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       Avant l'inauguration des sculptures de Dewar et Gicquel, leurs oeuvres étaient déjà exposées dans le jardin du musée Rodin mais sans cartel les identifiant, à la grande perplexité des touristes pas forcément fins connaisseurs de Rodin. Si les sièges de toilette ou le pull-over ne prêtaient pas à confusion, les fragments de corps étaient autant photographiés que les sculptures de Rodin.

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures La mode Musée RodinLa mode, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

    Fragment de corps masculin avec chaussures

     

     

       En béton gris, lourdes et peu modelées, les oeuvres de Dewar et Gicquel étaient pourtant bien différentes de celles de Rodin. A partir de modelage, les plasticiens ont fabriqué un moule qui n'a servi qu'une fois pour couler le béton. Les corps lisses se dégagent d'une gangue de matière brute, le non finito.


     

    Dewar et Gicquel sculptures La mode le penseur Musée RodiLa mode, Dewar et Gicquel, au fond le penseur de Rodin, Musée Rodin

     

     

       Le titre de l'exposition, « la Jeune Sculpture », fait référence au Salon du même nom organisé au musée Rodin de 1949 à la fin des années 1960.

     

    "Ce titre fait référence à l’histoire du musée, mais il décrit également l’idée d’une figure anachronique qui traverse l’exposition. Comment une sculpture peut-elle être jeune, la sculpture change-t-elle vraiment ? Où est-ce son contexte d’apparition qui change ?D’où le titre de votre exposition, « la Jeune Sculpture », qui fait référence au Salon du même nom organisé au musée Rodin de 1949 à la fin des années 1960 ? → Ce titre fait référence à l’histoire du musée, mais il décrit également l’idée d’une figure anachronique qui traverse l’exposition. Comment une sculpture peut-elle être jeune, la sculpture change-t-elle vraiment ? Où est-ce son contexte d’apparition qui change ?"

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures Pied Musée RodinLe pied, Dewar et Gicquel, au fond la porte de l'enfer, Musée Rodin

     

     

    Dossier de presse:

       Poursuivant son dialogue avec l’art contemporain, le musée Rodin ouvre les jardins de l’hôtel Biron au duo d’artistes, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, lauréats en 2012 du Prix Marcel Duchamp, attribué pour la première fois à un modèle de production à deux. Collaborant depuis leur rencontre en 1997 à l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes, les deux artistes explorent une voie très expérimentale entre érudition et amateurisme, relecture de l’histoire de l’art et pratiques artisanales. L’hybridation des techniques, des motifs et des matériaux leur permettent d’interroger les canons de la sculpture.

     

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures Musée Rodin courDewar et Gicquel, Cour du Musée Rodin

     

     

     

       Un nouveau corpus d’œuvres a été conçu et produit spécialement pour l’exposition. Il s’agit de neuf sculptures en béton de grandes dimensions. Modelées, coulées et assemblées par les artistes eux-mêmes selon les techniques traditionnelles de la sculpture, ces sculptures représentent des fragments de corps nus, certains en ronde bosse et d’autres plus architecturaux. Corps d’athlètes dont la monumentalité n’exclut ni le port de quelques vêtements familiers – gilet en laine torsadée ou chaussures de marque – ni la présence plus incongrue d’éléments de salle de bain.

     

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures Architecture Musée RodinArchitecture, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

     

     

     

       « L’œuvre de Rodin a été un point de départ pour nous permettre de travailler sur une technique particulière de sculpture que nous n’avions jamais eu l’occasion d’explorer auparavant, tout en ayant à l’esprit que la pratique de Rodin s’est aussi affirmée au moment de l’apparition de la photographie et de la reproductibilité. » disent-ils dans un entretien réalisé à l’occasion de l’exposition.

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures Allégorie Musée RodinAllégorie, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

     

     

     

     

       Mu par le désir constitutif du sculpteur de se colleter la matière, le duo partage par exemple avec Rodin le goût affirmé des matériaux. Mais, là où Rodin déléguait l’exécution de ses œuvres en vue de leur reproduction, Daniel Dewar et Grégory Gicquel assurent eux-mêmes en tant que praticiens chaque étape de la fabrication, et détruisent les moules après usage afin de limiter leur production à un seul et donc unique tirage.

