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Par Palagret le 4 Novembre 2011 à 12:00
Six mètres au-dessus du sol, une monumentale installation tissée de rubans translucides transforme une place de Melbourne en un étrange cocon labyrinthique où les visiteurs rampants semblent pris au piège. Etirée entre deux immeubles, la structure mouvante s'étend sur près de seize mètres de long.
Tape Melbourne, installation éphémère du Collectif This For Use/Numen
Pendant six jours, utilisant des kilomètres de film plastique adhésif, For Use/Numen a tissé une forme organique en fonction du lieu, in situ, sans l'aide d'un logiciel. Tape Melbourne est une oeuvre expérimentale à grande échelle, construite sous les yeux du public.
Tape Melbourne, installation éphémère du Collectif This For Use/Numen
Fait de multiples couches de film plastique d'emballage qui se solidifie, Tape Melbourne peut accueillir jusqu'à 50 explorateurs à la fois, ravis de redécouvrir les joies enfantines de ramper dans un environnement étrange, rassurant et angoissant à la fois. Avec le temps, le film n'est plus collant et jaunit. Oeuvre d'art éphémère, design ou manège de parc d'attraction, Tape Melbourne vit avec la participation du public.
Tape Melbourne, installation éphémère du Collectif This For Use/Numen
Matrice, tunnel, toile d'araignée, cocon ou piège, Tape Melbourne est proche de Léviathan, l'oeuvre d'Anish Kapoor exposée au Grand Palais pour Monumenta 2011.
Tape Melbourne, installation éphémère du Collectif This For Use/Numen
"Tape Melbourne" est installée dans l'espace publique et non dans la cour d'un musée comme les oeuvres précédentes du collectif autrichien-croate "This For Use/Numen" qui ont déjà envahi l'Europe de Belgrade à Vienne.
L'art contemporain dans l'espace publique, financé par l'argent public, plaît beaucoup quand il repose sur trois critères: gigantisme, participation du publique et ludicité. Comme One & other, le zoo humain d'Antony Gormley à Trafalgar square.
Tape Melbourne, installation éphémère du Collectif This For Use/Numen
Tape Melbourne, This For Use/Numen, installation éphémère
Commande publique de la ville de Melbourne, Federation Square
Du 4 au 24 Septembre 2011
Liens sur ce blog:
* Numen for use au Palais de Yokyo à Paris
Léviathan, la sculpture gonflable-gonflée d'Anish Kapoor à Monumenta
One & Other d'Antony Gormley, zoo humain à Trafalgar square
En janvier 2015 au Palais de Tokyo, Paris
Palagret
novembre 2011
archéologie du quotidien
Source: Site For Use/Numen, nombreuses photos et videos
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Par Palagret le 17 Octobre 2011 à 12:00
Sous le regard méditatif du Penseur de Rodin, trois grumeaux géants d'Urs Fischer sont exposés dans la cour de l'hôtel de Biron. Ces trois sculptures "informes" sont nées du pétrissage de petits blocs d'argile. Urs Fischer a choisi trois formes puis, à l'aide d'un scanner 3D, les a fait agrandir et couler en fonte d'aluminium, donnant ainsi trois sculptures monumentales.
Marguerite de Ponty, alliage d'aluminium, acier chromé en cinq parties
Urs Fischer, 2006-2008, Musée Rodin
Abstraites mais ressemblant à des êtres vivants primitifs ou parfois à un visage écrasé, leur surface est rugueuse comme un météorite ou une pierre de lune, loin des marbres polis de Rodin. Les sculptures d'Urs Fischer garde l'empreinte agrandie des doigts de l'artiste et de sa paume. Les oeuvres portent des noms empruntés à Stéphane Mallarmé. Marguerite de Ponty, Miss Satin et Zizi sont les pseudonymes qu'utilisait le poète pour signer ses articles de "La Dernière mode, gazette du Monde et de la Famille", revue qu'il avait crée en 1874. Ces noms féminins évoquent un monde de dentelles, de colifichets et de fanfreluches; les accoler à de lourdes sculptures molles est assez ironique.
