly l'ordre est clair. La phrase est à l'infinitif et non à l'impératif; "il faut" est probablement implicite. Ce message humoristique ne semble guère interpeller les passants qui traversent la Seine du Palais de Tokyo au Musée du Quai Branly et marchent sur les pointillés blancs qui indiquent l'endroit où couper les planches. Le sécateur géant qui permettrait de sectionner le pont n'est cependant pas à portée de main.
Couper les ponts, injonction taguée sur la passerelle Debilly, Paris
Comme "brûler ses vaisseaux", l'expression "couper les ponts" veut dire rendre tout retour impossible: comment retourner de l'autre côté s'il n'y a plus de passage? Les Révoltés du Bounty brûlèrent leur navire en 1870, au large de l'île de Pitcairn. Les fuyards n'avaient nulle part où aller et ne voulaient pas être repérés par la marine anglaise lancée à leur poursuite. "Brûler ses vaisseaux" est une tactique militaire employée par des généraux (Agathocle de Syracuse) qui veulent motiver leurs troupes face à l'ennemi. Si la retraite est coupée, il n'y a que deux solutions: vaincre ou mourir.
Couper les ponts, injonction taguée sur la passerelle Debilly, Paris
au fond, éclairé en rouge "Monsieur bleu" le nouveau restaurant du Palais de Tokyo
Notons que les deux expressions se réfère à l'eau, la mer pour les vaisseaux et la rivière pour les ponts. Au contraire des araignées, l'être humain ne marche pas sur l'eau. Et un pont sans eau ne sert à rien, c'est une sculpture.
Pont hors d'eau, sculpture de Shen Huan aux Tuileries, FIAC 2013 hors les murs
"Couper les ponts" veut aussi dire rompre toute relation avec quelqu'un de manière radicale. C'est un acte désespéré mais quand on a coupé les ponts peut-on reconstruire une fragile passerelle pour renouer le dialogue avec celui ou celle qui vous a trahi?
Pont coupé, passerelle bricolée devant une péniche.
Le pont est aussi le symbole d'un passage vers autre chose, d'une avancée irrémédiable vers un autre monde, comme nous le dit l'intertitre du film muet Nosferatu (Murnau, 1922):
"Une fois passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre."
Inutile pour l'intrépide voyageur de couper les ponts, il est déjà au coeur des ténèbres où Nosferatu l'attend.
Nosferatu, une symphonie de l'horreur, film muet de Friedrich Wilhelm Murnau
A la veille du Nouvel An, "couper les ponts" peut être l'occasion d'un nouveau départ mais quels vampires nous attendent de l'autre côté?
Palagret
philosophie de la rue
décembre 2013
1 commentaire -
A Noël, l'explorateur urbain trouve de moins en moins de décorations peintes à la main sur les vitrines des cafés et des magasins. Bien que souvent maladroits, les dessins traditionnels de Noël ont le charme de l'art modeste. Peints à la gouache hier, à l'acrylique aujourd'hui, ils sont éphémères et s'enlèvent facilement une fois les fêtes passées.
Père Noël à la guitare, peinture sur vitre, café
L'iconographie de Noël doit être respectée (costume rouge, barbe blanche, visage jovial) mais on peut y ajouter de nombreuses variantes tant que le Père Noël symbolise la joie et l'espoir.
Père Noël à scooter, peinture sur vitre, café
Aujourd'hui, les Pères Noël et les bonshommes de neige peints à la main sont peu à peu remplacés par des décorations auto-collantes standardisées. Ces films adhésifs peuvent être réutilisés l'année prochaine ... s'ils ne se déchirent pas quand on les enlève.
Père Noël, peinture sur vitre, café
Mère Noël et bonhomme de neige, peintures sur vitre, café
Père Noël assis sur un tonneau de bière, peinture sur vitre
Père Noël au pain, peinture sur vitre, boulangerie
Père Noël en compagnie, peint à la main sur la vitre d'un café
Poupée russe et Père Noël, peintures sur vitre, café
Lien sur ce blog:
Les Pères Noël sont parmi nous, iconographie populaire
Palagret
iconographie populaire
décembre 2013
votre commentaire -
La chasse à la licorne continue. En voici une repérée dans une vitrine décorée comme un appartement ancien. La blanche licorne est à côté de petites robes noires en vente pour les fêtes de fin d'année. La chimère à la corne torsadée n'appartient pas vraiment à l'iconographie de Noël mais elle incarne le merveilleux et le rêve.