     

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures La figure Musée RodinLa figure, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

     

     

     

     Un « anachronisme subversif », qui permet de « réactualiser les débats esthétiques sur la question des rapports entre art et artisanat autour de la sculpture, question qui revient à grands pas sur le devant de la scène... Preuve que l’art a de nouveau à faire avec le réel ».

     

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures Les fantômes Musée RodinLes fantômes, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

     

     

     

     

      L’expression hautement paradoxale de Dewar & Gicquel n’aurait pu trouver meilleure scène et décor plus propice que ce haut lieu patrimonial, pour creuser la question de la place singulière qu’occupe la sculpture entre réalité et représentation.

     

     

    Dewar et Gicquel sculptures L'idée Musée Rodin lapinL'idée, Dewar et Gicquel, Musée Rodin

     

     

     

     

    La jeune sculpture, Daniel Dewar et Grégory Gicquel

    Jardin du musée Rodin

    Du 27 mai au 26 octobre 2014 

    Tous les jours sauf le lundi, de 10h à 17h45.

     

     

     

     

    Palagret

    sculpture et patrimoine

    mai 2014

     

     

    Sources:

    Dossier de presse

    Itw de Dewar et Gicquel

     

     

     

     
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    "Je vois les choses comme des sculptures, comme des formes qui occupent un espace". Robert Mapplethorpe

     

     

    La confrontation des modelages de Rodin (1840-1917) et des photographies de Robert Mapplethorpe (1946-1989) montre des correspondances dans leur démarche. Les images se répondent à près d'un siècle de distance.

     

     

    Rodin Mapplethorpe drapé Auguste Rodin, Mercure avec draperie et Torse de l’Âge d’airain drapé, vers 1895, plâtre, au fond, Robert Mapplethorpe, gaze

     

     

    "Chez les deux artistes, le tissu est un élément de théâtralisation du sujet. En véritable metteur en scène, Mapplethorpe utilise le drapé comme une matière première de sa composition, déployant des effets recherchés. De son côté, Rodin modèle ses nus avant de les draper dans des tuniques trempées dans du plâtre afin que l'architecture du corps soit perceptible sous les vêtements.

     

     

     

    Rodin Mapplethorpe Gaze blanche Robert Mapplethorpe, gaze

     

     

     

     Rodin donne au drapé une consistance plastique et le dispose souvent de façon à produire un effet dramatique: il enveloppe le buste de l'Age d'Airain à la manière d'une vierge à la tête couverte, alors que la tunique tombant sur les bras de Jean de Fiennes accentue l'effet de désarroi du jeune homme face au destin tragique qui l'attend.

     

     

     

    Rodin Mapplethorpe drapé 2Photos de Robert Mapplethorpe

    au fond, plâtre de Jean de Fiennes, Rodin

     

     

     

    Mapplethorpe a recours aussi bien au voile fin, à la gaze médicale qu'au tissu fluide et soyeux. Rodin se contente le plus souvent du tissu qu'il a à portée de main, fin ou grossier, allant du rideau à la toile de jute la plus épaisse, qu'il peut fixer sur ses sculptures, à l'aide d'ajouts de plâtre, dans des mouvements aériens.

     

     

    Rodin Mapplethorpe Bourgeois de Calais FiennesLes bourgeois de Calais, Jean de Fiennes, variante pour la deuxième maquette, Auguste Rodin, vers 1895

     

     

     

    Dossier de presse:

    Tout semble opposer ces deux personnalités même si Mapplethorpe n’a eu de cesse de sculpter les corps à travers son objectif et que la photographie a accompagné Rodin tout au long de sa carrière.

    Robert Mapplethorpe est à la recherche de la forme parfaite, Rodin tente de saisir le mouvement dans la matière. Rien n’est spontané, tout est construit chez Mapplethorpe alors que Rodin conserve les traces de l’élaboration de l’œuvre et cultive celles de l’accident. L’un fut attiré par les hommes, l’autre par les femmes et tous deux jusqu’à l’obsession. Cela n’a pas empêché Mapplethorpe de photographier des nus féminins et Rodin de modeler de nombreux corps masculins.

