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    Entre rêve et réalité

     

        Eugène Atget, le photographe des rues de Paris, photographie le Parc de Sceaux entre mars et Juin 1925. L'ancien domaine de Jean-Baptiste Colbert est à l’abandon, Atget s’intéresse aux statues et aux constructions abîmées par le temps. Il se dégage de ses photographies une atmosphère différente des clichés  urbains. Les images ont une touche romantique, élégiaque. Atget est déjà un vieil homme ce qui explique peut-être son attachement à la déréliction des choses, au temps qui passe et abîme toute chose.

     

     

    Sceaux Atget La ServitudeStatue de la Servitude, allée de la Duchesse à Sceaux

    photographie d'Eugène Atget, avril 7h du matin

     

     

       Onze agrandissements des photographies d'Atget sont installés dans le parc, entre le pavillon de l’Aurore et le bassin de l’Octogone. On peut ainsi comparer, à 83 ans d’intervalle, le parc non entretenu de l'époque et les arbres soigneusement taillés d'aujourd'hui.

     

     

    Sceaux Atget La Servitude 2Emplacement de la statue de la Servitude, allée de la Duchesse à Sceaux

    photographie d'Eugène Atget, avril 7h du matin

     

        Eugène Atget a photographié onze fois la statue de La Servitude qui se tenait avant la pente des anciennes cascades. La statue de marbre blanc représente une femme drapée tenant des fers dans ses mains; son visage exprime la douleur d'être enchaînée. A différentes heures, Atget a cherché a capter l'armosphère poétique du site. La statue n'est plus là; elle a été déplacée près de la terrasse.

     

     

    Sceaux Atget Oreste et Electre 3Groupe sculpté d'oreste et Electre, bassin de l'Octogone à Sceaux

    photographie d'Eugène Atget, mars 1925 7h du matin

     

     

        En 1925, le bassin de l'Octogone qui recueillait les eaux de la cascade n'est plus qu'une mare envahie d'herbes. Les sculptures qui bordent le bassin, des copies d'antique installées au XVIIè siècle, sont en très mauvais état. Atget photographie Oreste et Electre de dos, mettant en valeur le fouillis de l'étang et créant un sentiment d'abandon. Il s'intéresse plus à la statue dans son environnement qu'à la statue elle-même.

     

    Sceaux Atget Oreste et Electre 2Moulage du groupe sculpté d'Oreste et Electre, bassin de l'Octogone à Sceaux

    Les statues décapitées ont retrouvé leur tête

     

    Sceaux Atget Oreste et ElectreMoulage du groupe sculpté d'oreste et Electre, bassin de l'Octogone à Sceaux

     

         Les statues décapitées, rongées d'humidité et couvertes de lichen, ont été restaurées, souvent remplacées par des moulages et parfois déplacées à l'Orangerie du château.

     

    « Ce ne sont que des documents » prétendait Eugène Atget. Pourtant ses photos, par le choix de la lumière et du cadrage, sont plus que de simples enregistrements du réel, elles sont poétiques. 

     

     

    Eugène Atget, entre rêve et réalité

    Domaine de Sceaux - 92330 Sceaux

    Tél : 01.41.87.29.50

     

     

    Suite:

    Eugène Atget au parc de Sceaux, statues d'Hercule et de Castor et Pollux

     

     Eugène Atget et la maison d'André Chenier à la pointe Trigano

     

     


    Palagret
    photos actuelles de mars 2009
     
     
     
     
    Source:
    dossier de presse
     
     

     

     
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         L'édition 2009 de Photoquai mêle photographies documentaires et rêveries, images fourmillantes de vie et images presque abstraites. 50 photographes venus des Amériques, d'Asie, d'Océanie, d'Afrique, du monde arabe, d'Inde etc ... s'exposent face au musée du quai Branly.

     

    Par un fenêtre de la Tour Prestes Maïa, 2006, Julio Bittencourt, Brésil



       Pendant près de cinq ans, 468 familles, 1680 personnes ont squatté les 29 étages d'un  tour abandonnée de Sao Paulo. Favéla verticale, la tour est devenu une société vivante, complexe, avec des activités sociales et culturelles. Les habitants ont vu leurs rêves s'écrouler quand ils ont été expulsés en 2007. Julio Bittencourt a photographié les occupants à leur fenêtres, fragments de la tour, fragments de la société. Les couleurs des images sont retravaillées pour mieux structurer la composition.
     