Demi licorne en vitrine à Noël à côté d'une petite robe noire portée par un mannequin décapité
Cette licorne ressemble à un cheval de manège qu'on aurait coupé en deux. L'espace de la vitrine est étroit et une moitié de licorne suffit à incarner l'animal fabuleux. De même les mannequins sans tête ou sans visage suffisent à signifier le tout. Nous voyons donc une licorne mutilée et des mannequins décapités sans que cela nous trouble tant nous sommes habitués à ce morcellement des corps en vitrine, en affiche ou à l'écran.
Demi licorne en vitrine à Noël à côté de petites robes noires portées par des mannequins décapités
Le plasticien anglais Damien Hirst a représenté des licornes, amputées elles-aussi, qui nous parlent de mort. La demi licorne en vitrine, bien qu'incomplète, simule la vie et le mouvement avec ses deux pattes repliées. Les mannequins avec ou sans tête simulent aussi la vie, ils nous représentent.
Liens sur ce blog:
A la recherche de la licorne perdue à Paris
Une licorne rose retrouvée au Jardin des Plantes lors de la FIAC 2013
La violence faite aux licornes: Xue Sun, Renaud-Auguste Dormeuil, Maïder Fortuné à la Conciergerie
Des mannequins décapités, en morceaux
Palagret
chimères
décembre 2013
votre commentaire -
Comment ignorer la sortie du nouvel album "Astérix chez les Pictes"? C'est une campagne marketing à 360° avec affichages dans le métro et en surface. Une campagne complétée par la sortie de numéros spéciaux consacrés à la saga gauloise et des vitrines de libraire exposant largement le livre à côté des personnages en carton.
"Ils auraient pu nous envoyer dans un pays chaud pour le nouvel album" râle Astérix
Affiche d'Astérix chez les Pictes sur un abri-bus
Le 35e album des aventures des irréductibles Gaulois est la première histoire réalisée sans Albert Uderzo ni René Goscinny, mort en 1977. Didier Conrad le dessinateur et Jean-Yves Ferry le scénariste ont repris le flambeau. Au contraire de Tintin, Astérix, Obélix et leurs compagnons peuvent vivre sans leurs créateurs.
"Pardon d'en faire tout un plat mais ils ont prévu du sanglier dans le nouvel album" s'inquiète Obélix
Affiche d'"Astérix chez les Pictes" dans le métro
Sur les affiches, les Gaulois râlent et s'indignent comme il se doit. Vêtus d'un kilt, ils s'aventurent dans un pays froid où le sanglier n'est pas forcément au menu.
Attention potion magique, Astérix, la saga
numéro hors-série du Point, vitrine d'un marchand de journaux
"Donc ce n'est pas à moi qu'ils ont confié la musique du nouvel album" s'indigne Asurancetourix
Affiche d'"Astérix chez les Pictes", sortie le 24 octobre
Même la Bnf consacre une exposition à la saga gauloise et la Monnaie de Paris édite des pièces et des médailles.
Astérix à la BNF, affiche dans le métro
Liens sur ce blog:
Astérix, portrait à la manière d'Arcimboldo
Astérix à la manière de Bruegel, Rembrandt, Rigaud etc ...
50ème anniversaire d'Astérix: naufrage des pirates et tortue romaine
Cinquante ans d'Astérix et d'Obélix: Obélisque et menhir à Paris
McDonald's: Scream, Astérix, Cendrillon, venez comme vous êtes
Autres affiches de la campagne marketing d''Astérix chez les Pictes"
Palagret
marketing
décembre 2013
votre commentaire -
Quand on n'a pas d'exposition en galerie prévue, une exposition sauvage sur les murs de Paris fait l'affaire. Près de Beaubourg ou près de la Bastille, dans le XIè, les croquis parisiens de Quentin Cherrier s'affichent. Le papier gondole un peu et des admirateurs ou des farceurs gribouillent des commentaires à côté des photos collées.
Paris est à la rue, une exposition sauvage de Quentin Cherrier.
