• Jeff Koons, un cochon à Versailles: ushering in banality

     
     
          A Versailles, au milieu des ors et des miroirs des appartements royaux, Jeff Koons expose des sculptures colorées pleine d'ironie. "Ushering in banality" est une des images les plus curieuses. Deux angelots et un garçonnet entourent une truie dans le Salon de DianeLes deux angelots renvoient aux angelots des églises rococos. D'habitude les anges entourent un personnage pour le glorifier et le mener vers Dieu.
     
       La truie est-elle sacrée? Est-elle préparée pour un sacrifice avec son pelage tout propre et son beau ruban vert autour du cou. L'image est bizarre et le titre aussi: "Entrée dans la banalité"? Venant d'un autre monde, les anges n'ont rien de banal mais le troisième garçon qui pousse l'animal a l'air plus quotidien. 
     
     
     
     
    Ushering in banality, Jeff Koons 1988
    Bois polychrome
     
     
       Parlant de "ushering in banality", Jeff Koons disait: "Je me suis toujours vu comme le jeune garçon à l'arrière, poussant le cochon, poussant en croyant à la possibilité d'essayer de faire un travail qui dirait aux gens que leur histoire culturelle et personnelle est absolument parfaite jusqu'à maintenant.
       
     
     Auparavant, Jeff Koons s'était fait photographier avec des cochons, "pour me représenter moi-même comme un cochon. Je préférais le dire moi-même avant que quelqu'un d'autre le fasse. C'est une forme d'exercice du pouvoir." 1.
     
     
        La truie ici n'est pas un personnage de dessin animé ou un animal humanisé comme l'Ours compagnon du Policeman ou la Panthère rose enlaçant une sirène. C'est un animal tout à fait banal, réaliste.
     
     

     

    Ushering in banality, Jeff Koons 1988
    Bois polychrome vu à travers la cage de verre
     
     
     
       Pour cette sculpture, Jeff Koons a copié une photo de Barbara Campbell intitulée "Boys with Pig", sans s'inquiéter du copyright. Un procès s'en est suivi. Koons a l'habitude de s'approprier des images ou des objets existants dans un but satirique. Il utilise d'horribles bibelots vendus dans les boutiques de souvenirs. Ces petits objets très kitsches se retrouvent sur les étagères ou au-dessus de la télévision dans les maisons des classes moyennes américaines. Bibelots manufacturés par milliers, ils tiennent lieu d'oeuvres d'art pour beaucoup et Koons interroge la notion de mauvais goût et d'art digne d'être exposé dans un musée. En agrandissant des figurines jusqu'à être grandeur nature, il nous oblige à voir ce qui nous entoure.
     
       Sur la chaussure du garçon poussant la truie, on lit Franz Wieser, le nom de l'artisan qui a réalisé la sculpture "Ushering in banality" sous la supervision de Koons. A la différence de Marcel Duchamp, Jeff Koons n'expose pas les objets eux-mêmes mais leur reproduction dans une taille et une matière différente. Ce ne sont donc pas vraiment des ready-made. 1
     
     
     
     
     
    Liens sur ce blog:
     
     
     
     

    Split-rocker de Jeff Koons
     
    * Jeff Koons, "Fait d'Hiver", plagiat ou appropriation d'une image existante, deux manchots en plus
     
     
     
    "Jeff Koons Versailles"
    Château de Versailles
    Exposition prolongée jusqu'au 4 janvier 2009
     
     
     
    Catherine-Alice Palagret
    art contemporain
           octobre 2008
     
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    1- Le Monde du 30.08 05. Propos recueillis par Harry Bellet
     
     
     
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