     

    Par un fenêtre de la Tour Prestes Maïa, 2006, Julio Bittencourt, Brésil



        Reportage autant que journal intime, les photos en noir et blanc de l'indien Atul Locke décrivent un habitat surpeuplé mais chaleureux. "C'est là que je suis né, c'est là que j'ai grandi ... c'est moi. Mon chawl qui est centenaire, sur la ligne mince de l'architecture sociale, sera peut-être bientôt démoli, pour laisser la place à une tour plus en harmonie avec le nouveau visage de Mumbaï." raconte Atul Loke.  
     

     

    Série "Mon chawl", une grand famille, Mumbaï
    Atul Loke, Inde

     

     

       Les chawls sont des immeubles de 4 à 5 étages, avec des appartements de deux pièces surpeuplés et des latrines communes. On en trouve beaucoup à Mumbaï (Bombay).

     

     

     

    Série "Mon chawl", une grand famille, Mumbaï
    Atul Loke, Inde et Murs de Tamir Sher, Israël

     

        L'iraélien Tamir Sher photographie des murs qui bloquent le regard. Les photos sont partagées en deux. En haut le ciel ("l'éternité naturelle de l'univers"), en bas l'obstacle ("le caractère éphémère de notre monde"). Images presque abstraites et pourtant bien réelles. Images métaphoriques d'un futur barré.
     
     

     

    Enfants de Colpa, Lumières de l'intérieur, 2007
    Morfi Jiménez, Pérou



       Comme le photographe indien des chawls et le photographe brésilien des squats, Morfi Jiménez est très ancré dans son pays, le Pérou. En hommage aux photographes de studio et aux photographes ambulants, du 19è et du début du 20è siècle, qui parcouraient les campagnes pour faire le portrait des paysans, il fait poser les groupes et les individus.
     



    Lumières de l'intérieur, 2007
    Morfi Jiménez, Pérou


     
        Les photos en noir et blanc de  Morfi Jiménez sont presque intemporelles; la modernité y est à peine perceptible comme si rien n'avait bougé dans ces communautés rurales. Des touches de couleur (le rouge du drapeau, la veste du photographe ou de la cycliste, les ponchos de la veillée funèbre) rehaussent les images en écho aux photos retouchées à la peinture à l'huile du début du XXè siècle.
     
     


    Vertigo, Lamia Naji, 2008, Maroc
    Photoquai 2009
     
     
     
         Après la tragique disparition de son compagnon, Lamia Naji réalise la série Vertigo. Ces images traduisent les émotions qu'elle traverse pour faire son deuil. Les titres (and I woke up alone, desolation, at last) parlent de douleur et de solitude.

     

    Vertigo, Lamia Naji, 2008, Maroc
    Photoquai 2009



       C'est une aventure intérieure, exprimée en images très graphiques: un lit vide, un mur rouge ouvrant sur un paysage désolé, un vaste hangar jonché de débris ou encore une ouverture dans une clôture. Ici aucun exotisme ou folklore chez Lamia Naji, photographe marocaine, juste une recherche formelle. Ces photos  d'un paysage mental pourraient venir de n'importe quel pays, occidental ou non.



    Liens sur ce blog:
     

     Photoquai 2007, images du monde en bord de Seine, Mehranesh Atashi,  Tiina Itkonen, Luis Braga,  Leonod Tishkov, Chang He 

     
     

    Ici photos en meilleure définition.

     

    Photoquai 2011, Jim Allen Abel, Hassan Hajjaj, Jamal Penjweny, visages dissimulés

     

    "la vie tout simplement", exposition de photos de Palestine, sur le pont des arts

     



     

    Photoquai, deuxième Biennale des Images du Monde
    Exposition gratuite en plein air au quai Branly à Paris:
    du 22 septembre au 22 novembre 2009

     

     

    Palagret
    photographie
    novembre 2009
     

    Source: Dossier de presse Photoquai

    50 photographes de 32 pays :

    PROCHE ET MOYEN-ORIENT
    Grèce-Turquie : Myrto Papadopoulos
    Iran : Abbas Kowsari, Gohar Dashti et Katayoun Karami
    Israël : Tamir Sher
    Liban : Rima Maroun
    Turquie : Melisa Önel

     

    AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET MAGHREB
    Afrique du Sud : Ilan Godfrey et Nomusa Makhubu
    Algérie : Nadia Ferroukhi
    Egypte : Nermine Hammam
    La Réunion : Raymond Barthes
    Madagascar : Pierrot-Men
    Maroc : Khalil Nemmaoui, Lamia Naji
    Nigeria : Emeka Okereke
    Tunisie : Mouna Karray

     

    JAPON – ASIE DU SUD-EST
    Corée : Chung ChuHa
    Indonésie : Mohamad Iqbal
    Japon : Masato Seto et Hiromi Tsuchida
    Malaisie : Nadia Bamadhaj
    Philippines : Jake Verzosa

     

    OCEANIE (AUSTRALIE ET NOUVELLE-ZELANDE)
    Australie : Brook Andrew
    Nouvelle-Zélande : Joyce Campbell

     

    AMERIQUE DU NORD, CANADA ET HAWAÏ
    Canada : Arthur Renwick, Jeff Thomas et Adrian Stimson
    Hawaï : Jan Becket

     

    AMÉRIQUE LATINE
    Argentine : Esteban Pastorino, Hugo Aveta, Santiago Porter
    Brésil : Julio Bittencourt
    Mexique : Jeronimo Arteaga, Pablo Lopez Luz et Daniela Edburg
    Pérou : Morfi Jimenez et Pablo Hare

     

    INDE
    Atul Loke et Sooni Taraporevala

     

    CHINE – CAUCASE

     
    Chine : A Yin, Meng Jin, Lu Guang et Jin Ping
    Afghanistan : Fardin Waezi
    Arménie : Anahit Hayrapetyan et Karen Mirzoyan
    Azerbaidjan : Sanan Aleskerov
    Kazakhstan : Erbossyn Meldibekov et Saïd Atabekov

     

     

     
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  •                         Vies privées livrées aux regards

        La nuit, les fenêtres sans rideaux des bureaux et des appartements allumés offrent de multiples scénettes fugitivement aperçues par les automobilistes qui défilent sur le shutokôusoku, la voie rapide de Tokyo qui coupe la ville en deux. Solitudes sous la lumière crue, anonymat et voyeurisme.
     
     
     
       Solitude dans la nuit tokyoïte
    "Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman

    couloir du métro Châtelet, Paris


        "Pendant un an," raconte Chantal Stoman, "j'ai tourné sur cette autoroute, avec un chauffeur, pour prendre des photos. Chaque fenêtre entrevue en quelques dixième de secondes me livrait plus sur la vie intérieure japonaise qu'il ne m'en avait été offert en plusieurs mois de vie locale." 1



    "Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
    couloir du métro Châtelet, Paris



         De Tokyo à Paris, de l'autoroute au métro, Chantal Stoman expose Lost Highway dans le couloir de la station Châtelet à Paris. Sur 140 mètres de long, les photos 5x3, bord à bord, tapissent les murs voutés. Des milliers de personnes passent ici chaque jour. Sur le tapis roulant, les yeux baissés, la plupart des voyageurs ne remarque rien, comme les automobilistes qui fixent la route sans prêter attention au décor, déplacement entêté et répétitif. Sur les côtés, les gens marchent rapidement, frôlant les photos brillantes.
     
      

    "Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
    couloir du métro Châtelet, Paris


        
    En changeant de station, le voyageur attentif fait un double voyage, un voyage en trompe-l'oeil dans la nuit tokyoïte et un plus prosaïque dans le foule du métropolitain, foule dense et obstinée qui bute sur ceux qui s'arrêtent ou ralentissent.
     
     
     
     
     
    Voyageurs pressés devant
    "Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman

    couloir du métro Châtelet, Paris


       Les photos publiées dans les journaux ne rendent pas compte de ce que perçoit le voyageur. On est dans un tunnel aux murs assombris parsemé de brillance. Le défilement des passants crée un effet stroboscopique et quand on marche, le paysage de la mégapole en noir et blanc défile lentement. Fenêtres éclairées au néon, silhouettes anonymes, enseignes commerciales, salle de gym ou supérette, l'objectif de Chantal Stoman capte, vole des fragments de vie tokyoïte.
     