53 images spontanées réalisées entre le 2/06/13 et le 28/08/2013
En noir et blanc ou en couleurs, les photos de Quentin Cherrier sont des photos de rue prises sur le vif, spontanées, des photos réalistes non trafiquées avec photo-shop, ou à peine. Un poème, moins intéressant que les photos, accompagne l'exposition sauvage et forcément éphémère.
Paris est à la rue, une exposition sauvage de Quentin Cherrier.
rue des Juges Consuls, Paris 4
Dans quelques jours les photos auront disparu, décollées, délavées, arrachées. Il ne restera plus sur les murs que des lambeaux peu identifiables. Il restera surtout des photos de ces cimaises improvisées prises par les passants et bien sûr par le photographe lui-même qui documente son intervention dans la ville. Entre street-art et exposition, Quentin Cherrier voit et se donne à voir.
Paris est à la rue, une exposition sauvage de Quentin Cherrier.
rue des Juges Consuls près de Beaubourg
Le titre de l'exposition sauvage "Paris est à la rue" semble dire que Quentin Cherrier l'affichiste se retrouve dehors, hors des galeries, comme un SDF photographe qui n'a que les murs et les palissades pour exister; et internet.Quelques lieux d'exposition éphémères de "Paris est à la rue":
- 1 Rue Carrière-Mainguet, Paris 11
- 1 Impasse Delaunay, Paris 11
- 37 rue de Charonne, Paris 11
- 30 Rue Chaligny, Paris 12
- Au croisement du boulevard de la Bastille et du quai de la rapée, Paris 12
- En bas des escaliers de L'Opéra Bastille, Paris 12.- rue des Juges Consuls, Paris 4
Paris est à la rue, une exposition sauvage de Quentin Cherrier.
Palagret
street-photography
13 décembre 2013
votre commentaire -
« Je suis une messagère sans messages »
Cités immobiles comme suspendues dans l'espace, cités foudroyées, cités brûlées, cités à peine éclairées par le mouvement pendulaire de quelques ampoules, telle est "Continents noirs", l'installation d'Annette Messager à la Galerie Marian Goodman.
Continents noirs, Annette Messager
Le balancement des lampes et les grincements des petits moteurs qui les animent rythment le temps. Sur les murs blancs, la danse des ombres fait naître un monde cauchemardesque. Tout cela donne l'illusion de mouvement, de dérive, alors que les sculptures sont immobiles.
Continents noirs, Annette Messager par PalagretComme survivantes d'un terrible cataclysme, Tchernobyl, Fukushima, erreurs humaines ou feu divin, les cités obscures recouvertes d'aluminium noir se voient à peine. Dans ce théâtre funèbre, on distingue des villes convulsées, des gratte-ciels et des pyramides renversés, des rails arrachés, des cheminées de centrales atomiques mortes. Les formes géométriques extravagantes créent des villes dystopiques, images d'un désastre annoncée. On croit y voir aussi des formes animales, des foetus carbonisés, des vampires ou des monstres nés du jeu des ombres.
Continents noirs, Annette Messager
Ici pas de poupées démembrées, de peluches décapitées ou d'objets disloqués comme dans les oeuvres précédentes. L'installation se compose de sculptures noires accrochées au plafond et de petits moteurs balançant des ampoules éclairant les formes par intermittence.
Continents noirs, Annette Messager
Annette Messager, s'inspirerait de l’univers des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Elle joue ici avec les codes du fantastique et de la science fiction, pour nous parler de notre monde menacé d'un cataclysme inévitable.
Continents noirs, Annette Messager
Comme beaucoup d'oeuvres d'Annette Messager, "Continents noirs" est une installation macabre en accord avec "Mes transports", l'installation présentée au rez-de-chaussée de la galerie Marian Goodman.
Continents noirs, Annette Messager
"Continents noirs" est aussi le titre générique d'une exposition d'Annette Messager à Strasbourg en 2012.
Continents noirs, Annette Messager
Annette Messager, Mes transports, Continents noirs
Du 13 novembre au 21 décembre 2013
79 rue du Temple Paris
Continents noirs, Annette Messager
Liens sur ce blog:
Umberto Eco au Louvre, vertige de la liste, Annette Messager
Art contemporain, catégorie art rigolo mais inquiétant
Une interview d'Annette Messager de 1995
Continents noirs, Annette Messager
Palagret
art contemporain
décembre 2013
votre commentaire -
Trois iPhones colorés s'étalent sur une bâche de travaux en bord de Seine, entre la Préfecture de police et le tribunal de Grande Instance de Paris. Une fois de plus une publicité géante monopolise le paysage parisien. Une publicité élégante mais agressive.
