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Par Palagret le 13 Mars 2021 à 18:00
Au musée du Louvre, la galerie de la Grèce pré-classique est installée dans les anciennes écuries du Palais de Napoléon III.
Ancienne écurie de Napoléon III au Louvre
L'idole cloche est une terre cuite anthropomorphe (700 ans av J-C). Elle provient de l'atelier thébain (Béotie) du "groupe des Œnochoès", un groupe de poupées aux jambes articulées. Le corps creux a été façonné au tour puis aplati.
Le cou très allongé, la tête minuscule sans bouche, les bras collés et la protubérance des seins ont été ajoutés avant cuisson.
détails du décor peint
idole cloche de Béotie, 39,50 cm de haut
Les motifs peints appartiennent, par la technique et le vocabulaire, à la céramique géométrique béotienne. Les lignes brisées, les losanges pointés et la svastika sont caractéristiques. Il y a aussi une hache, des rameaux et de délicats oiseaux aquatiques. Ceux-ci tiennent quelque chose dans leur bec. Un ver ?
Au cours de la cuisson les traits d'argile ferrugineuse deviennent noirs.
idole cloche de Béotie
idole cloche de Béotie
Ces idoles cloches, trouvés dans des tombes de femme ou d'enfants, avaient peut-être une fonction funéraire, accompagnant le défunt dans l'au-delà. Elles pouvaient être suspendues permettant aux jambes de bouger.
Bottines peintes de traits noirs
Les bottines seraient une allusion à une déesse minoenne de la Nature, assimilable à la chasseresse Artémis.
Source : cartel du Louvre.
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Par Palagret le 14 Septembre 2014 à 20:26
Il faut imaginer les statues-menhirs du Rouergue éparpillées dans la campagne telles que les a découvertes l'abbé Hermet en 1888. Venues des temps préhistoriques, les sculptures anthropomorphiques sont restées plantées en terre, résistant aux intempéries. Elles représentent des hommes et des femmes en pied de manière stylisée.
Statue-menhir de femme découverte à Saint-Sernin-sur Rance. Le visage est scarifié. On distingue les plis d'un long manteau
Les femmes portent des colliers et leurs seins sont en forme de bouton. Les hommes portent des armes et un baudrier. Le cou n'est pas représenté et les visages simplement ébauchés sont gravés en haut de la stèle. Les doigts des pieds et des mains sont nettement marqués.
Statue-menhir d'homme trouvée à Pousthomy
Les statues-menhirs, en grès ou granit, sont des sculptures gravées de tous côtés. Les plus petites stèles mesurent moins d'un mètre. Les plus grandes dépassent les 2 mètres et pèsent plus de 800 kilos. La "pierre plantée" de Lacaune mesure 4,5 m et est toujours en plein air. On connait aujourd'hui environ 150 statues-menhirs trouvées autour de Rodez.
Statue-menhir d'homme trouvée à La Verrière
En comparant les armes représentées sur les statues et des objets préhistoriques trouvés dans la région, les archéologues datent les stèles-menhirs entre 3 300 et 2 200 av. J.C, soit à peu près contemporaines des pyramides d'Egypte.
Statue-menhir féminine de Martrin
On ne connait pas vraiment la signification de ces statues-menhirs du néolithique: bornes, dieux, figures magiques ou personnages importants.
Statue-menhir masculine de Calmels
On trouve des statues menhirs en Europe (Espagne Sardaigne, Suisse, Italie) autour de la méditerranée mais aussi en Crimée, en Ukraine ou en Turquie.
Statues-menhirs de dos et de face
Le musée Fenaille de Rodez expose la plus importante collection de statues-menhirs de France.