     

     

    Rodin Mapplethorpe Balzac drapéEtude pour Honoré de Balzac, plâtre, Auguste Rodin

    au fond, photographie de Robert Mapplethorpe

     

     

    Sept thèmes ont été retenus par les commissaires, servant de fil rouge aux rapprochements qui sont à la fois formels, thématiques et esthétiques. Mouvement et Tension, Noir et Blanc/Ombre et Lumière, Erotisme et Damnation sont quelques-unes de ces grandes problématiques traversant l’œuvre des deux artistes.

     

     

    Rodin Mapplethorpe Mercure avec draperieEtude pour Mercure avec draperie, plâtre, Auguste Rodin

    au fond, photographies de Robert Mapplethorpe


     

     

    Cette exposition est une invitation à questionner le dialogue établi par les commissaires et à faire sien les rapprochements. Cette vision "sculpture et photographie" est inédite au musée Rodin car jamais un tel face à face n’avait été réalisé, renouvelant le regard sur la photographie comme sur la sculpture." in 1

     

     

     

    Rodin-Mapplethorpe-drape--Balzac.jpgDrapé de Robert Mapplethorpe et

    Balzac drapé d'Auguste Rodin

     

     

     

    Mapplethorpe Rodin

    du 8 avril au 21 septembre 2014

    Musée Rodin, Paris

     

    Exposition organisée en collaboration avec la fondation Robert Mapplethorpe, New York

     

     

     

     

    L'art contemporain au musée Rodin:

    Dewar et Gicquel chez Rodin, neuf jeunes sculptures de béton

    Wim Delvoye, des bonbones de gaz décorées à l'antique au musée Rodin

    Wim Delvoye, une tour gothique en acier découpé au laser au musée Rodin

    Urs Fischer, Marguerite de Ponty, Zizi, Miss Satin, sculptures molles et lourdes au Musée Rodin

    Etienne Bossut au Musée Rodin: Laocoon(s), le monstre sans la proie


     

     

    Palagret

    photo et sculpture

    mai 2014

     

     

     

    Source: 1- dossier de presse

     

     

     

     
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      L'étrange cité des Kabakov n'utilise pas tout l'espace (13.500 m²) de la nef du Grand Palais. Les deux plasticiens russes installent de petites maisons aux murs blancs formant un labyrinthe. Les installations, maquettes, dessins et peintures ne se voient pas de l'extérieur. 

     

     

    Kabakov Monumenta 14 cité labyrinthe 1Les sept pavillons de l'étrange cité, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

       L'étrange Cité d'Ilya et Emilia Kabakov n'est pas vraiment in situ comme les oeuvres des Monumenta précédentes. La coupole, la porte et les pavillons des Kabakov pourraient être exposés ailleurs car ils ne prennent pas en compte l'architecture spécifique du lieu, son immensité et sa lumière.

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-e-trange-cite--coupole-et-p-copie-1.jpgLa coupole et la porte, Kabakov, l'étrange cité, Monumenta 14 

     

     

      Au contraire, Richard Serra y avait planté cinq stèles monumentales (Promenade 2008), Boltanski étalé de sinistres vêtements rappelant les camps de concentration (Personnes 2010), Anish Kapoor avait rempli la nef d'un monstre boursoufflé (Léviathan 2011) et Daniel Buren avait planté une forêt de parasols colorés (Excentrique(s) 2012); toutes installations monumentales qui habitaient le Grand Palais. Seul Anselm Kiefer en 2007 avait seulement parsemé l'immense nef de ruines.

     

     

     

    Kabakov Monumenta 14 cité labyrinthe 0Pavillons de l'étrange cité, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

     

       Avec ses ruelles, ses murs blancs aveugles et ses arc-boutants, l'étrange cité évoque une cité médiévale méditerranéenne, une casbah aux portes étroites. Il faut pénétrer à l'intérieur pour découvrir les richesses de l'étrange cité. Chaque pavillon est un récit illustré qui traite d'une voie possible pour atteindre l'au-delà par des métaphores, des atmosphères ou une suggestion sensorielle. Ce voyage dans l'immatériel et l'infini suit une évolution qui passe par différents stades:

     

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-e-trange-cite--muse-e-vide.jpgLe musée vide, l'étrange cité des Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

    - Le musée vide, approche esthétique: la salle est dépourvue de tout tableau. Des taches de lumière indiquent l'emplacement des tableaux envolés tandis que résonne la Passacaille de Jean-Sébastien Bach. C'est un espace de recueillement pour les visiteurs attentifs ... ou un sujet de plaisanterie pour d'autres. Des médiateurs sont là pour expliquer la démarche des Kabakov.

    - Manas, cité céleste, approche mystique et mythologique.

    - Le centre de l'énergie cosmique, approche scientifique.

     

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-e-nergie-cosmique-10338.jpgLe centre de l'énergie cosmique, l'étrange cité des Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

     

    - Comment rencontrer un ange, approche religieuse

    - Les portails, transition de la vie à la mort. Approche humaniste agnostique. Un portail de bois "marque la césure entre l'intérieur et l'extérieur, entre le domaine privé et la sphère sociale, entre l'individuel et le collectif". Il est entouré de douze peintures, variations stylistiques jouant avec la lumière.

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-e-trange-cite--Portail.jpgLes portails, l'étrange cité des Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

     

          - La chapelle blanche et la chapelle sombre parlent de l'oubli et de la mémoire. Reprenant les proportions d'une église de la Renaissance, elles sont ornés de tableaux d'Ilya Kabakov.

     

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-chapelle-sombre-10387.jpgLchapelle sombre, l'étrange cité des Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-chapelle-blanche-10398.jpgLa chapelle blanche, l'étrange cité des Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

    Kabakov Monumenta 14 cité labyrinthe 2Pavillons de l'étrange cité, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta 2014, Grand Palais

     

     

     

    Liens sur ce blog:

    Monumenta: les Kabakov à la rencontre de l'ange dans l'étrange cité

    Monumenta 2008, une promenade avec Richard Serra

    Monumenta 2010, Boltanski, coeurs battants sous la nef

    Monumenta 2011: Anish Kapoor succédera à Boltanski au Grand Palais

    Leviathan, dans le ventre du monstre boursouflé d'Anish Kapoor, Monumenta 2011

    Monumenta 2012, Daniel Buren: une fantaisie mathématique sous la verrière du Grand Palais, video  

     

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-l-e-trange-cite--plan.jpgPlan de l'étrange cité, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta 2014

     

     

     

    Monumenta 2014

    Ilya et Emilia Kabakov, l'étrange cité

    Du 10 mai au 22 Juin 2014

     

    Grand Palais, Paris

     

     

    Palagret

    Monumenta

    mai 2014

     

     

     

     

     
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       De l'avis des critiques qui ont eu la pénible tâche de voir "The Baby", le film est nul. Il abuse du procédé éculé du found footage (vidéo amateur trouvée) permettant les plans tremblés et flous comme dans "The Blair witch project" ou "Rec". C'est l'histoire d'une femme enceinte d'un enfant du Diable, comme dans Rosemary's baby. The Baby, la peur au ventre dit la publicité.

     

     

    affiche palimpseste Baby diable 10246The Baby, affiche déchirée dans la métro

     

     

     

        Les affiches placardées dans le métro sont déchirées. Des spectateurs mécontents ou des catholiques ultras furieux de voir leur croyances malmenées par l'enfant maléfique? Ou serait-ce l'oeuvre du Diable lui-même?

     

     

     

    affiche palimpseste Baby diable 10248La peur au ventre, The Baby, affiche déchirée dans la métro

     

     

       Dans le métro, de nombreuses affiches attirent les vandales qui les déchirent ou les taguent. Les déchirures laissent voir les publicités précédentes créant des palimpsestes poétiques.

     

       
     

     

     

     

    affiche palimpseste Baby diable 10245The Baby, affiche déchirée dans la métro

     

     

    "The Baby"

     

    Réalisé par: 

    Matt Bettinelli-OlpinTyler Gillett

    Avec:

    Allison MillerZach GilfordSam Anderson plus

    Genre:

    Epouvante-horreur

     

     

     

     

     

    affiche-de-chire-e-palimpseste-Duroc.jpg

    affiche publicitaire palimpseste au métro Duroc

     

     

     

    Palagret

    affiche de films

    mai 2014

     

     

     

    street-art centre suisse diable 4907Un diable taggeur

     

     

     

     

    Lien sur ce blog:

    The kissing nun, histoire d'une affiche déchirée

     

     

     
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       - Les utopies du siècle dernier ont viré au cauchemar, alors les Kabakov présentent une nouvelle utopie dans leur "étrange cité" installée au Grand Palais pour Monumenta. Sous la verrière, un labyrinthe de pavillons blancs abritent sept installations. Le quatrième pavillon nous propose de rencontrer un ange. Ange gardien ou ange déchu, les anges sont une figure récurrente dans les installations d''Ilya et Emilia Kabakov, plasticiens russes installés à l'Ouest en 1988.

     

     

    Kabakov Monumenta 14 ange ombreL'ombre de l'ange, une des maquettes de "comment rencontrer un ange", Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

     

       En 1985, encore en Union soviétique, Ilya Kabakov construit dans son atelier une installation que seuls quelques amis peuvent voir: "L'Homme qui s'est envolé dans l'espace depuis son appartement, 1984-1988". C'est la première apparition de l'homme voulant se faire ange. Dans une pièce tapissée d'affiches de propagande, un homme a fait exploser le plafond. Des gravats jonchent le sol. A l'aide d'une catapulte bricolée avec des élastiques et des ressorts, l'évadé s'est projeté dans l'espace. Illustration du malaise de Kabakov dans l'oppressante société soviétique, hommage à Malevitch et Tatline, artistes d'avant-garde des années vingt, qui réalisaient d'utopiques machines pour s'arracher à la pesanteur, ironique illustration de la propagande tournant la tête à un communiste exalté qui veut lui aussi participer à la conquête de l'espace ou bien parodie des moyens avortés pour échapper au totalitarisme soviétique.

     

     

    Kabakov Monumenta 14 ange tour 0"comment rencontrer un ange", Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

     

      Ici, au Grand Palais, les Kabakov nous explique doctement comment rencontrer un ange: "Dans la vraie vie rencontrer un ange paraît presque impossible. C'est pourtant loin d'être le cas. Il suffit simplement de se rappeler que cette rencontre peut avoir lieu dans des circonstances extrêmes, et surtout à des moments critiques de sa vie. Et il est en notre pouvoir de créer la situation propice à cette rencontre."

     

     

    Kabakov Monumenta 14 ange tour 2"comment rencontrer un ange", Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta, Grand Palais Paris

     

     

     

       Sur la maquette exposée dans la salle centrale, on voit un homme perché sur une échelle. Il tend les bras vers un ange et l'ange lui tend les bras. Comme dans la fresque de la chapelle Sixtine ou Dieu tend la main vers l'homme pour lui insuffler l'étincelle divine. Mais Kabakov, au contraire de Michel-Ange, ne nous dit pas que la rencontre a lieu. L'élan vers l'ange reste une utopie, un rêve, la métaphore de notre désir de nous élever vers un monde meilleur ou de nous arracher à un monde trop prosaïque.

     

     

    Kabakov Monumenta 14 ange tour 3"comment rencontrer un ange", Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

     

       Entourant la salle principale, deux couloirs courbes exposent des maquettes et des dessins. Ils proposent un autre moyen de rencontrer l'ange en se fabriquant des ailes, en devenant ange soi-même.

     

     

    Kabakov Monumenta 14 ange ailesAiles et harnais, "comment rencontrer un ange", Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

     

      "Comment devenir quelqu'un de meilleur, de plus gentil, de plus honnête? ... Pour la majorité, la seule possibilité de changement réside dans la personne même, et son "moi" intérieur, pour d'autres, c'est par la stricte adhésion aux lois morales, et pour d'autres encore, dans la renonciation aux tentations terriennes et en suivant un chemin religieux."

    ... "Chacun de ces moyens est valable, et si vous vous lancez, vous pouvez atteindre le but souhaité. Notre projet prévoit pourtant une autre possibilité." ... 

     

     

    Kabakov Monumenta 14 dessin ange"comment rencontrer un ange", dessin, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

     

     

        "Il vous faut fabriquer deux ailes en tulle blanc ainsi que des attaches en cuir pour fixer fermement ces ailes sur le dos. Ensuite après être resté(e) seul(e) dans votre chambre ... vous devez mettre les ailes et vous asseoir sans rien faire et en silence pendant 5 à 10 minutes, suite à quoi vous devez reprendre vos activités habituelles sans quitter la chambre. ... Après avoir suivi cette opération quotidienne pendant deux à trois semaines, l'effet des ailes blanches va commencer à se manifester avec de plus en plus de force. Vous aurez besoin d'une armoire avec miroir dans laquelle les ailes seront rangées sous clé dans une mallette souple spéciale."