Publicité géante iPhone 5c sur une bâche de travaux
quai des Orfèvres, Paris
L'île de la Cité avec la Conciergerie et Notre-Dame est un quartier très touristique et des centaines de milliers de passants ne pourront éviter de voir cette publicité monumentale. Apple sait choisir ses emplacements. Après la bâche de travaux de la Conciergerie ornée d'un bel iPad 2 et une bâche sur un immeuble face à la piazza Beaubourg vantant l'iPhone, voici l'Phone 5c décliné en vert, rose, bleu et jaune quai des Orfèvres.
Publicité géante iPhone 5c sur une bâche de travaux
quai des Orfèvres, Paris
Charles Garnier, l'architecte de l'Opéra, protestait en son temps contre l'agression de la réclame, ces images agaçantes. Aujourd'hui, la multiplication des bâches de travaux publicitaires l'aurait vraiment mis en colère.
Publicité géante iPhone et trompe-l'oeil sur une bâche de travaux
quai des Orfèvres, Paris
La partie la plus visible de la bâche dissimulant la façade en réfection est couverte par la publicité Apple. Surmontant les images des smart-phones, les fenêtres et les toits de l'édifice sont reproduits en trompe-l'oeil. Sur le côté, près de la Préfecture de police, les deux façades de pierre sont aussi simulées sur la bâche dans les tons de beige.
Publicité géante iPhone et trompe-l'oeil sur une bâche de travaux
quai des Orfèvres, Paris
La publicité contribue au financement de la restauration de l'immeuble.
Trompe-l'oeil à côté de l'iPhone 5C sur une bâche de travaux
quai des Orfèvres, Paris
Liens sur ce blog:
Publicité géante: un iPad monumental sur le Palais de Justice de Paris
Affichage géant: un iPhone monumental sur une bâche de travaux à Beaubourg
L'agression publicitaire sur les Monuments historiques en bord de Seine: Dior, Bréguet et Burberry
Chanel, bâche publicitaire géante sur le Musée d'Orsay
Encore des bâches publicitaires géantes sur les monuments classés: Volvo et Ralph Lauren à l'Opéra
Air France, La bâche publicitaire géante sur le Grand Palais, monument classé
Trompe-l'oeil à côté de l'iPhone 5C sur une bâche de travaux
quai des Orfèvres, Paris
Palagret
l'agression publicitaire
décembre 2013
votre commentaire -
On voit de nombreux vases décorés de tags et dessins dans l'exposition The political line dédiée à Keith Haring. Ces vases et certaines sculptures ont été réalisées en collaboration avec LA II, aka Angel Ortiz, un jeune graffitiste du Lower east side New-Yorkais.
Vase décoré de tags par Keith Haring et La II
Dès les années 80 Keith Haring remarqua le travail d'un street-artist qui se révéla être un jeune garçon de 13 ans. A partir de leur rencontre Keith Haring et LA II, aka Angel Ortiz, collaborèrent pendant près de six ans. Plus Keith Haring devient célèbre, plus LA II est oublié et nombre de ses oeuvres ont été exposées et vendues sous le seul nom de Keith Haring. Aujourd'hui Little Angel le partenaire silencieux (silent partner) de Keith Haring demande à être reconnu.
Untitled, 1981-1982, vases de Keith Haring et La II
Richard Hambleton, un ami de Keith Haring, déclare: " "LA II a appris à Keith à remplir les espaces blancs sur la toile et son art a alors atteint un nouveau niveau."
affiche avec les deux noms de Keith Haring et LA II
On retrouve sur les vases toute l'iconographie de Keith Haring: le bébé rayonnant (radiant baby), le chien aboyant (barking dog), le serpent, l'écran de télévision, les silhouettes dansantes, l'intrication des dessins etc ...
