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Par Palagret le 22 Mai 2014 à 12:00
"Je vois les choses comme des sculptures, comme des formes qui occupent un espace". Robert Mapplethorpe
La confrontation des modelages de Rodin (1840-1917) et des photographies de Robert Mapplethorpe (1946-1989) montre des correspondances dans leur démarche. Les images se répondent à près d'un siècle de distance.
Auguste Rodin, Mercure avec draperie et Torse de l’Âge d’airain drapé, vers 1895, plâtre, au fond, Robert Mapplethorpe, gaze
"Chez les deux artistes, le tissu est un élément de théâtralisation du sujet. En véritable metteur en scène, Mapplethorpe utilise le drapé comme une matière première de sa composition, déployant des effets recherchés. De son côté, Rodin modèle ses nus avant de les draper dans des tuniques trempées dans du plâtre afin que l'architecture du corps soit perceptible sous les vêtements.
Robert Mapplethorpe, gaze
Rodin donne au drapé une consistance plastique et le dispose souvent de façon à produire un effet dramatique: il enveloppe le buste de l'Age d'Airain à la manière d'une vierge à la tête couverte, alors que la tunique tombant sur les bras de Jean de Fiennes accentue l'effet de désarroi du jeune homme face au destin tragique qui l'attend.
Photos de Robert Mapplethorpe
au fond, plâtre de Jean de Fiennes, Rodin
Mapplethorpe a recours aussi bien au voile fin, à la gaze médicale qu'au tissu fluide et soyeux. Rodin se contente le plus souvent du tissu qu'il a à portée de main, fin ou grossier, allant du rideau à la toile de jute la plus épaisse, qu'il peut fixer sur ses sculptures, à l'aide d'ajouts de plâtre, dans des mouvements aériens.
Les bourgeois de Calais, Jean de Fiennes, variante pour la deuxième maquette, Auguste Rodin, vers 1895
Dossier de presse:
Tout semble opposer ces deux personnalités même si Mapplethorpe n’a eu de cesse de sculpter les corps à travers son objectif et que la photographie a accompagné Rodin tout au long de sa carrière.
Robert Mapplethorpe est à la recherche de la forme parfaite, Rodin tente de saisir le mouvement dans la matière. Rien n’est spontané, tout est construit chez Mapplethorpe alors que Rodin conserve les traces de l’élaboration de l’œuvre et cultive celles de l’accident. L’un fut attiré par les hommes, l’autre par les femmes et tous deux jusqu’à l’obsession. Cela n’a pas empêché Mapplethorpe de photographier des nus féminins et Rodin de modeler de nombreux corps masculins.
Etude pour Honoré de Balzac, plâtre, Auguste Rodin
au fond, photographie de Robert Mapplethorpe
Sept thèmes ont été retenus par les commissaires, servant de fil rouge aux rapprochements qui sont à la fois formels, thématiques et esthétiques. Mouvement et Tension, Noir et Blanc/Ombre et Lumière, Erotisme et Damnation sont quelques-unes de ces grandes problématiques traversant l’œuvre des deux artistes.
Etude pour Mercure avec draperie, plâtre, Auguste Rodin
au fond, photographies de Robert Mapplethorpe
Cette exposition est une invitation à questionner le dialogue établi par les commissaires et à faire sien les rapprochements. Cette vision "sculpture et photographie" est inédite au musée Rodin car jamais un tel face à face n’avait été réalisé, renouvelant le regard sur la photographie comme sur la sculpture." in 1
Drapé de Robert Mapplethorpe et
Balzac drapé d'Auguste Rodin
Mapplethorpe Rodin
du 8 avril au 21 septembre 2014
Musée Rodin, Paris
Exposition organisée en collaboration avec la fondation Robert Mapplethorpe, New York
L'art contemporain au musée Rodin:
Dewar et Gicquel chez Rodin, neuf jeunes sculptures de béton
Wim Delvoye, des bonbones de gaz décorées à l'antique au musée Rodin
Wim Delvoye, une tour gothique en acier découpé au laser au musée Rodin
Urs Fischer, Marguerite de Ponty, Zizi, Miss Satin, sculptures molles et lourdes au Musée Rodin
Etienne Bossut au Musée Rodin: Laocoon(s), le monstre sans la proie
Palagret
photo et sculpture
mai 2014
Source: 1- dossier de presse
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Par Palagret le 21 Avril 2014 à 12:00
"C'est n'importe quoi" est le titre de la dernière exposition de François Morellet. Pier & Ocean est une installation de néons bleus clignotant dans laquelle on pénètre en marchant sur une passerelle de bois de Tadashi Kawamata. Un référence à une oeuvre de Piet Mondrian.
Pier & Ocean de François Morellet et Tadashi Kawamata
Galerie Kamel Mennour
François Morellet et Tadashi Kawamata, Pier... par PalagretLien sur ce blog:
Morellet Kawamata, c'est n'importe quoi? mer de néons à la galerie Kamel Mennour
Palagret
art contemporain et néon
avril 2014
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Par Palagret le 21 Avril 2014 à 12:00
- "C'est n'importe quoi?", tel est le titre provocateur de la nouvelle exposition de François Morellet à la galerie Kamel Mennour rue du pont de Lodi. Morellet, 88 ans, aime bien plaisanter. Ne qualifiait-il pas son exposition de néons à Beaubourg de couillonnades?
"C'est n'importe quoi", exposition de François Morellet à la galerie Mennour
Dans la première salle, François Morellet expose des tableaux minimalistes, monochromes blancs coupés par des lignes noires et des néons accrochés dont les fils font partie du tableau-sculpture. Des oeuvres régies par les lois mathématiques. Dans la deuxième salle, Pier & ocean, une installation mouvante à la lumière vibrante.
Pier and Ocean, 2014
Installation au sol. 38 tubes de néon bleu argon &
Jetée en bois réalisée par Tadashi Kawamata
Une passerelle de bois conçue par l’artiste japonais Tadashi Kawamata nous mène au-dessus d’un océan de néons, dont les clignotements génèrent un ressac lumineux. Contrôlés par un logiciel les tubes s'allument et s'éteignent ensemble, l’espace en devient incertain et le visiteur hésite, enveloppé d'une lueur bleutée.
Pier and Ocean, 2014, installation de Morellet et Kawamata
L'installation de François Morellet est un vibrant hommage à la série de tableaux de Piet Mondrian intitulée Pier and Ocean (1915).
Pier and Ocean, 2014, installation de Morellet et Kawamata
François Morellet,
C’est n'importe quoi ?
47 rue Saint-André des Arts & 6 rue du Pont de Lodi
En collaboration avec Tadashi Kawamata
Du 29 mars au 7 mai 2014
"C'est n'importe quoi", exposition de François Morellet
galerie Kamel Mennour rue du pont de Lodi
Liens sur ce blog:
François Morellet, néons et couillonnades à Beaubourg
Palagret
néon et art contemporain
avril 2014
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Par Palagret le 19 Avril 2014 à 12:00
Rigoureusement alignée, une armée de 104 sculptures de petites filles en rang par quatre se tient au centre de la halle Aubervilliers du 104. Leur expression sévère et leur attitude figée renvoient aux 8000 soldats de terre cuite découverts enterrés dans la nécropole de l'empereur Qin, en 1974 près de Xi'an en Chine.
"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre
Comme les soldats, certaines petites filles portent des vestes cuirassées. Avec cette armée contemporaine de Holy Daughters, Prune Nourry parle du déséquilibre démographique en Chine. Les parents chinois préferrent les garçons qui les accompagneront dans leur vieillesse plutôt que les filles qui partiront pour se marier. La politique de l'enfant unique a eu pour conséquence la disparition de nombreux nouveaux-nés féminins. A cause des infanticides, le démographe Christophe Guilmoto estime que plis de 163 millions de filles manquent en Asie.
"Je me suis demandé comment montrer de manière artistique ce problème de la disparition des filles. Je suis allée sur place rencontrer des démographes, des ONG, des groupes de femmes. Il fallait que mon projet parle de manière universelle." 1
"Terracotta daughters", Prune Nourry, halle Aubervilliers du Cent-quatre
Prune Nourry a fabriqué ses 108 statues d'argile en Chine avec l'aide d'artisans dont Xian Feng avec lequel elle communique grâce à un interprète, des croquis et des gestes. Grandeur nature, les statues ont huit visages différents mais sont toutes différentes grâce aux détails vestimentaires ou à leur attitude (mains croisées sur le ventre ou dans le dos, bras ballants etc). Huit petites filles orphelines, choisies par l'association Les enfants de Madaifu, ont été photographiées Prune Nourry. Un an plus tard, elles ont eu la joie de voir leur modèle une fois terminé. L'argent récolté par la vente de certaines statues financera l'éducation des fillettes pendant trois ans.
"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre
Dans l'atelier cinq du 104 est projeté un film réalisé par Prune Nourry qui décrit son travail du modelage au moulage.
"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre
Les visiteurs peuvent circuler au milieu des enfants immobiles et les voir en plongée à partir d'une plateforme. L'armée féminine chinoise de Prune Nourry, symbole de toutes ces petites filles non-nées, sera exposée à travers le monde pendant un an avant d'être enterrée dans un lieu secret, comme les guerriers de l'empereur Qi.
"Je veux créer un mythe autour de ces sculptures, que les gens se demandent si c'est vrai ou si c'est une légende." déclare Prune Nourry 1
Les filles d'argile seront ensuite exhumées en 2030, date à laquelle les conséquences des avortements sélectifs deviendront dramatiques en Chine ou en Inde.
"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre
Née en 1985, Prune Nourry est diplômée de l'école Boulle où elle étudie la sculpture sur bois. Elle vit et travaille à New-York, en résidence au centre d’art The Invisible Dog de Brooklyn. La plasticienne s'intéresse aux dérives de la bioéthique et à la selection des sexes.
"Terracotta daughters", Prune Nourry au Cent-quatre
Avec motifs apparents, exposition collective
Prune Nourry, Terracotta daughters
du 22 mars au 10 août 2014
Cent-Quatre, Paris
Du 22 Mars au 10 Mai, 2014
Galerie Magda Danysz - 78, rue Amelot Paris 11
Palagret
art contemporain
avril 2014
Source:
1- in Lefigaro
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Par Palagret le 7 Avril 2014 à 12:00
Performance ursine au Musée de la Chasse et de la Nature: Abraham Poincheval hiberne dans le ventre de l'animal.
Abraham Poincheval dans la peau de l'ours, curieux trophée au Musée de la Chasse
A travers son épaisse fourrure, les visiteurs parlent au prisonnier volontaire. Certains lui font la lecture. Ce jour là, une jeune femme lisait un conte de Charles Perrault.
Dans la peau de l'ours, Abraham Poincheval hiberne par PalagretLien sur ce blog:
Abraham Poincheval dans la peau de l'ours, curieux trophée au Musée de la Chasse
Palagret
avril 2014
Performance ursine
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Par Palagret le 6 Avril 2014 à 12:00
Voilà un beau poisson d'avril ou plutôt un ours d'avril. Le mardi 1er avril l'artiste et performeur Abraham Poincheval s'est enfermé dans un ours! Comme Franny, le personnage de "Hotel New-Hampshire de John Irving qui vit dans un costume d'ours? Non, Abraham Poincheval git allongé dans une sculpture d'ours recouverte d'une vraie peau et il y restera treize jours. Aussi vide et fascinant que le Loft de TF1, la performance du musée de la Chasse et de la Nature est retransmise 24h/24 et en direct sur poincheval.chassenature.org.
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Musée de la chasse et de la nature, Paris
Une caméra filme Poincheval à l'intérieur de l'ours, une autre à l'extérieur filme les réactions des visiteurs du Musée. Un oeilleton situé au niveau de l'anus de l'animal devait permettre de voir le performeur mais il a été obstrué suite à des aménagements techniques de dernière minute. Abraham Poincheval peut débrancher la caméra intérieure s'il souhaite un peu d'intimité mais pourquoi s'inflige-t-il une telle prison?
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Musée de la chasse et de la nature, Paris
Pourquoi? C'est une des questions que lui posent les visiteurs. La réponse arrive presque inaudible à travers la fourrure de l'animal: pour expérimenter les sensations de l'ours en hibernation. Les enfants d'abord intimidés caressent et saluent l'animal puis entament un dialogue de sourd. Quelques livres posés sur une table basse incitent les volontaires à faire la lecture au prisonnier. Au choix: Walden ou la vie dans les bois, de Thoreau, 20 000 Lieux sous les mers, de Jules Verne, ou encore les Contes de Perrault et Boucle d'or et les Trois Ours.
Dialogue avec l'ours
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Ce n'est pas la première fois qu'Abraham Poincheval endure l'enfermement. En 2012 à Marseille, il s'enfermait dans une librairie. En 2013 à Tours, il s'enterrait sous le parvis de l’hôtel de ville. Aujourd'hui, pour 13 jours, Abraham Poincheval repousse ses limites physiques. "Avant de s'enfermer dans un ours, on est toujours un peu tendu." a déclaré sans rire le performeur. 1
Dans la peau de l'ours, vue intérieure
Musée de la chasse et de la nature, Paris
« En restant statique, l'univers se déploie d'une étrange façon. C'est difficile au début, les deux ou trois premiers jours. Il faut se concentrer, ne pas partir à la dérive », explique-t-il. Embarqué à bord de l'animal comme « pour un voyage en haute-mer, il y aura des jours de tempête intérieure et des jours calmes. Treize jours, c'est d'ailleurs le temps d'une traversée entre l'Europe et l'Amérique... Il faut tenir le cap ».1
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Dialogue, Musée de la chasse et de la nature, Paris
Pour ce voyage immobile dans la peau d'un ours, Abraham Poincheval a aménagé sa prison avec les commodités modernes: eau, électricité, ventilation mécanique contrôlée (VMC), évacuation des déchets. Le tout dissimulés dans un plancher technique. Il y a aussi des livres mais ni télévision, ordinateur ou portable. Abraham Poincheval a d'abord testé l'installation pendant un mois. Il se tient sur le dos, la tête à hauteur du cou de l'animal et peut faire un peu d'exercice chaque jour en tirant sur une corde.
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Dialogue, Musée de la chasse et de la nature
L'ours-sculpture est posé au milieu des armes, des trophées et des animaux empaillés du Musée de la chasse. Levée d'écrou le 13 avril. L'ours vide restera exposé une semaine de plus.
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Dessins préparatoires
Voir la video de l'ours habité
Dossier de presse:
"L’originalité de la performance qu’accomplit en ce moment même Abraham Poincheval tient à ce que cette nouvelle expérience est menée à l’intérieur d’une œuvre d’art qu’il a créée: une sculpture habitable, en forme d’ours. Ce faisant, l’artiste interroge le statut de l’œuvre d’art, repousse ses propres limites physiques et expérimente le « devenir- animal » tel que l’a défini Gilles Deleuze.
Quel est le statut de cette œuvre d’art ?
Il s’agit d’une œuvre unique, réalisée en trois mois par l’artiste, avec l’aide de deux personnes du musée Gassendi. Sculpture habitable, celle-ci a été fabriquée sur mesure, en fonction de la morphologie de l’artiste (1,72 m pour 55 kg). Pour plus de vraisemblance, la sculpture a les dimensions (1,60 m x 1,20 m x 2,60 m) et l’aspect d’un ours noir. L’habitacle a été entièrement revêtu de peau, provenant d’un ours noir du Canada prélevé en 2012 (permis CITES n°13CA03919/ CWHQ-1). L’œuvre est la propriété d’Abraham Poincheval, son auteur. à l’issue de la performance, elle sera présentée au musée de la Chasse et de la Nature jusqu’au 20 avril 2014, puis au musée Gassendi."
Proposition de lecture pour distraire le prisonnier volontaire
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
"Pratiquée sous contrôle médical et sous la surveillance de deux caméras qui relaient la performance sur le site internet du musée, cette expérience d’enfermement n’est pourtant pas proprement inédite puisque des précédents existent dans la littérature (la baleine du Livre de Jonas ou celle de Pinocchio, l’éléphant de la place de la Bastille dans lequel Victor Hugo fait vivre le Gavroche des Misérables) et dans l’histoire (le cheval de Troie, les dépouilles des chevaux de la Grande Armée napoléonienne dans lesquels les soldats se sont enveloppés pour survivre face au froid lors de la retraite de Russie...).
Expérimenter le « devenir-animal »
Dans son étroite retraite, le performeur met entre parenthèses le monde qui l’entoure et qui pourtant lui envoie des signaux (des lectures, de la musique et des chants lui sont adressés comme autant de propositions de lui tenir compagnie). La lecture embarquée lui permettra de redécouvrir les plaisirs de la littérature.
Enfermé et allongé dans une structure habillée de peaux d’ours, Abraham Poincheval mène une expérience érémitique pour «devenir- animal ». Il est retiré du monde avec lequel il ne communique plus pendant toute la durée de sa performance. Ce travail sur soi et cette ascèse lui font vivre une forme d’hivernation durant laquelle il éprouve physiquement ce que peut ressentir l’animal endormi et vivant « au ralenti ».
En se nourrissant des préparations culinaires élaborées par Olivier Dohin à partir des aliments favoris de l’espèce (insectes, miel, graines, végétaux...) Abraham Poincheval espère vivre les mêmes sensations que celles de « l’ours » avec lequel il fait corps pendant treize jours."
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Musée de la chasse et de la nature, Paris
"Comme l’ours, Abraham Poincheval est placé en état d’hivernation. Comme lui, il se nourrit de végétaux herbacés, de baies, d’insectes, de miel et de fruits. Placé artificiellement dans cet état de somnolence propice à la distanciation et à la prise de recul, Abraham Poincheval peut méditer. Expérience du « devenir animal », la performance est aussi une manière de se réapproprier l’espace et le temps. Le public est invité à entrer en communication avec l’artiste, à lui tenir compagnie en lui faisant la lecture. Une performance participative."
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Musée de la chasse et de la nature, Paris
Dans la peau de l'ours, performance d'Abraham Poincheval
Du 1er au 1" avril 2014
Musée de la chasse et de la nature, Paris
Palagret
art contemporain et musée
avril 2014
Source:
1- Lemonde
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Par Palagret le 2 Avril 2014 à 12:00
Il vaut mieux aller au Louvre au crépuscule ou à la nuit tombée car franchement, en plein jour, on ne voit pas grand chose du néon de Claude Lévêque. "Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1" se détache mal sur la structure de la pyramide et sur le ciel.
"Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1"
néon rouge de Claude Lévêque, pyramide du Louvre
La nuit, le néon rouge de 22 mètres transfigure la pyramide de Peï et se reflète dans les plans d'eau alentour. Pour Claude Lévêque, cette ligne brisée est comme un éclair foudroyant; un éclair inversé qui s'élance vers le ciel. La pyramide devient un chapiteau, un chapiteau de cirque comme l'indique le titre de l'oeuvre. "Sous le plus grand chapiteau du monde" ("The greatest show on earth"), est un film de 1952 de Cecil B. DeMille, un cinéaste connu pour sa démesure. Tel un acrobate défiant la pesanteur sous le regard anxieux des spectateurs, Claude Lévêque nous fait lever la tête non vers le dais opaque du chapiteau mais vers le ciel.
"Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1" la nuit
néon rouge de Claude Lévêque, pyramide du Louvre
"Le Louvre m'a invité il y a un an. J'avais choisi la partie médiévale, pour laquelle je vais faire un projet à l'automne 2015. On m'a demandé de faire quelque chose dans la pyramide. C'est la première phase, c'est cohérent avec ce qui va suivre. Ça m'amusait de jouer cette opposition entre la partie contemporaine du musée et les racines du château." 1
Claude Lévêque au Louvre par louvreL'éclair est un motif qui se retrouve dans de nombreuses peintures de paysage classiques:
"Le projet est venu de ce que j’ai pu emprunter dans certains tableaux, notamment de ceux de la Renaissance des pays nordiques. Leurs lumières, leur ambiance, que je revisite à ma manière sans faire trop d’écho ou de redondance." 1
"Partagez vos photos #MuseeduLouvre#ClaudeLeveque"
Oui, vous avez le droit de photographier les oeuvres du Louvre
Les visiteurs sont encouragés à se photographier devant l'éclair rouge et à envoyer le cliché sur internet. C'est la nouvelle tendance des musées pour attirer les jeunes branchés internet. De jour cependant, bien peu de visiteurs, jeunes ou pas, remarquent "Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1", le zig-zag posé sur le socle. Les oeuvres précédentes exposées sous la pyramide (Suppo de Wim Delvoye en 2012, Versus de Tony Gragg en 2010, l'oeuvre de Loris Gréaud en 2013) étaient moins diaphanes, on ne pouvait les manquer. Il faut attendre la nuit pour que les touristes remarquent la sculpture lumineuse de Claude Lévêque.
"Versus", sculpture de Tony Gragg sous la pyramide du Louvre
touristes se photographiant
Dossier de presse:
"Avec des gestes plastiques d’une énergie dense et ramassée, l’oeuvre de Claude Lévêque travaille avec les lieux qu’elle rencontre pour y activer une forte charge d’images et de sensations. L’invitation du Louvre commence avec une mise en incandescence de la pyramide de Ieoh Ming Pei."
"Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1"
néon rouge de Claude Lévêque, pyramide du Louvre
"Le néon, l’un des matériaux privilégiés de l’artiste, se fait ici foudre, tranchant un volume d’air pour distribuer ses résonances diurnes et nocturnes sur l’architecture alentour. Après Tony Cragg, Wim Delvoye et Loris Gréaud, cette création in situ de Claude Lévêque vient inscrire sa propre lecture de l’entrée du musée. Il s’agit du premier chapitre d’une intervention plus développée de l’artiste, qui s’étendra, en 2015, aux fossés et au donjon du Louvre médiéval."
"Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1"
néon rouge de Claude Lévêque, pyramide du Louvre
" La lumière et le son sont des moyens de métamorphose complète, affirme Claude Lévêque. Ce sont deux éléments primordiaux dans une sensation. Après viennent les textures, les images, les ambiances, les objets, etc. "
"Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1"
néon rouge de Claude Lévêque, pyramide du Louvre
Claude Lévêque, "Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1"
Pyramide du Louvre, Paris
Du 2 avril 2014 à l'automne 2015
Oeuvre de Loris Gréaud sous la pyramide du Louvre
touristes se photographiant
L'art contemporain au Louvre sur ce blog:
Ruines et reconstructions, Makom de Michal Rovner, d'Israël au Louvre
Soulages au Louvre: outrenoir et maîtres italiens de la Renaissance
Kosuth au Louvre, néons, confusion et désorientation
Louvre: Umberto Eco, vertige de la liste, énumérations, catalogue etc ...
"Sous le plus grand chapiteau du monde, partie 1"
néon rouge de Claude Lévêque, pyramide du Louvre
Liens sur ce blog:
Voeux 2015: Rêvez, un néon de Claude Lévêque
L'île au trésor de Claude Lévêque au musée Bourdelle, "en mai fais ce qu'il te plaît"Claude Lévêque, un hymne à la joie et à la sieste aux Galeries Lafayette
Palagret
L'art contemporain et Patrimoine
avril 2014
Sources:
1- 20 minutes
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Par Palagret le 14 Mars 2014 à 12:00
Ni Arte Povera, ni land art, art concret ou art minimal, les oeuvres de Lee Ufan appartiennent au courant japonais Mono-ha (l'école des choses). Les plasticiens du courant mono-ha veulent réapprendre " à voir le monde tel qu’il est, sans en faire l’objet d’un acte de représentation qui l’oppose à l’homme ". Ils utilisent des objets naturels comme la pierre, la terre et des matériaux industriels. L'artiste ne crée pas, il réarrange des choses existantes et attire l'attention du spectateur sur l'espace autour.
Relatum, le repos de la transparence, Lee Ufan
acier, verre, pierres. 2013
Musée de la Chasse et de la Nature, Paris
Avec une grande économie de moyens, Lee Ufan crée des oeuvres poétiques, méditatives, silencieuses.
Lee Ufan au Musée de la chasse par Palagret« Tout se passe entre les choses, elles ne sont là que pour révéler l’espace qui les entoure. «Je m'appuie toujours sur la formation traditionnelle reçue dans ma jeunesse dont le mode expressif et productif commence avec la concentration, un souffle ample et stable, pour donner lieu à la rencontre des formes organiques de la pensée, de la main, du pinceau, des couleurs, de la toile, de l'air et du temps.»
Relatum, le repos de la transparence, Lee Ufan
Musée de la Chasse et de la Nature, Paris
« Refuser l’expression, poser et disposer plutôt que créer, privilégier le rare et le peu. »
Lee Ufan, musée de Naoshima
Après Giuseppe Penone, l'artiste coréen Lee Ufan sera bientôt exposé dans les jardins de Versailles en juin 2014. Son oeuvre minimaliste y dialoguera avec les parterres brodés de buis de Le Nôtre et ses amples perspectives.
Lee Ufan, musée de Naoshima
Lien sur ce blog:
Giuseppe Penone, Elevazione et idée de pierre à Versailles dans le bosquet de l'étoile
Lee Ufan: l'arche de Versailles encadre le château
Lee Ufan, Relatum la transparence des choses
Musée de la Chasse et de la Nature
Paris
Palagret
sculpture Mono Ha
mars 2014
Sources:
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Par Palagret le 13 Mars 2014 à 12:00
Avec une table de dissection parsemée de mousse, une ancienne machine à coudre renversée et un parapluie cassé, Agnès Varda illustre la citation de Lautréamont du sixième chant de Maldoror: « beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ! » Cette phrase que les surréalistes adoraient n'a évidemment ni queue ni tête et est encore plus drôle une fois concrétisée par des objets.
"Beau comme la rencontre fortuite", triptyque d'Agnès Varda
A côté de l'installation, une pile de papiers est offerte au visiteur. En dépliant le papier on y lit la citation de Lautréamont. Comme les autres oeuvres de l'exposition, "Beau comme la rencontre fortuite" est aussi un triptyque.
Servez vous, Agnès Varda
La phrase d'Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont est souvent citée ... et tronquée. On oublie qu'en fait il décrivait un jeune homme avec plusieurs comparaisons tout aussi loufoques.
"Il a seize ans et quatre mois: il est beau comme la rétractilité des serres des oiseaux rapaces; ou encore, comme l'incertitude des mouvements musculaires dans les plaies des parties molles de la région cervicale postérieure; ou plutôt, comme ce piège à rats perpétuel, toujours retendu par l'animal pris, qui peut prendre seul des rongeurs indéfiniment, et fonctionner même caché sous la paille; et surtout, comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie !" Chant VI, I
"Beau comme la rencontre fortuite", installation d'Agnès Varda
Agnès Varda
Triptyques Atypiques
Galerie Nathalie Obadia
Du 8 février au 5 avril 2014
Rue du Cloître Saint-Merri, Paris
"Beau comme la rencontre fortuite"
Palagret
art et surréalisme
mars 2014
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Par Palagret le 12 Mars 2014 à 12:00
Arno Gisinger lutte contre l'oubli. Son oeuvre Invent Arisert, titre évoquant inventaire et aryanisation, est une installation de 648 photographies, un sinistre répertoire des objets disparus ou confisqués par les nazis à des familles juives autrichiennes au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Invent Arisert d'Arno Gisinger, installation photographique
Allégories d'oubli, Le nouveau Festival, Centre Pompidou
L'installation a été réalisée à la demande du Mobilier national autrichien qui a entrepris de restituer les biens volés aux survivants, quand c'est possible. Elle est exposée aujourd'hui dans le cadre d'"Allégories d'oubli" pour le Nouveau festival à Beaubourg
Invent Arisert d'Arno Gisinger, installation photographique
Allégories d'oubli, Le nouveau Festival, Centre Pompidou
Hitler et Göring contemplant un tableau volé à des déportés juifs ou à des musées en territoires occupés
Dans Invent Arisert, les photos qui ne portent qu'un mot et une référence correspondent aux biens disparus. Sur trois murs s'affichent des oeuvres d'art et des objets précieux ou dérisoires volés à leurs propriétaires. Une liste tient à jour l'état des restitutions.
Invent Arisert d'Arno Gisinger, installation photographique
Allégories d'oubli, Le nouveau Festival, Centre Pompidou
Le froid recensement des biens volés par Arno Gisinger symbolise les vies volées de l'holocauste. Les biens non restitués sont encore aujourd'hui un sujet d'actualité. En novembre 2013 on découvre la collection de Cornelius Gurlitt à Munich. Des Picasso, Matisse, Klee, Chagall, Nolde ou Max Beckmann, volés aux juifs et toujours en possession de Gurlitt soixante-dix ans après.
Un Rembrandt volé par les nazis, découvert par les Monument Men
On apprend alors que le parquet d'Augsbourg tient au secret, depuis un an et demi, le plus gros fonds jamais découvert d'oeuvres disparues pendant la période nazie. L'état allemand n'a rien fait pour essayer de rendre ces oeuvres dont certaines ont été vendues par Gurlitt et autres profiteurs à des marchands d'art qui ne se sont pas trop posé de questions.
Invent Arisert d'Arno Gisinger, liste des biens volés
Allégories d'oubli, Le nouveau Festival, Centre Pompidou
« Près de soixante-dix ans après la fin du IIIe Reich et de la Seconde Guerre mondiale, après la perte de 60 millions d'êtres humains et après d'incroyables souffrances, nous discutons hélas encore des conséquences de la spoliation d'oeuvres d'art par les nazis. Ces oeuvres sont partout. Elles sont accrochées dans les bureaux des ministères, dans les musées et les collections privées. Mais elles devraient être rendues aux victimes de l'Holocauste et à leurs héritiers. L'une des raisons principales pour lesquelles ce problème n'est toujours pas résolu réside dans les lacunes de la loi allemande sur la restitution des oeuvres volées sous le nazisme. » déclare Ronald S. Lauder, président du Congrès Juif Mondial. 1
Invent Arisert d'Arno Gisinger, liste des biens volés
Allégories d'oubli, Le nouveau Festival, Centre Pompidou
En voyant les photos documentaires d'Arno Gisinger, on imagine le Reichsmarschall Hermann Göring, Albert Speer ou Alfred Rosenberg et leurs sbires pillant les trésors privés des déportés pour leur propre collection ou pour constituer celle du futur musée du Furher à Lindz en Autriche.
Tableau volé par les nazis, découvert par les Monument Men dans une mine
Le film de George Clooney "Monument men" retrace l'histoire vraie de sept hommes (des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art ). Pendant la seconde guerre mondiale, au cœur du conflit, ils retrouvent des œuvres d’art volées par les nazis pour les restituer à leurs propriétaires légitimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…
Tableaux volés par les nazis, retrouvés par les Monument Men
Pendule et tableau, Invent Arisert d'Arno Gisinger, installation photographique
Allégories d'oubli, Le nouveau Festival, Centre Pompidou
Un nouveau festival
19 février - 10 mars 2014
Centre Pompidou, Paris
Palagret
art contemporain
février 2014
Liens:
Palagret
oeuvres d'art et spoliation
mars 2014
Sources:
1- in Marianne: Allemagne, la face brune du marché de l'art
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