Statues-menhirs du musée Fenaille
Musée Fenaille
14 place Raynaldy, RodezPalagret
préhistoire
septembre 2014
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Par Palagret le 21 Août 2014 à 12:00
La Galerie des sculptures et moulages de Versailles, avant d'être un espace d'exposition, est avant tout un lieu de travail pour les restaurateurs. C'est pourquoi les 5000 plâtres, copies de sculptures exposées au Louvre, sont alignés sans mise en scène et sans souci pédagogique. De vieilles étiquettes manuscrites pendent au cou ou au bras des statues. Beaucoup ne sont pas identifiées mais on reconnait les oeuvres célèbres de l'antiquité romaine que le roi Louis XIV fit copier en plâtre et aussi en marbre pour orner Versailles. Les pensionnaires de l'Académie de France à Rome se devaient de copier l'Antique.
Bas-relief romain n°0390
Moulage de la gypsothèque, Petites écuries, Versailles
C'est curieux de voir les oeuvres iconiques de la sculpture occidentale traitées ainsi, enveloppées de film plastique, entassées sans ordre. Bien sûr, il ne s'agit que de moulages. Certaines oeuvres sont en morceaux, sans qu'on sache si l'original est aussi en morceaux ou s'il s'agit seulement de la copie qui s'est brisée avec les différents transferts.
Copies de statues gréco-romaines dans une des trois ailes de la Petite écurie de Versailles
La gypsothèque de Versailles réunit des moulages provenant de trois sources: du département des antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, de l’Ecole des beaux-arts et de l’Institut d’art et d’archéologie de la Sorbonne.
Statues d'hommes
A côté des moulages il y a maintenant des originaux en marbre venant des jardins de Versailles: Apollon et les nymphes de la grotte de Thétis par François Girardon, "Ino et Melicerte" de Granier, Latone et ses enfants des frères Marsy etc ... Afin de protéger les statues originales de l'érosion (l'hiver les marbres sont bâchés) et du vandalisme, elles ont été restaurées et mise à l'abri dans la petite écurie. Les jardins de Versailles se peuplent peu à peu de copies en résine.
Oreste et Electre, Rome
Il y a probablement un recolement en cours, un inventaire de tous les moulages, avec code-barre ou puce rifid, photo et description précise, afin de d'établir un catalogue complet des milliers de moulages. Il y aura aussi sans doute des notices pour les sculptures les plus importantes comme il y en a pour les marbres récemment mis à l'abri dans la petite écurie.
"1022- Déposer le bras droit et remonter ensuite"
statue de femme à réparer
En attendant, les moulages sont exposés en vrac dans les trois galeries voûtées qui forment la Petite Ecurie du Roi (1678), l'élégant bâtiment de l'architecte Jules Hardouin-Mansart que rythme la pierre et la brique.
n° 1104, torse de femme, Jardins Boboli, Florence
La gypsothèque, ou "Galerie des sculptures et des moulages", n'est ouverte au public que certains premiers dimanches du mois. Il n'est plus nécessaire de réserver et l'entrée est libre. Prochaine visite le 7 septembre 2014.
GY 1096, moulage d'Electre, Rome
Liens sur ce blog:
Les statues du parc de Versailles emmitouflées pour l'hiver
n° 1283, moulage d'Aphrodite, musée du Capitole
Moulage de Dyonisos Aproxyomène au bras cassé
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Par Palagret le 18 Août 2014 à 13:40
Galerie des sculptures et des moulages à Versailles
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Par Palagret le 15 Février 2014 à 19:25
Les statues du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris sont toujours couvertes de tags et de traces de couleur. La femme nue allongée de Léon-Ernest Drivier s'orne de bleu et de vert. L'oeil d'une autre statue pleure du sang. Un vandalisme ordinaire qui n'a rien de créatif.
Sculpture de Léon-Ernest Drivier devant le MAM de Paris
Sculpture de Léon-Ernest Drivier devant le MAM de Paris
Sculpture de Léon-Ernest Drivier devant le MAM de Paris
Sculpture devant le MAM de Paris
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Par Palagret le 18 Août 2013 à 12:00
Les statues allégoriques de la façade du Palais Galliera sont encore protégées d'un film plastique translucide qui leur confère du mystère. Rénovées et protégée, en attente de dévoilement, les sculptures sont bien banales. De style classique, elles représentent la Peinture par Henri Chapu, l'Architecture, par Jules Thomas, la Sculpture par Pierre Cavelier, datant de la fin du XIXe siècle.