Miss Satin, alliage d'aluminium, acier chromé en trois parties
Urs Fischer, 2006-2008, Musée Rodin
Marguerite de Ponty est aussi le titre d'une exposition d'Urs Fischer au New Museum de New-york en 2010. Bien que fabriquées en plusieurs morceaux en Chine, les monumentales sculptures étaient trop grandes pour la salle du musée et il avait fallu modifier les plafonds pour les faire entrer. Ici dans la cour du musée Rodin, les sculptures ont tout l'espace requis. Il n'y aura pas de problème non plus au jardin des Tuileries où Urs Fischer exposera "Clay 3", une oeuvre de la même série, à l'occasion de la Fiac 2011.
Zizi, alliage d'aluminium, acier chromé en trois parties
Urs Fischer, 2006-2008, Musée Rodin
La reproduction en 3D est un outil récent pour les sculpteurs. Xavier Veilha l'utilise pour ses animaux, son carrosse violet ou ses architectes. Wang Du, artiste chinois installé à Paris, réalise lui-aussi de petites sculptures agrandies grâce à un scanneur 3D. Il part de journaux froissés tels qu'on a pu les voir au Palais Royal en mai 2010.
Marguerite de Ponty, Zizi, Miss Satin, trois sculptures en alliage d'aluminium et acier chromé
Urs Fischer, 2006-2008, Musée Rodin
L’Invention de l’œuvre, Rodin et les ambassadeurs
Jean Arp, Marcel Duchamp, Joan Miro, Jean Fautrier, Lucio Fontana, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, Willem de Kooning, Joseph Beuys, Marcel Broodthaers, Eduardo Paolozzi, Anthony Caro, Cy Twombly, Eric Cameron, Richard Serra, Bruce Nauman, Haim Steinbach, Sophie Ristelhueber, Ugo Rondinone, Douglas Gordon, Urs Fischer.
Du 6 mai au 4 septembre 2011
Ouvert tous les jours sauf le lundiMusée Rodin, 79, rue de Varenne, 75007 Paris
Lien sur ce blog:
Wang Du, monumentaux journaux pliés au Palais Royal
Wim Delvoye, une tour gothique en acier découpé au laser au musée Rodin
Xavier Veilhan, un carrosse violet immobilisé en pleine course à Versailles
Palagret
septembre 2011
sculpture contemporaine
Sources:
"La Dernière mode, gazette du Monde et de la Famille"
Dossier de presse
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Par Palagret le 23 Septembre 2011 à 12:00
Enorme bibelot, souvenir de vacances à placer sur la commode du salon d'un géant, un beau voilier aux voiles bigarrées trône sur le quatrième piédestal de Trafalgar square à Londres. Le nom de Trafalgar résonne différemment des deux côtés de la Manche. C'est une amère défaite pour Napoléon (1805) et un triomphe pour la marine anglaise. Aujourd'hui, loin des préoccupations nationalistes, le "Nelson’s ship in a bottle" de Yinka Shonibarefait face à l'Amiral Horatio Nelson perché sur sa colonne.
Colonne de Nelson et "Nelson’s ship in a bottle" de Yinka Shonibare MBE
sur le quatrième piédestal à Trafalgar square
Longueur 4.7m,diamètre 2.8m
A Trafalgar square, le HMS Victory de Nelson est une réplique au 1/30 enfermée dans une bouteille en acrylique fermée par un bouchon de liège. De la cire rouge scelle le tout et Shonibare y a imprimé son nom suivi de MBE (Member of the British Empire), un titre auquel il tient beaucoup. La sculpture repose sur un socle de bois cachant un système de ventilation qui doit éviter à la bouteille de s'embuer. Le modèle réduit est exact avec ses trois mâts, ses cordages, ses 80 minuscules canons et ses bateaux de sauvetage.
"Nelson’s ship in a bottle" de Yinka Shonibare
sur le quatrième piédestal à Trafalgar square
Une réplique exacte du HMS Victory exceptées les 37 voiles qui sont faites de tissu africain. Ces tissus symbolisent l'identité africaine. Ironiquement, ils ont toujours été fabriqués en Hollande et à Manchester, inspirés par les batiks indonésiens mais destinés au marché africain. Yonibare a redessiné les motifs sur le tissu acheté au marché de Brixton en y ajoutant de petites ancres. Il voulait éviter les problèmes de copyright. Des jumelles sont nécessaires pour voir tous les détails du HMS Victory, perché bien haut.
"Nelson’s ship in a bottle" de Yinka Shonibare
sur le quatrième piédestal à Trafalgar square
"Pour moi, c'est une célébration de l'immense richesse ethnique londonienne donnant la parole et honorant les nombreuses cultures et ethnies qui soufflent dans les voiles du Royaume-Uni. Un bateau dans une bouteille est un objet d'émerveillement. Les adultes et les enfants sont intrigués par son mystère. Comment les mâts et les voiles peuvent tenir dans un objet aussi ordinaire. Avec "Nelson’s ship in a bottle" je veux prendre cet émerveillement enfantin, l'amplifier pour qu'il s'accorde à l'échelle monumentale de Trafalgar square." déclare Yinka Shonibare.
"Nelson’s ship in a bottle" de Yinka Shonibare
sur le quatrième piédestal à Trafalgar square
Yinka Shonibare se garde bien d'expliquer comment le navire amiral est entré dans une bouteille, même géante.
Anglo-nigérien, né après l'indépendance du Nigéria, le plasticien utilise souvent des tissus africains dans ses oeuvres qui traitent des problèmes de races, de classes sociales, de colonialisme et de néo-colonialisme. Etant handicapé, Shonibare ne peut réaliser ses oeuvres lui-même. Il est aidé d'une équipe d'assistants.
A moins de mettre la bouteille à la mer, un bateau dans une bouteille ne vogue pas, il est ancré à jamais. Le modèle réduit de Shonibare est-il un message nous rappellant la perte d'influence de l'Empire Britannique et des pays occidentaux dans un monde multi-polaire?
"Nelson’s ship in a bottle" de Yinka Shonibare
sur le quatrième piédestal à Trafalgar square
"Nelson’s ship in a bottle" de Yinka Shonibare est la première oeuvre du quatrième pilier à faire une référence directe à l'Amiral Nelson, un héros de l'Empire Britannique qui jadis contrôlait une grande partie du monde.
La victoire de l'Amiral Nelson sur Napoléon libéra la circulation maritime. Peu après, la marine royale abolit le trafic des esclaves. L'extension de l'Empire Britannique mit en relation de nombreux peuples de cultures différentes. Aujourd'hui Londres est une capitale multi-culturelle.
Le quatrième pilier de Trafalgar square, vide de statue héroïque, accueille régulièrement des oeuvres contemporaines. Après la performance d'Antony Gormley et le Navire dans la bouteille, on y verra en 2012 "Powerless Structures" une sculpture en bronze de deux danois Elmgreen & Dragset. Elle représente un garçonnet sur un cheval à bascule, commentaire ironique sur la statuaire civique qui honore de célèbres généraux à cheval.
En 2013, Katharina Fritsch exposera un coq géant de 4,3 mètres, peint en bleu. Un commentaire sur le machisme? Un coq français à Trafalgar square? Soyons rassuré, Nelson lui tournera le dos.
Lien sur ce blog:
Le quatrième piédestal d'Antony Gormley, zoo humain à Trafalgar square
Sources:
The Guardian,
ITW de Yinka Shonibare sur Timeout
Itw de Yinka Shonibare sur Artslant
Le cheval à bascule d'Elmgreen & Dragset
Le coq bleu de Katharina Fritsch
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Par Palagret le 5 Septembre 2011 à 12:00
Inclinée vers le parterre d'eau, 219.5° Arc x 28, sculpture de Bernar Venet se détache sur la façade du château de Versailles et se reflète sur le plan d'eau. L'acier corten de couleur rouille s'harmonise avec la pierre beige et le ciel orageux de l'île de France. Les courbes contrastent avec les lignes droites de la façade mais répondent aux entrelacs des parterres.
219.5° Arc x 28, sculpture monumentale de Bernar Venet, jardins de Versailles
28 presque demi cercles sont collés les uns aux autres, en quatre blocs distincts de 7 éléments chacun. Les longueurs des tiges d'acier sont inégales et se détachent sur les nuages.
219.5° Arc x 28, sculpture monumentale de Bernar Venet, jardins de Versailles
"Avant même qu’un programme d’exposition d’artistes contemporains n’existe à Versailles, c’est un lieu qui m’attirait beaucoup et bien avant l’exposition Jeff Koons, j’ai réalisé des photomontages de mes sculptures sur le site. Des projets que j’ai gardés secrets à côté d’un certain nombre de « vues idéales » de mon travail. Durant l’âge d’or de Versailles, on aurait appelé ces montages des « caprices », dans mon cas il s’agissait de « caprices » sculpturaux et non plus architecturaux."