     
     
     
    Anonymes à Tokyo et Paris
    "Lost Highway",
    installation photographique de Chantal Stoman

    couloir du métro Châtelet

     

        Il n'y aucune psychologie dans ces photos, juste des prémisses d'histoires dont on ne sait rien, de mystères qui ne seront pas dévoilés.  Le mot lost, perdu, donne une tonalité pessimiste au voyage. Voyage sans fin, voyageurs perdus, âmes perdus. Ces froides images pourraient être le prélude de Lost Highway, le film de David Lynch dans lequel un homme, soupçonnant sa femme de le tromper, reçoit des vidéos montrant son immeuble filmé de l'extérieur. Il est épié mais par qui? La ville moderne est sous surveillance.

     

    Solitude, "Lost Highway"
    installation photographique de Chantal Stoman
    couloir du métro Châtelet, Paris



    "Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
    couloir du métro Châtelet, Paris



        Chantal Stoman, française, a découvert le Japon en 1995. Elle y a réalisé "A woman obsession" un projet qui explore la relation des japonaises à la mode et au luxe. Elle a l'intention de travailler sur les communautés Amish et Hassidim. Elle travaille avec de la pellicule argentique.
     
     
     
     
     
     "Lost Highway", installation photographique de Chantal Stoman
    couloir du métro Châtelet, Paris



    "Lost Highway"
    Installation photographique de Chantal Stoman
    Du 3 octobre au 24 octobre 2009
    Couloir de la station Châtelet reliant les lignes 1, 4, 7, 11 ET 14
    Paris



    Liens sur ce blog:

    Nuit blanche 2013, Rosa Barba, "fosse d'orchestre" à l'écluse des Récollets
    Nuit Blanche 09 sans miracles: Nathan Coley, "There will be no miracles here"
    Nuit Blanche 09: Rune Guneriussen, Don't leave the lights on, le concile des lampes
    Nuit Blanche 09: Noël Dolla, Chauds Les Marrons II. Vincent Olinet, ma fête foraine
    Nuit Blanche 09: Noël Dolla, Chauds Les Marrons I
    Nuit Blanche 2009: le pot doré de Jean-Pierre Raynaud s'est envolé
    Nuit Blanche 09: Priscilla Monge et son curieux terrain de foot

     

    Nuit Blanche 2010: 3D Bridge, vibrations de lumières et de musiques

    Nuit Blanche 2010: Klub Europa de Hans Schabus, des monstres préhistoriques en morceaux

    Nuit Blanche 2010, Céleste Boursier-Mougenot, concert pour aspirateur et harmonicas

    Palagret
    novembre 2009
     

     
    1- in Le Figaro


     
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       Des photos ethnologiques en noir et blanc, des photos mises en scène aux couleurs saturées, des photos abstraites, des photos brutes et des photos travaillées à l'ordinateur, Photoquai 2009 présente 50 photographes venus des Amériques, d'Asie, d'Océanie, d'Afrique, du monde arabe, d'Inde etc

     

     

    Serie Kale 2007-2008, Myrto Papadopoulos, Grèce

    Photoquai 2009

     

     

       Myrto Papadopoulos photographie une communauté de gitans musulmans grecs vivant à l'écart dans des sortes de grottes. Pauvres habitats encombrés  de chaises plastiques et d'objets du quotidien. Le garde manger sert de clapier aux lapins, de la paille traîne sur le sol mais de nombreux tapis et tentures réchauffent les murs peints à la chaux. Les couleurs rouges et bleues dominent, le même bleu qu'on trouve sur les maisons indiennes.

     

     

    Serie Kale 2007-2008, Myrto Papadopoulos, Grèce

    Photoquai 2009

     

     

       Myrto Papadopoulos travaille et publie en Grèce dans les principaux magazines.

     

     

    Serie Kale 2007-2008, Myrto Papadopoulos, Grèce

    Photoquai 2009

     

     

        Le chinois Meng Jin crée des intérieurs désolés, vides ou trop encombrés.  Certains sont en ruines. Dans l'encadrement de la fenêtre, passent des statues, symboles politiques décatis du communisme. Les statues s'envolent vers une destination inconnue, dépotoir ou nouveau piédestal. Ces images travaillées à l'ordinateur sont des paysages mentaux, des souvenirs ou des cauchemars.

     

     

    Série Chambre avec vue, 2000-2002, Meng Jin, Chine

    Photoquai 2009

     

     

        Meng Jin est né en Chine en 1973, il vit et travaille à Pékin. Il a exposé au MOMA PS1 de New-York, à la Biennale Jeunes artistes de Moscou et au Frist Center for the Visual Arts de Nashville.