Buste du David de Michel-Ange revisité par Keith Haring et La II
Les vases de forme traditionnelle en terre cuite ou en fibre de verre sont couverts de tags très contemporains. Keith Haring et La II se moquent ainsi de la culture classique, comme avec le buste du David de Michel-Ange. Orné d'un entrelac de lignes noires sur fond rouge et de beaux cheveux verts la sculpture emblématique de l'art occidental devient comique.
Untitled, 1981, vase orné de dessins or de Keith Haring et La II
Dossier de presse:
Keith Haring, virtuose du dessin, a étudié à la School of Visual Arts à New York. Génie de la ligne, travailleur incessant et rapide, il a énormément produit, réalisant ses œuvres en écoutant de la musique. Il a utilisé de multiples supports et eu recours aux medias de son époque allant jusqu’à commercialiser des produits dérivés dans son célèbre Pop Shop à partir de 1985.
Untitled, vase au serpent de Keith Haring et La II
Avec près de 250 œuvres réalisées sur toile, sur bâche ou dans le métro, - dont une quinzaine de grands formats seront exposés au CENTQUATRE, cette exposition est l’une des plus importantes jamais réalisées sur cet artiste.
Keith Haring fut l’un des artistes les plus célébrés de son époque, et aujourd’hui encore tout le monde connaît son style incomparable et son répertoire de signes emblématiques. Il a été exposé avec Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jenny Holzer et Daniel Buren, dès la Documenta 7 en 1982 et dans des musées et biennales du monde entier.
Untitled, vase de Keith Haring et La II
Les messages et les idées politiques qu’il a véhiculés ne constituent pas seulement une part de son héritage, mais ont considérablement influencé les artistes et la société. Ses « subway drawings » réalisés dans le métro, ses peintures, ses dessins et sculptures, étaient porteurs de messages de justice sociale, de liberté individuelle et de changement. Icône du Pop art, artiste subversif et militant, Keith Haring a multiplié les engagements tout au long de sa vie : très jeune, il était animé par une envie de transformer le monde.
Untitled, 1981-1982, vases de Keith Haring et La II
En utilisant délibérément la rue et les espaces publics pour s’adresser au plus grand nombre, il n’a cessé de lutter contre le racisme, toutes sortes d’injustice et de violence, notamment l’Apartheid en Afrique du sud, la menace nucléaire, la destruction de l’environnement, l’homophobie et l’épidémie du sida (dont il est mort non sans avoir créé une fondation caritative au profit de la lutte contre la maladie). Le parcours de l’exposition rend compte de ses prises de position critiques.
Keith Haring, The political line
19 avril - 18 août 2013
Musée d'art moderne de la ville de Paris
Untitled, amphore de Keith Haring et La II
La non-reconnaissance de LA II
Liens sur ce blog:
Keith Haring: les dix commandements au 104
Keith Haring: Jésus l'enfant rayonnant de l'église Saint-Eustache
Keith Haring: un ballon à la parade de Thanksgiving à New-York
Palagretaoût 2013art contemporain
votre commentaire -
Voici quelques enseignes de coiffeur collectées en France. Plus ou moins imagées elles reprennent les codes des enseignes traditionnelles en fer forgé accrochées à une potence. Peu d'enseignes de coiffeur cherchent à innover.
Coup'coif', enseigne de coiffeur avec ciseaux géants et ardoise, Paris
Suspendue au-dessus de nos têtes, l'enseigne sert à signaler le magasin en donnant son nom, sa fonction et en ajoutant parfois des images représentant les outils du métier comme le peigne et les ciseaux pour les coiffeurs. D'autres enseignes reproduisent le produit vendu comme la clé pour les serruriers, les lunettes pour l'opticien ou le bouquet de fleurs pour les fleuristes.
coiffure mixte, enseigne de coiffeur peinte
avec un personnage rigolo tenant un peigne, Le Grau du Roi
Coiffeur Hommes, enseigne de coiffeur en fer forgé
lettrage gothique et scénette avec client et coiffeur, Pézénas
Marie coiffure, enseigne de coiffeuse en fer forgé
avec peigne et ciseaux, La Canourgue
02 coiffure, enseigne de coiffeur innovante, Vergèze
Poteau de barbier-coiffeur bleu, blanc rouge, enseigne traditionnelle tournante, Paris
Voir sur Wikipedia les poteaux de barbier
Palagret
archéologie du quotidien
décembre 2013
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires