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        De 1958 à son décès en 1962, Yves Klein travailla dans son atelier au 9 rue Campagne Première, la rue où travailla le photographe Eugène Atget (1857-1927).

     

    Les bancs bleus su square Yves Klein à Paris

     Square Yves Klein, Paris

     

        Au coin du boulevard Raspail et de la rue, un square honore la mémoire d'Yves Klein avec des bancs bleus, de ce fameux bleu outremer IKB (International Klein Blue ) dont il déposa le brevet le  9 mai 1960 à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).

     

    Les bancs bleus su square Yves Klein à Paris

    Square Yves Klein

     

    Les bancs bleus su square Yves Klein à Paris

    Square Yves Klein

     

    Les bancs bleus su square Yves Klein à Paris

     Square Yves Klein

     

     

    Les bancs bleus su square Yves Klein à Paris

    Yves Klein, monochrome, Beaubourg

     

     

    Explications sur le IKB: https://fr.wikipedia.org/wiki/International_Klein_Blue

     

     

     

     

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       En 1978, pour les dix ans du Centre Pompidou, Jean-Pierre Raynaud a conçu une œuvre in situ : container zéro, architecture mobile indépendante. Ce container de carreaux blancs, musée dans le musée, est en constante évolution et matérialise l'éternel recommencement, entre destruction et reconstruction. 

      

    Evolution du container zéro de Jean-Pierre Raynaud à Beaubourg

     Container zéro, 1988. Rat mort. 

    Carrelage, acier, électricité

     

       Tout au long des années, divers objets se sont succédés dans l'écrin de carreaux blancs :

     2018 - Cible - Peinture et émail sur métal

     2018 - Croix noire

     2016 - Ruban noir 

     2016 – Rat mort

     2015 – Ruban jaune tri-secteur de zone à risque nucléaire

     Variante ruban vert

     2012 – Crânes et lettres plastique

     2009 – Spacespot (Astronaute et pot blanc), Impression sur bâche.

     2008 – Planche de Tintin. Original en noir et blanc 12 de l'affaire Tournesol.

                Offerte au musée par la veuve du dessinateur.

     

    Evolution du container zéro de Jean-Pierre Raynaud à Beaubourg

     Container zéro de Jean-Pierre Raynaud

    avec planche originale d'Hergé

     

     « Quand on sait qu'Hergé a collectionné du Raynaud toute sa vie, on peut trouver ironique que l'œuvre Container Zéro abrite dorénavant cette planche 12 d'Hergé, et que finalement elle lui serve de cadre ». Benoît Peeters, biographe d'Hergé.

     

     

    Autres objets vus au cours des années : une échographie du fils de JP Raynaud, un tapis d'éveil pour tout-petit, une béquille, une photo de Pierre Restany, des pots de peinture, un drapeau français etc. 

     

     

    Evolution du container zéro de Jean-Pierre Raynaud à Beaubourg

     Container zéro de Jean-Pierre Raynaud 

    avec crâne

     

       À la mort de l'artiste, un tableau de carreaux de céramique blanche sera placé comme image de l'achèvement, en écho au titre de l'oeuvre, le numéro zéro signifiant l'espace avant l'oeuvre, instant précis de son émergence.

     

    Container zéro, vidéo de Palagret

     

     

    " Les œuvres d'art ne sont pas faites pour être aimées mais pour exister."

    Jean-Pierre Raynaud

     

     

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  • Exposition collective d’art contemporain au Collège des Bernardins en 2014


    « Bien plus que de débattre, nous devons échanger nos poèmes et nos œuvres » Édouard Glissant

     

    Bernardins

     

    Alphabet de Jacques Villeglé

     

     Dossier de presse:

    Des hommes, des mondes prend acte du nomadisme des humains et propose une exposition en mouvement et en écho aux sons, aux formes et à la diversité du monde. 