Allégorie de la peinture, sculpture de Henri Chapu, Palais Galliera
A l'intérieur du Palais Galliera, les anciennes cloisons sont tombées, les salles d'exposition ont retrouvées leur lustre d'origine. Les murs rouge pompéien ou étrusque, les boiseries noires, les mosaïques au sol de Domenicco Facchina, les plafonds décorés de fresques sont comme ils étaient au XIXe siècle.
Allégorie de l'architecture, sculpture de Jules Thomas, Palais Galliera
Le Palais d'inspiration Renaissance a fermé ses portes après l'exposition "Sous l’Empire des crinolines", le 26 avril 2009. Le 28 septembre 2013, le Palais rouvrira avec une rétrospective Alaïa. 70 robes iconiques du couturier seront présentée dans une scénographie de Martin Szekely.
Allégorie de la sculpture, sculpture de Pierre Cavelier, Palais Galliera
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
10, avenue Pierre Ier de Serbie, Paris 16eTél : 01 56 52 86 00
Métro Iéna ou Alma MarceauDu mardi au dimanche, de 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h
Fermeture le lundi et les jours fériésPalais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris , en attente de l'inauguration
Liens sur ce blog:
El Anatsui, un mur de rouille et de miroir sur le musée Galliera
Loris Gréaud sous la pyramide du Louvre: une sculpture de Michel-Ange captive d'un voile noir
Palagret
inauguration
août 2013
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Par Palagret le 13 Août 2013 à 12:00
Les cascades du Parc de Sceaux étaient à l'origine somptueuses. Créés par Le Nôtre pour Colbert entre 1670 et 1691, elles tirent parti du relief accidenté du parc par un jeu de 17 terrasses et cascades sur une déclivité de 23 mètres.
Faune ricanant d'Auguste Rodin, cascade du parc de Sceaux
L'eau ruisselait de cascade en cascade jusque dans un grand bassin, l'Octogone, entouré de statues à l'antique. En 1685, Louis XIV admira le travail de Le Nôtre lors d'une fête somptueuse donnée dans le domaine de Colbert. Le Roi apprécia la beauté des jardins mais Colbert ne connut pas le funeste sort de Fouquet qui avait trop ébloui Louis XIV avec la magnificence de Vaux-le-Vicomte.
cascade du parc de Sceaux
A la Révolution, les cascades et terrasses furent entièrement détruites. Il ne resta que de l'herbe et le domaine fut laissé à l'abandon. Un reportage photographique d'Eugène Atget de 1925 montre le parc et les statues dans un triste état ce qui poussa peut-être le Département de la Seine, nouveau propriétaire, à réagir. En 1930, l'architecte Léon Azéma fut chargé de reconstituer les cascades. Il créa un nouveau projet plus brutal dans le style moderne de l'époque.
Mascaron d'Auguste Rodin, cascade du parc de Sceaux
Les sept mascarons en fonte qui ornent le premier bassin des cascades du parc de Sceaux ont été réalisés par Rodin pour les fontaines de l’ancien palais du Trocadéro, sur la colline de Chaillot, à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1878.
Mascarons d'Auguste Rodin, cascade du parc de Sceaux
Léon Azéma plaça les mascarons de Rodin sur la nouvelle fontaine, cinq au centre et deux dans des niches sur le côté. Ils représentent des faunes, personnages hisurtes grimaçants et grotesques. Un vieillard coiffé de coquillages au centre et deux plus jeunes de chaque côté avec des poissons dans la chevelure. Il n'y a que quatre modèles différents qui pourraient représenter le beau temps et le mauvais temps ou des divinités aquatiques.
Il existe des mascarons de même style dans le jardin des serres d’Auteuil à Paris, aussi attribués à Rodin.
Mascarons d'Auguste Rodin, cascade du parc de Sceaux
Les mascarons sont des ornements architecturaux qui existent depuis l'antiquité. Comme les gargouilles, ils avaient une fonction apotropaïque (conjurant le mauvais sort). Leurs visages grotesques servaient à éloigner le mal du bâtiment sur lequel ils étaient apposés. Ils sont devenus purement décoratifs et, comme les cariatides, ils appartiennent à l'architecture noble. On trouve des mascarons sur toutes les demeures aristocratiques et bourgeoises du moyen-âge au vingtième siècle.
Mascaron d'Auguste Rodin, dans une niche sur le côté, cascade du parc de Sceaux
Les mascarons de pierre ou de bronze représentent souvent des monstres, des personnages mythologiques comme les faunes ou la Gorgone, des dieux comme Bacchus, Neptune ou Céres, des héros comme Hercule.
Mascarons d'Auguste Rodin, cascade du parc de Sceaux
Lien sur ce blog:
Les gargouilles de l'église Sainte-Trinité à Falaise
Atget au parc de Sceaux, photos d'hier face au paysage d'aujourd'hui I
Pézenas: la maison Coulet, mur peint et mascarons
Fontaines du parc de Sceaux:
Tous les jours à partir de 11h, les jets animent les 9 bassins historiques du parc : - le bassin de l'Olympe et les cascades du Petit Château
- les deux bassins du Château, ceux des Pintades, des Enfants, des Taureaux, de l'Octogone
- du Jardin de l'orangerie.
Les jets fonctionnent en circuit fermé.
Les grandes cascades et le bassin de la Duchesse fonctionnent les mercredis, samedis, dimanches et jours fériés.
Château de Sceaux
01 41 87 29 50
museeidf@cg92.frPalagret
architecture et ornements
juillet 2013
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Par Palagret le 21 Juillet 2013 à 12:00
Du haut des murs de l'église Sainte-Trinité, les gargouilles éloignent le mal et recrachent l'eau de pluie qui ne doivent pas souiller le sanctuaire. Elles ont un rôle symbolique et fonctionnel. Les pierres saillantes, sculptées en forme d'animaux, de monstres, de chimères et parfois d'hommes, sont disposées sur deux niveaux, absides et nef, sur les côtés de l'église, érigée du XIII au XVIè siècle.
Gargouille tête de lion, Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Comme la dentelle de pierre Renaissance à l'extérieure, les nombreuses gargouilles de l'église Sainte-Trinité sont en très mauvais état. La pierre est rongée par l'humidité et couverte de lichen, de mousse ou d'herbes folles. Les détails des sculptures s'estompent et il est parfois difficile d'identifier les figures qui se voulaient effrayantes.
Personnage hurlant, gargouille, Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Les visages grimaçants des gargouilles incarnent le mal, la laideur physique étant au moyen-âge synonyme de laideur morale. La symbolique précise de ces personnages est souvent perdue aujourd'hui. Les gargouilles peuvent aussi n'être que décoratives; les sculpteurs d'images du moyen-âge s'inspiraient des bestiaires, des manuscrits enluminés que possédaient les lettrés. La représentation des animaux y est assez fantaisiste. Les licornes, centaures, basilics, phoenix et dragons, créatures mythiques, côtoient des animaux exotiques comme le lion, l'hippopotame et le rhinocéros, tous aussi étranges.
Gargouille en forme de griffon (?) couvert d'écailles
surmontée d'une deuxième gargouille plus simple au niveau supérieur
Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Les sculpteurs du moyen-âge avaient plus de liberté pour représenter les gargouilles et les petits personnages grotesques que pour les images du christ, de la vierge et des saints qui étaient très codifiées. La représentation des gargouilles autorisait la fantaisie et les motifs sont très variés: pattes d'oiseau, ailes, griffes. Le plumage, le pelage ou les écailles sont parfois stylisés. Le corps étroit est allongé et incliné vers le sol pour permettre l'écoulement de l'eau par une bouche grande ouverte.
Gargouille stylisée, Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Certaines gargouilles de l'église Sainte-Trinité portent encore des traces de peinture car pour paraître encore plus effrayantes les sculptures étaient peintes de plusieurs couleurs. Très lourdes et solidement ancrées dans le mur, les gargouilles débordent largement des façades faisant tomber la pluie sur les passants. On ne sait si l'eau reçue alors est bénéfique ou maléfique.
Gargouilles tête de lion et corps d'oiseau, Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Les gargouilles existent depuis l'antiquité mais elle se multiplient à partir du XIIIè siècle sur les églises et les cathédrales gothiques. La légende de Saint-Romain, archevêque de Rouen, est le récit fabuleux de l'apparition des gargouilles. En l'an 520, le dragon Gargouille terrifiait la ville de Rouen. Il dévorait les passants, avalait les barques sur la Seine et brûlait tout selon son caprice. Surtout il crachait des torrents d'eau qui inondaient la ville. Romain promit de vaincre le monstre si les habitants de Rouen se convertissaient au christianisme et construisait une église pour célébrer leur seul et unique nouveau dieu.
Gargouilles gothiques à l'extérieur du déambulatoire, église Sainte-Trinité à Falaise
Romain, suivi de deux hommes, s'approcha de la grotte où se cachait le monstrueux serpent. Il dressa aussitôt sa tête maléfique couverte d'écailles. Romain fit le signe de croix de ses deux bras levés et la bête monstrueuse s'écroula aussitôt, terrassée par la puissance de Dieu; le torrent d'eau qui s'apprêtait à sortir de sa gueule se transforma en un ruisselet.
Deux gargouilles chimères à l'angle du toit de la chapelle absidale du XVIè siècle
Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Romain passa son étole autour du cou du monstre vaincu et le ramena ainsi en laisse à Rouen. Gargouille fut brûlée par la foule qu'elle avait si longtemps terrorisé. Miraculeusement la tête et le cou du dragon ne furent pas réduits en cendres mais furent pétrifiés. On exposa les restes de Gargouille sur les remparts de la ville. Ce furent les premières gargouilles, canaux de pierre servant à éloigner la pluie des murs des églises et des châteaux. Ce récit mythique servait à glorifier la puissance de l'Eglise au début de la chritianisation de la Normandie.
Gargouille au pelage, Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Près du portique renaissance de Sainte-Trinité on remarque une double gargouille. Deux hommes tiennent leur bouche ouverte dans un cri figé, plus un masque d'effroi qu'une grimace. Ils portent une longue robe, des prêtres peut-être.
Double gargouille à tête humaine, église Sainte-Trinité à Falaise
L'éthymologie du mot gargouille viendrait du latin "gurgulio" qui signifie "tranchée" et imite le bruit de l'eau qui s'écoule. Seules les sculptures dont l'eau s'écoule sont des gargouilles. Les autres figures grimaçantes sont des chimères. Ainsi le célèbre stryge de Notre-Dame, monstre pensif contemplant la ville, n'est pas une gargouille.
Gargouille mammifère aux oreilles pointues, protégée par une plaque de métal
Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Gargouille au corps d'oiseau, trace de peinture rouge
Eglise Sainte-Trinité à Falaise
Le toit de l'église Sainte-Trinité brûla pendant la guerre. Les vitraux éclatèrent. Le décor extérieur fut touché. La restauration a commencé en 1950 mais ne va pas très vite vu l'état des gargouilles.
Statue de Guillaume le Conquérant devant l'église Sainte-Trinité à Falaise
Vue sur le porche triangulaire gothique du XV siècle
Lien sur ce blog:
Street-art: les chimères d'Ender sur les murs de Paris
Palagret
église gothique
juillet 2013
Sources:
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Par Palagret le 9 Novembre 2012 à 12:00
Puisqu'il semble que nous ne verrons pas les anges déchus des Kabakov sous la verrière du Grand Palais pour Monumenta 2013, consolons nous avec d'autres créatures ailées plus triomphantes. Ces figures aux ailes déployées sont des allégories de la Victoire disséminées dans la ville. Depuis l'antiquité, la victoire est représentée comme une femme aux ailes déployées. Niké se tenant sur la main d'Athéna et la victoire de Samothrace en sont les exemples les plus connus.
Niké, la victoire grecque posée sur la main d'Athéna, Pont Alexandre III, Paris
De nos jours, une Victoire tout en or brille sur le toit du Petit Palais. Se tenant sur un pied, coiffée d'une couronne de laurier, elle tend une autre couronne à un vainqueur qu'on ne voit pas. Les victoires sont souvent nues avec une envolée de tissu couvrant juste le sexe.
Victoire dorée sur le toit du Petit Palais à Paris
D'autres victoires plus pudiques sont vêtues d'un drapé à l'antique. Devant le château de Versailles, abandonnant l'attitude dynamique traditionnelle, une victoire est assise sur un guerrier vaincu, son casque et son carquois à terre. La femme ailée tient la traditionnelle couronne de laurier.
Victoire assise sur un guerrier vaincu, sculpture à Versailles
Près de l'arc du Carrousel, une victoire est assise, méditative. Soit elle attend le prochain triomphe, soit elle a déjà remis toutes ses récompenses aux valeureux guerriers et se repose, fatiguée.
Victoire assise, statue d'Antoine-François Gérard, Jardin du Carrousel à Paris
Au parc Montsouris, une victoire armée est haut perchée. La "Colonne de la Paix armée" de Jules Coutan date de 1887, une époque entre deux guerres. Casquée, la victoire s'appuie sur une épée dans un fourreau, signifiant par là que "Qui veut la paix prépare la guerre".
Colonne de la Paix armée" de Jules Coutan, Parc Montsouris
Sur les monuments aux morts, les Victoires sont moins triomphantes. Même si la guerre a finalement été gagnée, il y a de nombreuses victimes à honorer. Le monument aux morts du Jardin des Poètes à Béziers est une grande composition patriotique. Entourée de soldats et de deux pleureuses, la Victoire ne brandit plus la couronne de laurier. La couronne repose sur sa cuisse. La victoire appuie son visage sur son bras levé, pleurant les millions de morts de la guerre de 14-18. Une de ses ailes est dressée vers le ciel mais la deuxième s'incline piteusement vers le sol.
Monument aux morts de Jean-Antoine Injalbert (1925) Béziers
Groupe de pierre et Victoire en bronze
Surmontant le monument aux morts d'Arles, une femme drapée est elle aussi meurtrie; elle tient au-dessus de sa tête ce qui ressemble à une aile arrachée. Il s'agit en fait de la palme des martyrs.
Allégorie mélancolique sur le monument aux morts d'Arles
A côté des amours, anges et Victoires, la statuaire classique représente d'autres créatures ailées. Côté Concorde, à la grille des Tuileries, La Renommée accueille les visiteurs du haut d'un pilier. Chevauchant Pégase le cheval ailé, une jeune femme au sein dénudé souffle dans une trompette pour proclamer la grandeur d'un héros. Sous le cheval, une accumulation de bouclier, peau de lion de Némée, casque, étendards, souligne le caractère guerrier de la Renommée: elle annonce les triomphes de Louis XIV.
Techniquement les trophées d'armes équilibrent la statue et permettent l'envolée du cheval aux pattes relevées.
La Renommée chevauchant Pégase, 1702, Antoine Coysevox
Jardin des Tuileries
Place de la Concorde, la Renommée chevauchant Pégase, sculpture de Coysevox est une copie. L'original se trouve au Louvre dans la cour Marly.
Il y a beaucoup de Renommées, avec ou sans ailes, et de Victoires à Versailles. Le plafond de la Grande Galerie en est particulièrement riche.