     

     

    Salon en ruine avec vue sur une statue anonyme,

    Série Chambre avec vue, 2000-2002, Meng Jin, Chine

      Photoquai 2009

     

     

         Le photo-journalisme de Myrto Papadopoulos en Grèce et les images mises en scène de Meng Jin en Chine aboutissent au même onirisme poétique.

     

     

    Salon en ruine avec vue sur une statue de Mao,

      Série Chambre avec vue, 2000-2002, Meng Jin, Chine

      Photoquai 2009

     

     

     

       Les photos sont exposées quai Branly, le long de la Seine, dans une scénographie conçue par Patrick Jouin. Cette année, il n'y a pas de photos sur la passerelle.

     

     

    Liens sur ce blog:

     

    Photoquai 2009, le monde en bord de Seine: Bittencourt, Naji, Jimènez, Sher

     

     
     

    Ici photos en meilleure définition.

     

    Photoquai 2011, Jim Allen Abel, Hassan Hajjaj, Jamal Penjweny, visages dissimulés

     

    "la vie tout simplement", exposition de photos de Palestine, sur le pont des arts

     

     

     

     

    Palagret

    photographie

    novembre 2009

     

     

     

    Photoquai, deuxième Biennale des Images du Monde
    Exposition gratuite en plein air au quai Branly à Paris:
    du 22 septembre au 22 novembre 2009

     

     

    Autres expositions de Photoquai 2009:

    la Bibliothèque nationale de France – Richelieu, la Monnaie de Paris, le musée d’art moderne de la ville de Paris, la maison de la culture du Japon, l’ambassade d’Australie, la Galerie Baudoin Lebon, la galerie Bendana Pinel, le centre culturel canadien, l’Instituto de México, l’Ecole Nationale de la Photographie d’Arles et l’Ecole Spéciale d’Architecture.

     


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    50 photographes de 32 pays :

    PROCHE ET MOYEN-ORIENT
    Grèce-Turquie : Myrto Papadopoulos
    Iran : Abbas Kowsari, Gohar Dashti et Katayoun Karami
    Israël : Tamir Sher
    Liban : Rima Maroun
    Turquie : Melisa Önel

     

    AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET MAGHREB
    Afrique du Sud : Ilan Godfrey et Nomusa Makhubu
    Algérie : Nadia Ferroukhi
    Egypte : Nermine Hammam
    La Réunion : Raymond Barthes
    Madagascar : Pierrot-Men
    Maroc : Khalil Nemmaoui, Lamia Naji
    Nigeria : Emeka Okereke
    Tunisie : Mouna Karray

     

    JAPON – ASIE DU SUD-EST
    Corée : Chung ChuHa
    Indonésie : Mohamad Iqbal
    Japon : Masato Seto et Hiromi Tsuchida
    Malaisie : Nadia Bamadhaj
    Philippines : Jake Verzosa

     

    OCEANIE (AUSTRALIE ET NOUVELLE-ZELANDE)
    Australie : Brook Andrew
    Nouvelle-Zélande : Joyce Campbell

     

    AMERIQUE DU NORD, CANADA ET HAWAÏ
    Canada : Arthur Renwick, Jeff Thomas et Adrian Stimson
    Hawaï : Jan Becket

     

    AMÉRIQUE LATINE
    Argentine : Esteban Pastorino, Hugo Aveta, Santiago Porter
    Brésil : Julio Bittencourt
    Mexique : Jeronimo Arteaga, Pablo Lopez Luz et Daniela Edburg
    Pérou : Morfi Jimenez et Pablo Hare

     

    INDE
    Atul Loke et Sooni Taraporevala

     

    CHINE – CAUCASE

     
    Chine : A Yin, Meng Jin, Lu Guang et Jin Ping
    Afghanistan : Fardin Waezi
    Arménie : Anahit Hayrapetyan et Karen Mirzoyan
    Azerbaidjan : Sanan Aleskerov
    Kazakhstan : Erbossyn Meldibekov et Saïd Atabekov

     

     

     

     
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       Dans le quartier du Sentier se trouve un curieux immeuble à la façade très étroite qu'Eugène Atget a dû trouver intéressante. Attiré aussi bien par le banal que par le pittoresque, le photographe a réalisé des milliers de photographies à Paris à la fin du dix-neuvième siécle.

     

    La Maison d’André Chenier au 97 rue de Clery,  Paris 2è
    Photographie d'Eugène Atget, 1907 1


      

      Un siècle plus tard, en 2009, la façade étroite existe toujours et elle n'a pas tellement changé. En 1903, il y avait une boutique au rez-de-chaussée à l'enseigne  "Au poète de 93" en hommage au poète André Chenier 2 qui vécu là avant d'être arrêté par les révolutionnaires. Dans la boutique, on vendait des journaux et peut-être aussi du vin comme le dit une deuxième enseigne.

     

    La Maison d’André Chenier au 97 rue de Clery,  Paris 2è
    Photographie de Palagret, 2009



        En 2009, il y a toujours une boutique mais elle est protégée par des grilles et on ne voit pas d'enseigne en façade.

           En 1903, le dernier étage était couvert de zinc. Le zinc a été déposé et le toit est maintenant couvert d'ardoises. Au premier étage se trouvait le portrait d'un homme. Il a disparu. Par contre la plaque en hommage au poète est toujours là. Le coin de la rue s'appelle maintenant la Pointe Trigano.




    "Ici habitait
    en 1793 le poète André Chenier"
     pointe Trigano, rue de Clèry et Beauregard, Paris



        En contre-plongé, Eugène Atget a cadré les rues presque désertes, peut-être tôt le matin ou un dimanche. Ce quartier, proche des boulevards haussmanniens de Bonne-Nouvelle et  de Saint-Denis, était très animé et l'est toujours. On distingue sur la photo sépia une silhouette d'homme, sans doute le marchand de journaux, et une charette. Atget privilégiait les personnages immobiles car son appareil photo n'avait pas d'obturateur et tout mouvement apparaissait flou. Les rues désertes posaient moins de problème. Dans la composition, les pavé tiennent beaucoup de place, presqu'un quart de la surface, accentuant le vide de la scène, la rendant étrange.

        Ces pavés sont maintenant recouvert de bitume. En 1903, il n'y avait ni passage piétons ni panneaux de signalisation car les voitures automobiles étaient rares. Les charettes et les calèches tirées par des chevaux assuraient tous les transports. Les chevaux ont disparus de Paris dans les années cinquante seulement.

     

    La Maison d’André Chenier au 97 rue de Clery,  Paris 2è
    Photographie de Palagret, 2009



       Le vieux Paris, un Paris prêt à disparaître, avec ses ruelles, ses maisons, ses enseignes, a été systématiquement photographié par Eugène Atget. à partir de 1898. Il a laissé un témoignage inestimable et constitué une anthologie de la ville au tournant du siècle. Eugène Atget (1857-1927) vendait ses photos aux artistes, écrivains et peintres, aux institutions et aux collectionneurs.


    Vieille maison en sursis et encore habitée
     Ménilmontant, 2009


      Beaucoup des lieux qu'Eugène Atget a photographié ont disparu. Les quartiers épargnés par le baron Haussmann et qui ont résisté au vingtième siècle ne seront bientôt plus que des souvenirs. La rénovation urbaine s'accélère; les modestes maisons d'un  ou deux étages, les petits ateliers et garages sont rasés pour rentabiliser l'espace. Bientôt il ne restera plus rien du Paris populaire du dix-neuvième siècle.




    Lien: Photographies d'Eugène Atget
    Atget au parc de Sceaux, photos d'hier et aujourd'hui I


    Palagret
    photographie
    août 2009
     
     

    1- Le tirage, de 21 x 17 cm, sur papier albuminé a été réalisé entre 1903 et 1927 d’après un négatif sur verre au gélatino-bromure de 1903 ou 1904

    2-
    André Marie de Chénier, poète et journaliste français, dit André Chénier, né en 1762 à Constantinople,  condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, pour avoir « recélé les papiers de l'ambassadeur d'Espagne », et guillotiné le 25 juillet 1794, deux jours avant l’arrestation de Robespierre.
     
     
     
    Source:
    Eugène Atget, photopoche, CNP, 1989


     
     
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        Martin Parr aime photographier le quotidien, le banal, le presque rien. Pour lui, photographier des touristes faisant la tournée des sites touristiques mondiaux a autant de valeur qu'un reportage sur la guerre en Irak ou sur un tremblement de terre. L'exceptionnel ne l'attire pas, il préfère traquer, avec ironie, les manies et les comportements de la classe moyenne occidentale.