219.5° Arc x 28, sculpture monumentale de Bernar Venet
derrière des angelots en bronze, jardins de Versailles
"Je vois dans Versailles des espaces ouverts et immenses, des perspectives à perte de vue. C’est à la fois le lieu idéal pour installer mes sculptures et un véritable challenge de se retrouver confronté à un paysage sublime et grandiose. Mes Arcs doivent s’y intégrer sans se perdre dans l’espace, pour cela de nombreux paramètres sont à prendre en considération, c’est pourquoi j’ai tenu à réaliser de nouvelles sculptures pour cette exposition, les adaptant à la topologie et à l’échelle du lieu."
219.5° Arc x 28, sculpture monumentale de Bernar Venet
devant la façade du château, jardins de Versailles
"Il était évident que je n’allais pas m’installer à l’intérieur du Château, mes sculptures ne s’y prêtent pas, alors qu’elles trouvent toute leur plénitude dans les allées des jardins de Le Notre. Je pense à ces levers et couchers de soleil dont la lumière dorée va mettre en valeur le rouge-brun de l’acier corten."219.5° Arc x 28, sculpture monumentale de Bernar Venet
se reflétant dans le parterre d'eau, jardins de Versailles
"Les courbes de mes sculptures contrasteront avec la géométrie angulaire des jardins tandis qu’elles accompagneront les contours circulaires du bassin d’Apollon et du Grand Canal. " Bernar Venet 1
219.5° Arc x 28, sculpture monumentale de Bernar Venet, jardins de Versailles
Venet à Versailles
Château de Versailles
du 1er juin au 1er novembre 2011
Liens sur ce blog:
Bernar Venet à Versailles, une sculpture telle une colossale couronne de laurier
Split Rocker de Jeff Koons à Versailles
Murakami à Versailles: rutilants bouddhas d'or et d'argent
Xavier Veilhan, un carrosse violet immobilisé en pleine course à Versailles
Lee Ufan: l'arche de Versailles encadre le château
Palagret
art contemporain et patrimoine
septembre 2011
Source:
1- in dossier de presse
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Par Palagret le 18 Août 2011 à 12:00
Telle une colossale couronne de laurier entourant le Roi-Soleil, les arcs de Bernar Venet ouvrent son exposition à Versailles. La sculpture abstraite s'inscrit parfaitement dans le paysage. La couleur rouge brun de l'acier corten s'harmonise avec l'aspect minéral de la place d'Armes et du château et malgré sa taille (22 mètres de haut) et son poids, l'oeuvre semble légère.
85.8° Arc X 16, sculpture de Bernar Venet
devant le château de Versailles
De l'avenue de Paris, les deux Arcs monumentaux se voient de très loin. Quand on avance vers le château de Versailles, les deux arcs encadrent d'abord tout le château puis se resserrent peu à peu autour de la statue équestre de Louis XIV. La statue dépassée, il faut lever la tête pour voir les arcs collés qui se dressent dans le ciel.
85.8° Arc X 16, sculpture de Bernar Venet
devant le château de Versailles
Comme lors des expositions de Jeff Koons et Takashi Murakami, les défenseurs d'un Versailles immuable figé dans le temps ont bien évidemment voulu faire interdire l'exposition et démanteler l'arc monumental. Le tribunal administratif les a débouté une fois de plus.
85.8° Arc X 16, sculpture de Bernar Venet
devant le château de Versailles
Il faut noter que les amoureux d'un Versailles "authentique" ne trouvent rien à redire à l'affreux parking géant devant le château. Pour eux les oeuvres de Koons, Murakami, Veilhan et Venet sont intolérables dans le domaine du Roi-Soleil, une insulte au bon goût français, un lamentable anachronisme, mais pas les voitures et les cars alignés par centaines sur la place d'Armes.
Comme il y a vingt ans les virulents opposants aux colonnes de Buren ne s'offusquaient pas de voir la cour du Palais Royal transformée en parking. Ils préféraient voir des voitures plutôt que de l'art contemporain. Les voitures sont utiles, les défenseurs du patrimoine n'ont pas à y réfléchir. Par contre, l'art contemporain nous interroge. Et l'art contemporain dans les sites historiques encore plus.
85.8° Arc X 16, sculpture de Bernar Venet
devant le château de Versailles
Ignorant ces querelles, Bernar Venet quant à lui verrait bien son oeuvre définitivement installée devant le château, sur la place d'Armes. Pourquoi pas? Sobre, austère même, l'oeuvre est belle. Au contraire du Bouddha oval de Murakami ou du Split Rocker de Koons qui jouent avec la dérision, la sculpture de Bernar Venet ne se réfère pas à la pop culture. Elle joue avec l'espace et l'architecture majestueuse du château et n'a rien d'incongru à Versailles.
85.8° Arc X 16, sculpture de Bernar Venet
devant le château de Versailles
Géométriques, les sculptures de Bernar Venet portent des titres descriptifs en référence à leurs mesures: 85.8°, 219.5° etc. Comme les titres des installations au néon de François Morellet: "2 trames 45° - 135° de néons interférents".
Bernar Venet Versailles : le making off par media_yvelinesL'installation d'une sculpture de cette taille est un vrai défi. Il a fallu quatre jours de montage et une équipe d'ingénieurs, de grutiers et de techniciens pour ériger les 16 arcs collés, huit de chaque côté. Les Arcs sont solidement ancrés dans le sol grâce à des pieux et un lourd châssis métallique.
Plan des sculptures de Bernar Venet
dans les jardins du château de Versailles
L'exposition de Bernar Venet continue dans les jardins de Versailles où cinq monumentales sculptures abstraites se confrontent à la géométrie des jardins de Le Nôtre.
219.5° Arc x 28, sculpture de Bernar Venet
devant le château de Versailles côté jardin
Venet à Versailles
du 1er juin au 1er novembre 2011
Liens sur ce blog:
Bernar Venet à Versailles: caprice sculptural, sculpture monumentale, 219.5° Arc x 28
Split Rocker de Jeff Koons à Versailles
Murakami à Versailles: rutilants bouddhas d'or et d'argent
Xavier Veilhan, un carrosse violet immobilisé en pleine course à Versailles
Monumenta 2008, une promenade avec Richard Serra
Lee Ufan: l'arche de Versailles encadre le château
Palagret
art contemporain et patrimoine
août 2011
1- Richard Serra utilise lui aussi l'acier corten
Source:
Dossier de presse
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Par Palagret le 27 Juillet 2011 à 12:00
Un havre de paix sous une forêt de parasols, voilà ce que vous découvrirez si vous fuyez la foule bruyante agglutinée autour des comptoirs. Suivez un sombre tunnel où les bruits s'estompent et entrez dans l'installation de Claude Lévêque. Vingt lits de camp vous attendent dans une pièce doucement éclairée par des guirlandes d'ampoules blanches.
Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque
Galerie des Galeries, Galeries Lafayette
« Un lieu de méditation pour vivre un rêve éveillé » 1
Video: Claude Lévêque, Hymne à la joie, Galeries... par PalagretAllongez vous et respirez tranquillement, écoutez. En boucle, un mouvement de l'hymne à la joie, de la Neuvième symphonie de Beethoven, vous berce doucement. Un morceau très connu facilement reconnaissable. Peu à peu pourtant quelque chose ne va pas; de nombreuses ampoules manquent aux guirlandes. Les lits sont durs et c'est étrange de se trouver allongé à côté d'inconnus comme dans un camp de réfugiés. La musique se détraque, l'orchestration se développe bizarrement en vagues déformantes.
Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque
Galerie des Galeries, Galeries Lafayette
L'hymne à la joie, l'installation de Claude Lévêque semblait si douce et si apaisante. Elle se révèle inquiétante. A moins d'être épuisés par les soldes et de s'endormir, les visiteurs ne restent pas longtemps sur les lits. Ils se sentent vite mal à l'aise.
Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque
Galerie des Galeries, Galeries Lafayette
Claude Lévêque réussit une installation ambivalente qui nécessite la participation des visiteurs. Il travaille autant sur l'espace et la lumière que sur le son et a demandé à Gérome Nox de composer ce détournement de l'hymne à la joie.
Hymne à la joie, installation in situ de Claude Lévêque
Galerie des Galeries, Galeries Lafayette
Une autre installation pour dormir, rêver peut-être: The House of dreams d'Ilya et Emilia Kabakov à la Serpentine Gallery de Londres
Dossier de presse
Claude Lévêque prend en compte l’atmosphère sensorielle des lieux qu’il s’apprête à métamorphoser. C’est avec le son et la lumière notamment, éléments que l’artiste considère comme primordiaux pour véhiculer des sensations, qu’il transforme l’espace de la Galerie des Galeries. Avec une économie de moyen, Claude Lévêque crée les conditions d’un nouveau lieu commun. Ce qui importe dans les installations de Claude Lévêque, c’est de vivre avec elle, de les laisser vivre en soi. L’installation immerge le spectateur dans une ambiance forte, elle suscite la participation libre, physique et réelle des visiteurs qui sont amenés à déambuler dans l’espace et à s’extraire de la réalité. Le spectateur pénètre dans un nouvel univers où émotions, mémoire(s) collective(s) et vécus sont sollicités.
Né en 1953, Claude Levêque est un artiste majeur de la scène française et internationale. Ses œuvres se réfèrent à la culture populaire, à l’environnement quotidien, aux images mentales. Il crée des ambiances, des environnements et des objets tout en élargissant la dimension de ses installations par l’utilisation de l’efficacité sensorielle de la lumière et du son. Jouant de la capacité des œuvres à provoquer des émotions visuelles et sensibles, il bouscule les habitudes perceptives, réactivant ainsi des références culturelles nécessaires à sa création.
Icône de la mode, fondatrice de la galerie du Jour (1984), agnès b. est également une figure importante de l’art contemporain. C’est sans hésitation qu’elle a répondu à la carte blanche offerte par la Galerie des Galeries en faisant appel à Claude Lévêque, un artiste dont elle est proche et suit activement le travail depuis de nombreuses années.Claude Lévêque, hymne à la joie, sur une invitation d'agnès b.
Galerie des Galeries Lafayette, 1er étage.
Du mardi au samedi de 11 h à 19 h.
Du 21 juin au 20 août 2011
Grands Magasins des Galeries Lafayette
40, bd Haussmann 75009 Paris
Liens sur ce blog:
L'île au trésor de Claude Lévêque au musée Bourdelle, "en mai fais ce qu'il te plaît"
Voeux 2015: Rêvez, un néon de Claude Lévêque
David Lynch et son théâtre d'illusions, en vitrine aux Galeries Lafayette
Palagret
installation
juillet 2011
1- Claude lévêque dans la vidéo de présentation
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Par Palagret le 20 Juillet 2011 à 12:00
Formes basiques et millénaires comme la pyramide de Pei juste à côté, temples ou maisons primitives, proto-habitations, les deux constructions cubiques, les Makom de Michal Rovner, se détachent sur l'architecture savante du Louvre.
Makom II, fausse ruine de Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre
Makom II est une fausse ruine faite de basalte sombre, pierres taillées toutes différentes, maçonnées ou écroulées. Avec ses gravats et sa large fissure, c'est une maison blessée, ouverte; ce qui reste après la guerre ou l'exode des habitants.
Makom II, fausse ruine de Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre
Makom IV a l'air neuve avec ses pierres numérotées, calcaire au ton clair. Elle est solide, fermée sur elle-même, comme une forteresse. Une fente et une fenêtre permettent de voir l'intérieur, un intérieur vide. Les deux constructions sont faites de pierres provenant de maisons détruites en Israël, en Cisjordanie ou en Galilée.
Makom IV, pierres numérotées,
Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre
Makom IV, temple aux pierres numérotées
Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre
Dossier de presse:
Artiste israélienne révélée en 2005 à l’occasion de sa rétrospective « Fields of Fire » au Jeu de Paume, Michal Rovner, marquée par les conflits sociopolitiques du Moyen-Orient, développe une oeuvre multimédia sur les thèmes de l’archéologie, de la mémoire et du territoire.
Makom, fausse ruine et temple reconstruit de Michal Rovner
au fond, la pyramide de Pei et l'arc du Carrousel
cour Napoléon, Louvre
Michal Rovner envisage le passé dans son perpétuel mouvement. « Je souhaite trouver cette connexion avec les pierres, dit-elle à propos de son travail. Ce qui m’intéresse le plus, c’est ce processus temporel. Le Louvre permet ce déplacement temporel et spatial d’une salle à l’autre, d’une époque à l’autre. »
Makom II, fausse ruine et temple reconstruit,
Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre
Sur l’esplanade de la cour Napoléon, Michal Rovner présente deux temples, l’un en ruine, l’autre bâti. Ces édifices intitulés Makom, « espace » en hébreu, sont construits par des maçons d’origines et de confessions différentes avec des pierres collectées dans les décombres des maisons de Jaffa, Gaza, Jérusalem, Bethléem…
Makoms, fausse ruine et temple reconstruit de Michal Rovner
cour Napoléon, Louvre
L'exposition se poursuit dans les salles du département des Antiquités et dans les fossés médiévaux du Louvre où Michal Rovner projette des vidéos sur les statues et les murs.
à suivre ...
Makom IV, temple aux pierres numérotées, Michal Rovner, cour Napoléon, Louvre
Histoires, Michal Rovner
Du 19 mai au 15 août 2011
Cour Napoléon, Antiquités orientales salles C et D et fossés médiévaux
Louvre, Paris
L'art contemporain au Louvre sur ce blog:
Wim Delvoye: des cochons dans les salons Napoléon III du Louvre
Soulages au Louvre: outrenoir et maîtres italiens de la Renaissance
Kosuth au Louvre, néons, confusion et désorientation
Louvre: Yan Pei-Ming, les larmes de Monna Lisa
Sculptures contemporaines de Tony Cragg au Louvre, video
Anish Kapoor, Cement Works, ruines électroniques aux Beaux-Arts
Les fausses ruines d'Anne et Patrick Poirier au quartier du Ponant
ITW de Michal Rovner sur LibérationPalagret
art contemporain au Louvre
juillet 2011
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Par Palagret le 27 Juin 2011 à 12:00
En dépit de ses six tonnes, Horizontal donne une joyeuse impression de grâce et de légèreté, animé par le moindre souffle. Associant la sculpture traditionnelle fixe et des pièces mobiles, Alexander Calder réalise des "stabiles-mobiles".
Horizontal, le stabile-mobile d'Alexander Calder devant Beaubourg
Jouant avec les lois de la gravité, Calder pose en équilibre une flèche à la pointe du pied fixe en métal noir. Cinq pétales de métal peint maintiennent la flèche horizontale. D'un côté, un pétale noir et un rouge, de l'autre, trois pétales jaune, bleu ciel, rouge. Les formes oscillent doucement dans le vent et la flèche tourne sur son axe.
Horizontal, le stabile-mobile d'Alexander Calder sur la piazza Beaubourg
Horizontal, était resté dans l'atelier d'Alexander Calder en Touraine jusqu'à sa mort en novembre 1976. En 1983, Horizontal, entré dans les collections nationales en dation, faisait partie de l'exposition "Oeuvres monumentales de la collection du Musée national d'art moderne" à Beaubourg. On l'avait vu ensuite sur le parvis de la Défense à Paris en 1992 pour "Les monuments de Calder".
Horizontal, le stabile-mobile d'Alexander Calder devant Beaubourg
Depuis l'envol du pot doré de Jean-Pierre Raynaud vers le 5è étage du musée, la piazza Beaubourg était bien vide. Horizontal, invisible depuis 20 ans, a enfin trouvé sa place.
Le pot doré sur son socle démesuré laissait perplexe pas mal de visiteurs. Bien qu'abstraite, la sculpture de Calder étonnera moins le public car elle renvoie aux mobiles qu'on accroche au-dessus des berceaux. Mobiles inspirés par l'œuvre du plasticien américain.
le pot doré de Jean-Pierre Raynaud avant son envol en octobre 2009
Piazza BeaubourgLiens sur ce blog:
Le monumental pot doré de Jean-Pierre Raynaud à Beaubourg, texte et photos
Signaux Eoliens de Takis au Palais Royal, video
Zidane sur le parvis de Beaubourg, le coup de tête d'Adel Abdessemed en question
Les lois mathématiques qui régissent les mobiles de Calder
Palagret
art contemporain
juin 2011
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Par Palagret le 26 Juin 2011 à 12:00
Le pochoir monumental, et autorisé, de Jef Aérosol survivra-t-il aux tags sauvages qui depuis des années barbouillent, avec plus ou moins de bonheur, le mur aveugle surplombant la fontaine Stravinsky? Ces pochoirs, graffiti et papiers collés éphémères, disposés à la va-vite, entraient en conflit avec les Nanas de Niki de Saint-Phalle et les machines de Jean Tinguely et brouillaient la vue.