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-ange-Grand-Palais.jpgAnges au-dessus du Grand Palais, "comment rencontrer un ange", Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

       Avec un échelle ou avec des ailes sur le dos, la rencontre de l'ange reste une utopie dans l'étrange cité des Kabakov.

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-ange-reflet.jpgMaquette de l'ange et dessin de l'ange tombé, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

     

     

         Comme l'ange tombé exposé au 104 à Paris ou celui de Bruxelles derrière des palissades, les anges ou ceux qui se prennent pour des anges peuvent s'écraser au sol.

     

     

     

    Kabakov Monumenta 14 ange dessin chutedessin de l'ange tombé, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta

     

     

     

    Les six autres pavillons de l'étrange cité présentent:

    - un musée vide

    - Manas, maquette d'une cité tibétaine

    - Le centre de l'énergie cosmique

    - Les portails

    - La chapelle blanche

    - La chapelle sombre

     

     

     

    Kabakov-Monumenta-14-cite--labyrinthe-1.jpgL'étrange cité du Grand Palais, Ilya et Emilia Kabakov, Monumenta 2014

     

     

     

    Monumenta 2014

    Ilya et Emilia Kabakov, l'étrange cité

    Du 10 mai au 22 Juin 2014

    Grand Palais Paris

     

     

     

    Liens sur ce blog:

    Monumenta 2014, l'étrange cité des Kabakov perdue au milieu du Grand Palais

    Ilya et Emilia Kabakov à Monumenta 2013: des anges déchus sous la verrière?

    L'exposition Monumenta 2013 annulée ou réduite: vers un Minimenta?

     

     

     

    Palagret

    Monumenta art conceptuel

    mai 2014

     

     

     
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       Au bas de la rue Mouffetard, les restaurants et les bars, les boutiques de vêtements et de décoration cèdent la place aux commerces de bouche. Fruits, légumes, coquillages, viandes et volailles, fromages, vins composent des étals appétissants où s'approvisionnent aussi bien les gens du quartier que les touristes.

     

     

    marché rue Mouffetard poulets rôtisRôtisserie rue Mouffetard, Paris

     

     

       Le fromager présente une multitude de fromages de chèvres au lait cru: crottin de Chavignol, Rocamadour, Cantelou, Sainte-Maure, Rigotte de Perdrieu, Pélardon, Selles sur Cher, Taupinière, Tonnelet fermier etc ...

     

     

    marché rue Mouffetard fromagesFromager rue Mouffetard, Paris

     

     

       La rue mouffetard, une des plus anciennes de Paris descend de la montagne Sainte-Geneviève, de la place de la contrescarpe à l'église Saint-Médard non loin de l'avenue des Gobelins. La rue est surnommée la Mouffe par les habitués.

     

     

     

    marché rue Mouffetard fruits et légumesFruits et légumes rue Mouffetard, Paris

     

     

     

    marché rue Mouffetard coquillagesPoissons et coquillages rue Mouffetard, Paris

     

     

    marché rue Mouffetard crabeTourteaux et oursins rue Mouffetard, Paris

     

     

    marche--rue-Mouffetard-volailler.jpgPoule label rouge 7€ 50 le kilo, volailler rue Mouffetard, Paris

     

     

     

     

    marché rue Mouffetard traiteurCarpaccio, gras-double, tomates farcies, tripes à la mode de Caen

    paupiettes savoyardes, pied de veau

    Charcutier-traiteur rue Mouffetard, Paris

     

     

     

     

    marché rue Mouffetard pâtes fraîchesPâtes fraîches: cappelletto misto, Mezza di funghi, topolino

    L'Italien de la rue Mouffetard, Paris

     

     

     

    marché rue Mouffetard patisserieMillefeuille, tarte aux fraises, cheese-cake aux fruits rouges, Désir (mousse chocolat noir, coulis et compote de framboises, biscuit sccher)

    Pâtisserie rue Mouffetard, Paris

     

     

    Anciennes enseignes de la Contrescarpe à la rue Mouffetard

     

     

     

    Palagret

    consommation

    mai 2014

     

     
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