• Le kiosque des Noctambules de Jean-Michel Othoniel, une touche baroque

     

           D'insolites guirlandes de boules multicolores attirent le regard à la sortie de la station de métro "Palais-Royal". Le Kiosque des Noctambules, clinquant comme un manège forain immobile, est composé de deux coupoles dessinées par Jean Michel Othoniel en l'an 2000.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    bouche du métro Palais-Royal
     

       Une coupole est solaire avec des perles géantes aux tons chauds, couronnée d'un personnage en verre soufflé, le soleil (?).


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    La coupelle aux teintes chaudes et la coupelle aux teintes froides


        L'autre coupole est lunaire avec des teintes froides, couronnée d'un personnage violet la lune (?). Soutenues par des piliers de fonte d'aluminium, les deux coupoles forment un huit, symbole d'éternité.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    le soleil



         Les côtés de l'édicule sont faits d'une résille d'anneaux de métal martelé, incrusté de verre coloré. Un petit banc permet aux arpenteurs de la nuit ou du jour de se retrouver.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Le banc


     

    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Anneaux martelés et verre de couleur



        En descendant l'escalier vers le métro, on découvre la deuxième partie de l'installation. Répondant au kiosque aérien, deux reliquaires sont creusés dans le mur du souterrain, face à face. Comme des vitrines de bijoutier, encadrées d'une bordure de métal très art nouveau, ils présentent  un amas de perles colorées. Le couloir est sombre et les bijoux de pacotille luisent doucement, loin de l'exubérance de la surface. En bas le mystère, en haut l'éclat du jour.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Perles colorées dans une vitrine encastrée dans le mur



        Le voyageur sortant des entrailles de la terre lève la tête vers un ruissellement de pierreries. Les légères couronnes donnent un air de fête à une simple bouche de métro. Le kiosque des noctambules est un bijou géant posé sur le pavé. Il illumine  les sévères façades qui entourent la place Colette.

        C'est une touche baroque défiant le classicisme des immeubles parisiens du XIXè siècle. La rue de Rivoli n'est pas loin avec ses arcades parfaitement alignées, toutes de retenue et de sobriété. Baroque et kitsch, refusant le bon goût, le Kiosque des Noctambules ré-enchante un monde de grisaille.


        La nouvelle sortie de métro "Palais-Royal" est un écho aux arabesques art nouveau d'Hector Guimard. Au début du vingtième siècle, Guimard dessina les bouches d'entrée du nouveau métropolitain. Au début du vingt-et-unième siécle, pour le centenaire du métro, Jean-Michel Othoniel remporte le concours de la RATP. Délaissant les matériaux de prédilection de son prédécesseur, la fonte et la pierre,  il opte pour le verre et le métal. Le verre, né du feu, est un matériau fragile qu'on rencontre assez peu dans l'art contemporain, surtout dans l'espace public.

     
      Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Anneaux martelés et verre de couleur

     

        A partir d'une maquette, Othoniel a travaillé en collaboration avec des verriers de Venise pour obtenir ces perles translucides de verre soufflé.

        Jean-Michel Othoniel, né en 1964, a exposé nombre de colliers géants et de délicates constructions aux noms poétiques: paysage amoureux (1997), le collier infini (1998), La Fontaine du plaisir et des larmes (2001), Necklace of paradise (2002), Pluie d'or (2002), le bateau de larmes (2004) , la Couronne des coeurs renversés, la mât des Utopistes (2004) etc ... Le kiosque des noctambules s'est d'abord appelé « L’Impertinente ».



    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    vers le théâtre de la Comédie Française

     


        Non loin de là, dans la cour du Palais Royal, les sévères colonnes de Daniel Buren  semble vouloir quadriller le monde, le contrôler. Dans une deuxième cour, Sphérades, les fontaines de Pol Bury reflètent les nuages du ciel parisien.


        Un peu plus loin, le ministère de la Culture est enveloppé d'une résille métallique dessinée par Francis Soler.





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  • Commentaires

    1
    Jeudi 16 Avril 2015 à 18:41

    Je viens de retrouver le chemin ! Je m'étais égarée à l'ancien emplacement, sur overblog ...

     

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