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Publicité contre street-art au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
En mars, une affiche de GripA nous prévenait: "Interdit d'afficher de l'art rue Quincampoix et dans les autres aussi". Affiche prémonitoire? Trois mois plus tard, le terrain de jeu des artistes de rue est privatisé par une boutique de mode.
"Interdit d'afficher de l'art rue Quincampoix et dans les autres aussi"
affiche de GripA du collectif "No rules corp"
Les murs nus au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher, près de Beaubourg, étaient un spot squatté par les artistes de rue. Les papiers collés et les tags changeaient tout le temps, effacés par les nettoyeurs municipaux ou recouverts par des concurrents.
Monsieur Qui, FKDL et autres
Street-art au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
Il y avait des papiers collés, des tags, des objets collés; un joyeux fouillis inégal, avec des gribouillis peu intéressants et de beaux dessins. C'était anarchique et parfois surprenant.
Street-art au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
S'y côtoyaient les danseuses de FKDL, les boxeurs et les indiens de Tian, les portraits de Monsieur Qui, le clown de Mimi le clown, la spationaute de GripA, le chat de MezzoForte, l'homme masqué de THTF, le tigre de Suriani, les affiches absurdes de Rero et bien d'autres non identifiés.
Street-art au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
On se rappelle un grand portrait de Poutine, très réaliste, qui méritait mieux que le karcher, pas Poutine, le dessin.
Papiers collés, portrait de Poutine, FKDKL, Rero, Coeuriosité, S75
Street-art au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
A cet endroit, le street-art ne gênait personne, sauf peut-être les divers commerces qui ont essayé de s'implanter et ont fermé boutique assez vite, non tant à cause des tags que du manque de clients.
Street-art au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
Maintenant, fini de jouer. Les deux murs crépis viennent d'être recouverts par deux panneaux publicitaires assez funèbres. Une publicité pour "Living Room", le magasin de fringues de marque au rabais, qui vient de s'installer.
Panneaux publicitaires de la boutique "Living Room"
au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
Est-ce qu'on y gagne? Plus de tags anarchiques et illégaux, mais une publicité envahissante, une de plus. Où est le vandalisme? Les commerçants ont-ils le droit d'envahir ainsi les murs, de nous imposer leur réclame, de saturer l'espace public encore et encore?
Panneaux publicitaires de la boutique "Living Room" déjà maculés de peinture
au coin des rues Quincampoix et Aubry le Boucher
Ironie du sort, les beaux panneaux tout neufs sont déjà souillés par des jets de peinture. Gageons que d'ici quelques semaines il n'en restera rien et que les artistes de rue pourront se remettre au travail.
Liens sur ce blog:
Street-art: Vladimir Poutine rue Quincampoix, un papier collé
FKDL, Rero, S75: art urbain, collages rue Quincampoix et Aubry le Boucher
"Street-art without border" à Paris: Sr.X, Kill yourself and your best friend
Palagret
art de la rue
juillet 2010
« Déploiement des affiches numéri-flash dans le métro, Gutenberg et le numériqueDe la publicité J&B sur les portillons du métro, ça nous manquait »
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