    Le plan, élément essentiel d'une visite réussie
    Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries


        La série Small world (1986 - 2005) montre le monde rétréci du tourisme de masse. De la fausse Venise de Las Vegas aux pyramides d'Egypte ou du Mexique, du Grand Canyon aux plages surpeuplées, de l'acropole d'Athènes à la place du Tertre à Montmartre, les humains se comportent tous de la même manière stéréotypée. Et Martin Parr choisit de photographier ces stéréotypes presque caricaturaux et non des images décalées ou surprenantes. Il travaille sur le lieu commun.


    Achat de pacotille
    Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries


        Les touristes attendent leur tour pour se faire photographier devant les monuments en essayant d'exclure les autres du cadre. Ils achètent des souvenirs fabriqués spécialement pour eux ou se font faire le portrait par des artistes locaux, ils consultent des plans avec angoisse. Ils s'habillent souvent de manière cocasse. Un homme porte un T-shirt où est écrit Bali devant la Sagrada Familia, un autre a USA écrit sur sa chemise alors qu'il pose devant l'Arc de Triomphe, un Arc de pacotille reconstuit à Las Vegas.



    Touristes fatigués
    Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries


        Parfois les touristes adoptent le même uniforme pour se fondre dans le paysage: short, chemise unie, bob et sac à dos. Ou ils se déguisent avec des imperméables transparents pour se protéger de la pluie qui vient gâcher la fête. Grotesques mais sans doute conscients de l'être, bien décidés à apprécier la visite même si le réel ne ressemble pas toujours aux images idylliques des catalogues de voyage.



    Randonneurs
    Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries


       Small world est une comédie humaine amère mais amusée sur un monde global où des charters sillonnent la terre, déversant des hordes de touristes avides de connaître des pays exotiques, à leur yeux, au risque de détruire ces cultures différentes en les uniformisant.

        Son oeil est impitoyable, il saisit l'improbable détail, mais il sait bien que lui aussi appartient à ce monde où le voyage se consomme comme n'importe quel bien culturel. Nous sommes tous des touristes.


    Imperméables
    Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries


        Le jardin des Tuileries est un lieu parfait pour ces quarante photos en couleurs. Les touristes qui "ont fait" le Louvre et la place de la Concorde viennent s'y reposer. Ils contemplent le ballet des voitures autour de l'obélisque, admirent la Tour Eiffel  et, comme dans un miroir, se découvrent en photographie. Juste retour des chose, les photos de Martin Parr sont largement photographiées et filmées et les visiteurs posent devant comme devant les statues du jardin.


    Gondolier de Las Vegas
    Small world de Martin Parr, Jardin des Tuileries


        A côté de l'exposition en plein air, Le musée du Jeu de Paume expose les objets collectionnés par Martin Parr et sa nouvelle série photographique "Luxury" où l'on voit que les très riches peuvent eux aussi être grotesques.

        Martin Parr est né à Epsom en Angleterre en 1952. Il a étudié la photographie à l’École Polytechnique de Manchester.
    A une époque où les grands photographes dédaignaient la couleur, Martin Parr l'adoptait sans réserve, structurant ses clichés autour de couleurs fortes. Dans les années 1980, il s'attache à décrire la vie de ses compatriotes. The Last Resort, 1986, est un reportage sociologique sur une station balnéaire de New Brighton, près de Liverpool. Les vacanciers de la classe ouvrière se baignent joyeusement près de détritus. Ce reportage, très controversé à l'époque, témoigne de la crise sociale de l’ère Thatcher. Certains y voient une brillante satire, d'autres, un voyeurisme condescendant, critiques qui peuvent s'appliquer à Small World. Les séries Bored Couples, 1993, et Common Sense, 1999, traitent de l'ennui et de la platitude de la vie quotidienne.

       Martin Parr rejoint l'agence Magnum en 1994 et apporte un style provocateur au reportage qui n'est alors pas du goût de tous.


    Planète Parr
    Série "Small World" dans le jardin des Tuileries, accès gratuit
    Musée du Jeu de paume, 1, place de la Concorde, Paris-8e.
    Mardi, de 12 heures à 21 heures
    Du mercredi au vendredi, de 12 heures à 19 heures
    Samedi et dimanche de 10 heures à 19 heures.
    Du 30 juin au 27 septembre 2009




    Palagret
    photographie
    juillet 2009
     
     
    Source:
    Toutes les photos sont de Palagret
    Dossier de presse du Jeu de Paume
     
     
     
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