     

     

    Vidéo de Palagret

    Oeuvres de Djamel Kokane Dorleans, Chen Zen,

    Jacques Villeglé, Achraf Touloub

     

     

       Rassemblant les œuvres d’une quinzaine d’artistes contemporains internationaux, dont certaines seront produites spécialement pour l’exposition, Des hommes, des mondes se propose comme un viatique esthétique, petite provision de formes et de sens, pour faire face au grand voyage que représente la mondialisation.

     

       Les rencontres, avec d'autres hommes vivant dans d'autres contextes, sont la source d'une perpétuelle acculturation au cours de laquelle les langages, les comportements, les signes et les formes se modifient continuellement, parfois par choix, souvent sous la contrainte. L'humanité devient ainsi une machine à fabriquer de l'identité et de la différence, de l’attraction et de la déstabilisation, univers de formes et de sens dans lequel chacun tente de trouver sa place.

       Les artistes présentés sont de ceux qui ne s’arrêtent pas mais jouent de cette insatiable dynamique des choses pour mieux se définir eux-mêmes. Au-delà des concepts ou des grandes affirmations,  ils  posent un regard subjectif et personnel, non pour définir mais pour saisir ce – et ceux – qui constituent notre univers.

       Œuvres bagages ou en transit, construites et pensées en mouvement, les créations présentées témoignent d’identités multiples, et de la traduction plastique d’une certaine « créolisation » du monde, dans la lignée de la pensée d’Edouard Glissant.

       Ne souhaitant pas s'inscrire dans un modèle hégémonique et binaire, ils revendiquent « une mondialité » qui leur permet d’explorer les champs féconds de l'humanité en produisant des œuvres poétiques construites à partir d’esthétiques métissées, fragmentées et fragmentaires.

    Artistes :

    En production pour le Collège des Bernardins : Sylvie Fanchon, Djamel Kokene Dorléans, Ingrid Luche, Chloé Quenum, Achraf Touloub, Stéphane Vigny, Jacques Villeglé.

    Et aussi : Nirveda Alleck, Rina Banerjee, Romain Bernini, Matthew Darbyshire, Basir Mahmood, Pascale Marthine Tayou, Bruno Perramant, Franck Scurti, Patrick Toscani, Chen Zhen...

     

    Mars 2014

      

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    L'exposition "Préhistoire, une énigme moderne" met en lumière le lien qui unit la préhistoire à l’art moderne et contemporain. Les artistes et la société ont subi l’attrait des origines pendant la modernité, cédant à une vision fantasmée de ce qui était avant l’histoire. Des oeuvres contemporaines se confrontent à la Vénus de Lespugue, aux fresques pariétales ou au crâne de l'homme de Cro-Magnon. Parmi celles-ci Struttura del tempo (1992).

     

     

    Face à une statuette féminine des Cyclades (2700-2300 &v J.C), se déploient cinq sculptures de Giuseppe Penone. Elles sont faites de terre cuite, bois et lianes, matériaux pauvres.

     

    PRÉHISTOIRE, UNE ÉNIGME MODERNE

     

    8 mai 2019 - 16 sept. 2019 


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      Comme dans un bizarre cabinet de curiosité où tout serait fabriqué et non collecté, Anselm Kiefer réalise une quarantaine de vitrines, « une accumulation de possibles », dans lesquelles il dispose des éléments épars, des fragments longtemps accumulés dans son atelier de l'Arsenal. Car Anselm Kiefer ne jette rien; ni restes de repas, ni jouets cassés, ni objets rongés, crevassés, décomposés:

    "Quand je vois une connexion spirituelle entre deux éléments, ça me fait plaisir de les sortir et de jouer avec."

     

    vitrines d'Anselm Kiefer

    Der verlorene Buchstabe (la lettre perdue), détail, Anselm Kiefer

    Selon le philosophe et spécialiste de la Kabbale Gerschom Scholem, l'alphabet divin primitif et la Torah reposent sur 23 lettres dont une seule est devenue invisible; le jour où cette lettre manquante réapparaîtra, les malheurs du monde cesseront

     

       A la fin des années 80, Anselm Kiefer réalise à partir de ces rebuts des vitrines aujourd'hui exposées à Höpfingen. Pour l'exposition du Centre Pompidou il en crée de nouvelles. 

     

    Les vitrines d'Anselm Kiefer, mythologie et alchimie

     

    Daphné, vitrine d'Anselm Kiefer

    Selon la légende ovidienne, Daphné (dont le nom signifie laurier) est une nymphe d'une grande beauté qui se transforme en laurier-rose pour échapper aux avances d'Apollon qui la poursuit.

     

    "AK - J'ai mis de l'ordre dans ma collection de choses, d'aquarelles, de toutes sortes de trucs. Cet ordre a mené aux vitrines ... en sélectionnant des objets qui réagissent l'un avec ou contre l'autre et me donnent des idées.

    JMB - Pourquoi une vitrine plutôt qu'un tableau?

    AK - La vitrine c'est comme un aperçu

    JMB - Un trait d'esprit, une fulgurance? 

    AK - Un court-circuit. Lorsque je me promène dans mon atelier le soir, un peu fatigué, au moment où je ne travaille plus, je ne suis plus dans une logique, mais dans un autre monde: je vois mon atelier, je me promène dans mes cerveaux. Je vois les synapses  ... Le vitrine c'est un détail ou un Ausschnitt ...

    JMB - Un prélèvement, un extrait ...

    AK - ... et les synapses se rencontrent. C'est ça oui.

     

    Les vitrines d'Anselm Kiefer, mythologie et alchimie

    Philemon + Baucis, vitrine d'Anselm Kiefer 

    Dans les Métamorphoses, Ovide relate le mythe de Philèmon et Baucis, un couple de Phrygiens pauvres ayant offert leur hospitalité à Zeus et à Hermès

     

    JMB - Vous avez parlé de l'Arsenal comme d'un enfer, une relégation de rebuts de la société, d'objets éliminés et qui attendent une rédemption ...

    AK - La rédemption c'est la découverte. Je découvre une chose, je découvre une autre chose, je les mets ensemble et parfois c'est une réussite parce que ça fonctionne. 1" 

     

     

    Les vitrines d'Anselm Kiefer, mythologie et alchimie

    Philemon + Baucis, détail, Anselm Kiefer 

     

       Le verre des vitrines est obtenu à partir de la transformation du monoxyde de plomb où l’opacité du métal se transmute en transparence. Il y a donc une continuité entre le verre et le plomb qui scelle les vitrines. Organes anatomiques en plomb, objets de rebut, fougères, photographies, dessins, matériaux organiques s’y retrouvent piégés, tout juste sortis d’un « purgatoire ». Anselm Kiefer compare souvent ces vitrines à la putréfaction  alchimique, premier stade de décomposition de la matière vile sur le chemin de la réalisation de la pierre philosophale. 

      Sur le verre de ces vitrines Anselm Kiefer griffonne le titre de la composition.

     

     

    Les vitrines d'Anselm Kiefer, mythologie et alchimie

    Philemon + Baucis, détail, Anselm Kiefer 

     

        Anselm Kiefer crée une poétique des ruines qui va des grands tableaux aux vitrines cerclées de plomb. Dans ces boîtes de verre, témoins de l'âge industriel et végétaux en voie de putréfaction, machines hors d'usage recouvertes de débris et feuilles jaunies, se mêlent. Les compositions enchâssées sont de mystérieuses évocations des mythes antiques ou de la Kabbale; passé et présent confondus.

     

    Les vitrines d'Anselm Kiefer

     vitrine d'Anselm Kiefer, détail

     

     

     

    Rétrospective Anselm Kiefer
    Du 16 décembre au 18 avril 2016
    Centre Pompidou, Paris

    Les vitrines d'Anselm Kiefer, mythologie, Kabbale et alchimie

    Daphné, détail, vitrine d'Anselm Kiefer

     

     

    Source:
    1- Propos recueillis par Jean-Michel Bouhours, Code couleur 24

     

     

     



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       Le bosquet du théâtre d'eau d'André Le Nôtre, entre le bosquet de l’Étoile et celui des Trois Fontaines, avait disparu après la tempête de 1999. Choisi après un concours international, Jean-Michel Othoniel et le paysagiste Louis Benech en ont recrée une version moderne en respectant le rythme ternaire voulu par Le Nôtre: trois espaces ovoïdes, trois sculptures-fontaines, des végétaux plantés en multiples de trois.

     

    Le bosquet du théâtre d'eau de Jean-Michel Othoniel et Louis Benech à Versailles

    sculpture-fontaine de Jean-Michel Othoniel

    Bosquet du théâtre d'eau, Versailles

     

     Les Belles danses, les trois sculptures-fontaines d'Othoniel, sont composées d'arabesques dorées en perles de Murano. Elles s’inspirent directement des ballets donnés par Louis XIV et de l’Art de décrire la danse de Raoul-Auger Feuillet (1701). Othoniel ressuscite les pas du Roi dansant avec ses calligraphies de verre soufflé qui font écho aux entrelacs de buis des parterres de Versailles.

     

    Le bosquet du théâtre d'eau de Jean-Michel Othoniel et Louis Benech à Versailles

    sculpture-fontaine de Jean-Michel Othoniel

    Bosquet du théâtre d'eau, Versailles

     


    Le théâtre d'eau de Jean-Michel Othoniel à... par Palagret

     

    Photos et videos prises à l'arrêt des fontaines, permettant de mieux voir l'architecture des sculptures mais bien évidement les jeux d'eau sont essentiels à l'oeuvre.

     

     

    Le bosquet du théâtre d'eau de Jean-Michel Othoniel et Louis Benech à Versailles

    sculpture-fontaine de Jean-Michel Othoniel

    Bosquet du théâtre d'eau, Versailles

     

     

    Lien sur ce blog:

    le-kiosque-des-noctambules-de-jean-michel-othoniel-une-touche-baroque

     

     

     

     

     

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       Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, douze icebergs sont apparus devant le panthéon. Icewatch, l'oeuvre  d'Olafur Eliasson, est disposé sur le pavé comme le cadran d'une horloge, un cadran polaire. Ces morceaux de Groenland nous alertent sur le réchauffement climatique. Les douze blocs fondent doucement sous la température encore automnale. Les enfants grattent la glace aux reflets bleutés et essayent de détacher un petit morceau de cette banquise parisienne qui contient des bulles d'air millénaires. Ils la goûtent aussi sous le regard inquiet des parents.

     

    icewatch Eliasson panthéon

    Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21

     

       «C'est de la neige compressée, or la neige est faite d'eau distillée, parfaitement pure. La glace en se formant emprisonne des bulles d'air, des “time capsules” qui nous donnent des indications précises sur la qualité de l'air et même sur sa chaleur. On peut ainsi lire dans l'épaisseur de la glace l'histoire des hommes. On voit ainsi apparaître dans les glaciers du Groënland des traces des premières pièces de monnaie en or et en argent fabriquées vers -560 avt JC en Lydie. On a donc la trace par la pollution atmosphérique de l'apparition de l'argent sur notre planète!» déclare le géologue Minik Rosing qui a travaillé avec Eliasson (1).

     

    icewatch Eliasson panthéon

    Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21

    Sur la façade du Panthéon quatre portraits de résistants par Ernest Pignon-Ernest: 

    Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay

     

       «Ce qui est beau, renchérit en artiste Olafur Eliasson, c'est de pouvoir ainsi toucher la glace. Ses aspérités ont été lissées par leur séjour dans la mer qui les a peu à peu érodées. Elle a une couleur extraordinaire qui fait rayonner la lumière de façon particulière et changeante. C'est à la fois d'une incroyable beauté et d'une incroyable poésie. Elle a aussi un son ... C'est toute une série de craquements profonds, une musique quasi surnaturelle.» (1)

     

    icewatch Eliasson panthéon

     Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21

    devant la mairie du Vè arrondissement

     

        Installée dans le cadre de la COP 21, l'oeuvre d'Eliassonest éphémère et disparaîtra plus ou moins vite, selon la température, la pluie et le vent. En environ cinq jours.

     

    icewatch Eliasson panthéon

     Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21

     

     

      Dénonçant le réchauffement climatique, cette installation a quand même déployé de gros moyens polluants, six gros camions remorque, pour faire venir la banquise du glacier de Nuuk jusqu'au pavé parisien, au sommet de la montagne Sainte Geneviève. 

     

     

    icewatch Eliasson panthéon

    Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21,

    vers la rue Soufflot

      

    icewatch Eliasson panthéon

     Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21

     

    Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21

     

    Source:

    in le Figaro

    www.olafureliasson.net

     

     

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         Dans la halle du 104, des vitraux de Daniel Buren sont suspendus au plafond ou habillent les fenêtres rondes, dans le cadre de l'exposition Follia Continua.

     

    Daniel Buren, Occuli et tondi au 104Occuli et tondi, Daniel Buren, 104

     

    Daniel Buren, Occuli et tondi au 104Occuli et tondi, Daniel Buren, 104

     

    Daniel Buren, Occuli et tondi au 104Occuli et tondi, Daniel Buren, 104

     

    Daniel Buren, Occuli et tondi au 104Occuli et tondi, Daniel Buren, 104

     

    Daniel Buren, Occuli et tondi au 104Occuli et tondi, Daniel Buren, 104

     

     

    "GALLERIA CONTINUA fête 25 ans d'accompagnement artistique et de partage. Des sous-sols aux hauteurs du CENTQUATRE-PARIS, près de 2000 m² d'exposition accueillent des œuvres monumentales ou intimes, d'artistes de renommée internationale ou plus émergents.

    Avec notamment : Ai Weiwei, Kader Attia, Daniel Buren, Chen Zhen, Berlinde De Bruyckere, Antony Gormley, Mona Hatoum, Anish Kapoor, Michelangelo Pistoletto, Pascale Marthine Tayou..."

     

    Follia Continua

    du 26 septembre au 22 novembre 2015

    Le Cent Quatre

    5 rue Curial, Paris XIX



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    Les colonnes de Buren à l'abandon?
     
     
    article de janvier 2008 republié après disparition



      «Des milliers de gens viennent du monde entier voir quelque chose qui est à moitié détruit», a déclaré le plasticien Daniel Buren à l'AFP, le vendredi 28 décembre 2007. Il accuse l'Etat de laisser son oeuvre à l'abandon. « C'est une forme de vandalisme, mais c'est du vandalisme d'Etat».


    Buren: les colonnes du Palais Royal
    envoyé par Palagret

      Installés dans la cour d'honneur du Palais Royal à Paris, « les deux plateaux » comprennent 260 colonnes octogonales rayées noir et blanc. De hauteurs différentes, les tronçons créent un rythme qui contraste avec le classicisme de la colonnade de la cour d'honneur.
     
      


    undefinedLa cour d'honneur du Palais Royal à Paris
    Les deux plateaux, installation in situ de Daniel Buren, avec un touriste perché.


      Les colonnes prennent racine en sous-sol, sous le grillage, et elles émergent à l'air libre comme si elles surgissaient du sol archéologique de Paris. On dirait des ruines mais des ruines fort peu romantiques. Des ruines organisées selon une formule mathémathique qui ne laisse rien au hasard? Dans l'oeuvre de Buren les bandes mesurent toujours 8, 7 cm de largeur. On peut y voir aussi des arbres coupés dans leur élan vital vers la lumière. S'agit-il de naissance ou de mort? D'épanouissement ou de contrôle? On peut y voir tout simplement des formes rigoureusement pensées pour un cadre précis.
     
     



    undefined La cour d'honneur du Palais Royal à Paris
    Les deux plateaux, installation in situ de Daniel Buren

     
        De l'eau devrait circuler autour des colonnes souterraines éclairées de jeux de lumières. Or rien ne fonctionne plus depuis huit ans. Le jeu entre l'air et l'eau, la surface et les profondeurs, le négatif et le positif n'existe plus. Le mouvement crée par l'eau et la lumière qui s'y reflète devait atténuer la sévérité de l'installation. Reste l'immobilité de la pierre sévèrement alignée.
     



    undefinedPièces de monnaie jetées sur la fontaine asséchée de Daniel Buren


        Daniel Buren proteste: « Est-ce qu'on ne montre que 50% d'une oeuvre dans un musée? Sans vouloir me comparer à la Concorde, dont les fontaines ne sont pas en panne sèche, aucun bassin de Paris n'est laissé comme ça sans eau. Franchement n'importe quel trottoir est mieux entretenu... »

     

     
        En 1986, Jack Lang commande une oeuvre à Daniel Buren pour la cour d'honneur du Palais Royal.  L'oeuvre conceptuelle est composée en résonance avec les colonnades du 19è siècle: “Travailler sur un lieu n'est pas une nouveauté absolue, loin de là. Mais il faut remonter à la renaissance pour retrouver cela. ... Ma démarche a été de reconsidérer le lieu comme essentiel, y compris dans la production artistique.“ 2
     




    undefinedLes colonnes du XXè siécle en écho aux colonnes du XIXè siècle dans la cour d'honneur du Palais Royal, à Paris.

        Une nouvelle bataille des anciens et des modernes commence. Les gardiens de l' « Art » se déchaînent. Comment oser dénaturer un site classique chargé d'histoire en y mettant une telle chose! Remplaçant un parking, l'installation est qualifiée de « furoncle » et de « cancérigène »! Les palissades du chantier se couvrent d'injures et de jeux de mots: "le crime de M. Lang", "Lang-ouste" etc. Avec le changement de majorité, François Léotard succède à Jack Lang mais les travaux se poursuivent au grand désespoir des riverains qui refusent de voir que la rigueur  des colonnes de Buren s'accorde à l'architecture du lieu.1 

        Comme la pyramide du Louvre de leoh Ming Pei, tant décriée à l'origine, les colonnes de Buren appartiennent aujourd'hui au paysage parisien et leur destruction créerait un nouveau scandale.
     
     


    undefined 


      undefined
                    Les visiteurs s'amusent ou méditent sur les colonnes de Buren


        Les colonnes aux rayures noires et blanches ont redynamisé les galeries du Palais Royal, de nouvelles boutiques se sont ouvertes pour bénéficier de l'afflux de touristes. Ils se font photographier assis ou debout sur les colonnes tronquées comme sur un piédestal. Les enfants jouent à saute-mouton ou à cache-cache. En ce premier jour de l'an 2008, ils jettent des pièces de monnaie dans la fontaine asséchée et font des voeux, comme à la fontaine de Trévi!Souhaitons que la fontaine retrouve son état d'origine! Si les colonnes de Buren sont un succès public, l'intention de l'oeuvre est édulcorée, laissant place à un simple divertissement.
     



    undefinedLes enfants jouent sur les colonnes de Buren

        Aujourd'hui, Daniel Buren menace de détruire ses colonnes. « Si les  deux plateaux  qui sont placés au coeur de Paris, sous les yeux du Conseil d'Etat et du Conseil Constitutionnel, sont laissés au délabrement, qu'est-ce que cela doit être ailleurs en France? ».
     
     


    vue aérienne des "deux plateaux" de Daniel Buren.
    oeuvre in situ dans la cour d'honneur du Palais Royal à Paris


     
         Il n'est pas sûr que Daniel Buren ait le droit de détruire les colonnes, elles appartiennent à l'état. Des crédits sont prévus pour la rénovation. La menace de détruire son propre travail est avant tout un cri d'alarme de l'artiste, un appel à l'aide. Les oeuvres contemporaines, souvent complexes, sont fragiles et coûteuses à entretenir. Comme rien n'a été fait, la réfection des "deux plateaux" coûtera plus que l'oeuvre originale. L'étanchéité de la dalle et l'électricité sont à revoir. A quoi sert de commander des oeuvres pour les laisser se dégrader!
    Place des Terreaux à Lyon, le jardin minéral de Buren est lui aussi en mauvais état.



        Pendant que Daniel Buren et le ministre de la Culture se querellent par journaux interposés, Jean-Pierre Raynaud laisse détruire un des ses cubes au marteau-piqueur.


     

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       Les couleurs franches de Krijn de Koning, rouge, jaune, vert, tranchent avec les murs de pierre beige de l'ancien entrepôt de Pompes Funèbres devenu le Cent-Quatre. Une note joyeuse dans un lieu qui ne le fut pas.

     Krijn de Koning investit la halle Aubervilliers avec ESPACE-COULEURS, des "pièces-sculptures" interconnectées où déambule le visiteur. Œuvre in situ, les constructions géométriques forment un labyrinthe coloré qui interroge l'espace.

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures" entrée de l'installation

    Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

       Une promenade ludique qui amuse beaucoup les enfants qui courent entre les portiques, s'aventurent dans les pièces obscures et grimpent le petit escalier pour découvrir une petite maquette en y passant la tête. Une petite pièce éclairée par un vitrail art nouveau propose des éléments de bois à arranger comme on veut, comme un jeu de construction. Les adultes suivent les enfants, désorientés quelques secondes par l'enchevêtrement des pièces et les perspectives multiples.

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

       "Espaces architecturaux, objets sculpturaux ou maquettes, chacune des oeuvres de Krijn de Koning entre en dialogue avec l’espace préexistant. Ses travaux cherchent à rendre sensible la beauté des multiples aspects qui conditionnent notre environnement : la lumière, la couleur, les proportions, les personnes présentes, l’interaction avec le lieu, son usage, l’obstruction physique, la création d’espace et de perspective, les objets chargés de sens et la portée esthétique de certaines abstractions." 1

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    "La couleur a la faculté d’influencer la perception de la réalité qui nous entoure. C’est un moyen de pointer du doigt et de conditionner une réalité construite pour mettre en exergue un élément particulier et le laisser s’exprimer. Selon la situation, cet élément peut être beau, intéressant ou complexe." déclare Krijn de Koning. 1

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

       Pour ses quinze pièces imbriquées, de Koning a utilisé des rails métalliques tenant la structure haute de trois mètres en extérieur et 4,20 mètres en extérieur, du plâtre et du bois, le tout badigeonné de 25 couleurs.
     

     

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", maquette à l'intérieur de l'installation

    Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

        Krijn de Koning a suivi l'enseignement de Daniel Buren à l’Institut des Hautes Études en Arts plastiques à Paris. Il vit et travaille à Amsterdam. De Koning a réalisé récemment des œuvres majeures pour la Triennale de Beaufort (BE) en 2009, la "Nieuwe Kerk" d’Amsterdam (NL) en 2010, le Musée des Beaux-Arts de Nantes (FR) en 2011, le Centre Luigi Pecci à Prato (I) en 2013, l’Edinburgh Art Festival (UK) en 2013, le Turner Contemporary à Margate (UK) et la Folkestone Triennal (UK) en 2014.

     

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    Espace-Couleurs, installation éphémère, Krijn de Koning

    Du 10 janvier au 5 avril 2015

    Le CENTQUATRE

    5 rue Curial, Paris

     

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    Photos Palagret en Creative Common

     

     

     

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