Bas relief de Louis XIV terrassant ses ennemis, bas-relief de Coysevox
Deux Renommées dorées soufflant dans une trompette
Salon de la Guerre, château de Versailles
Dans la mythologie grecque, La Renommée est la fille de Gaïa. Elle a cent bouches et cent yeux qui lui permettent de connaître les secrets des mortels. Elle proclame donc la gloire et la honte. Chez les romains, la Renommée est une jeune femme soufflant dans une trompette. La sculpture classique reprend cette iconographie. La représentation des ailes est codée. On retrouve les mêmes motifs chez les anges.
Liens sur ce blog:
L'exposition Monumenta 2013 des Kabarov annulée ou réduite: vers un Minimenta?
Palagret
statuaire
novembre 2012
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Par Palagret le 22 Septembre 2012 à 12:00
Les poteries utilitaires en forme d'animaux existent depuis la préhistoire: pichet en forme de lion ou de mouton, vase en forme de canard ou d'ibis. Le monde animal fournit un vaste répertoire iconographique pas seulement décoratif. Les qualités des animaux associées à des ustensiles de cuisine leur confèrent certes de la beauté mais surtout une valeur symbolique.
Terrine en forme de hure de sanglier, faïence du 18è siècle, Musée de la Chasse
Cette tradition d'objets zoomorphes s'est perpétuée à travers les siècles. Dans le Salon de compagnie, le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris expose de curieuses terrines de faïence du 18è siècle.
Vitrine présentant des terrines zoomorphes, Salon de compagnie, Musée de la Chasse et de la Nature
En effet, dans la vitrine on ne voit que des têtes d'animaux, principalement des hures de sanglier. Gueule ouverte, babines retroussées, les proies décapitées montrent leurs dents menaçantes. A première vue les terrines ont l'air de simples sculptures polychromes mais on remarque vite une ligne sombre au milieu qui sépare le plat du couvercle.
Terrine en forme de hure de sanglier, faïence du 19è siècle, Compagnie des Indes
Musée de la Chasse
Yeux ouverts de peur ou yeux clos résignés, l'animal sauvage n'est plus qu'une terrine trophée qui chante la gloire de son prédateur. Ainsi au 18è siècle, les chasseurs dégustaient-ils à table des pâtés servis dans des récipients représentant les animaux qu'ils venaient de tuer. Sur la table des plats zoomorphes, au mur des trophées de biches, de cerf et de sangliers, au sol des peaux d'ours, toute une décoration de dépouilles menaçantes célébrant la chasse, incarnation des valeurs viriles de la noblesse.
Terrine en forme de hure de sanglier noir, faïence du 18è siècle, Musée de la Chasse
Les murs du Salon de Compagnie sont ornés de tableaux de Chardin, Santerre et Huet où la chasse est glorifiée. Plus la bête est terrible, plus le chasseur est courageux.
Terrine en forme de tête de biche, faïence du 18è siècle, Compagnie des Indes
Musée de la Chasse
Depuis la Révolution, la chasse n'est plus le privilège de la noblesse mais elle véhicule toujours les mêmes valeurs de virilité et de courage. L'habileté et le bon sens ne semblent cependant pas requis pour obtenir un permis de chasse si on considère le nombre d'accidents de chasse où le père tue son fils et où les amis s'entretuent. Deux morts ce week-end.
Terrine en forme de tête d'animal, faïence du 18è siècle
Musée de la Chasse
On trouve encore aujourd'hui dans le commerce de la vaisselle zoomorphe en forme de gibier, volaille ou poisson. Les fruits et légumes sont aussi représentés: pichet en grappe de raisin, plats imitant des asperges ou des fraises. La tradition figurative dans la vaisselle, élégante ou grossière, n'est pas près de s'éteindre.
Cendriers en forme de poisson, céramique polychrome au vide-grenier
Musée de la Chasse et de la Nature
Hôtel de Mongelas, 60 rue des Archives
75003 Paris
Liens sur ce blog:
Musée de la chasse, photos autorisées
Bêtes off à la Conciergerie: dépouille fabuleuse, le tatou de Huang Yong Ping
Palagret
archéologie du quotidien
septembre 2012
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