Chuuuttt, pochoir monumental de Jef Aérosol face à la fontaine Stravinsky
Chuuuttt, le pochoir monumental de Jef Aérosol prend en compte la hauteur du mur et s'intègre harmonieusement dans le décor. En noir et blanc, avec juste une flèche rouge, signature d'Aérosol, le dessin se détache sur un nuage de couleurs et ne nuit pas aux sculptures de la fontaine.
Chuuuttt, pochoir monumental de Jef Aérosol derrière la fontaine Stravinsky,
non loin de Beaubourg
Près de l'église Saint-Merri, légèrement décalé par rapport au bassin, le visage, un auto-portrait du pochoiriste, contemple les enfants qui jouent au ballon et les touristes qui se prennent en photo devant les sculptures rebondies de la fontaine.
Chuuuttt, pochoir monumental de Jef Aérosol reflété dans la fontaine Stravinsky
« Ce geste est une façon de dire : Ecoutez-vous les uns, les autres et une invitation à se poser cinq minutes, à tendre l’oreille à des choses que vous n’avez pas l’habitude d’entendre. La ville, ce ne sont pas seulement les sirènes de police et le bruit des moteurs. C’est aussi les cris des enfants, le chant des oiseaux et la mélodie des langues des touristes, nombreux aux abords du Centre Pompidou », Jef Aérosol. 1
Chuuuttt, pochoir monumental de Jef Aérosol face à la fontaine Stravinsky
"Je pense que le street art doit magnifier la fibre urbaine et non pas la scarifier. Mon travail est d’ordre poétique." 1
En dépit de la taille de la fresque (350 m2, 22 x 14 m) Jef Aérosol a gardé la technique du pochoir, un pochoir découpé en 4 bandes. Aidé de Blek le Rat, C215, Miss Tic, Kris Trappeniers et Vhils, l'oeuvre a été réalisée en 3 jours, sans compter le montage et le démontage de l'échafaudage.
Pochoir de Jef Aérosol au M.U.R, Paris
Par essence éphémère, le street-art devient parfois pérenne avec des expositions dans les galeries et des fresques commandées par les institutions, ou des pochoirs commandés par les boutiques cf Miss.Tic).
Agé de 54 ans, Jef Aérosol, de son vrai nom Jean-François Perroy, est un des acteurs historiques du street-art français. Il est plus proche de la culture rock que de la culture hip-hop. Ses pochoirs de personnages célèbres (Jim Morrison, Hitchcock, Gandhi etc) se retrouvent sur les murs des villes de Paris à Londres ou New-York.
Oiseau de Feu de Niki de Saint-Phalle
machines de Jean Tinguely devant un mur barbouillé
Fontaine Stravinski, Beaubourg, ParisLiens sur ce blog:
Jef Aérosol, Tinguely et Niki de Saint Phalle à la fontaine Stravinski à Beaubourg
Jef Aérosol, Tinguely et Niki de Saint Phalle à la fontaine Stravinski, video
Street-art et vandalisme devant la fontaine Stravinsky à Beaubourg
Urban Activity aux Lilas, le street-art s'expose: Speedy Graphito, Jef Aérosol, Rero, Yeemd etc ...
Palagret
juin 2011
street-art
Source:
1- in Le Parisien
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Par Palagret le 5 Juin 2011 à 12:00
La construction de la tour Orbit d'Anish Kapoor se poursuit à Londres près du parc olympique. La sculpture spiralée faite de tubes d'acier rouge atteindra 115,5 mètres. Elle devrait être terminée en mars 2012 à temps pour les Jeux.
Orbit d'Anish Kapoor en construction à Londres
vidéo accélérée de la construction d'Orbit d'Anih Kapoor
Voir la construction de la tour sur la BBC
Plus de détails sur Orbit ici
Liens sur ce blog:
Orbit, la tour tordue d'Anish Kapoor à Londres, rivale de la Tour Eiffel?
Leviathan, dans le ventre du monstre boursouflé d'Anish Kapoor, Monumenta 2011
Anish Kapoor explique Léviathan, Monumenta 2011, vidéo
Photos de la construction d'Orbit d'Anish Kapoor à Londres
Palagret
juin 2011
art monumental
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