• Entre la Gare de Lille et la grand place, deux maisons portent encore la trace de réclames murales pour des apéritifs: Suze et Bonal Gentiane Quina.

       La marque Bonal, moins connue que Suze ou Byrrh, est écrite sur un mur pignon de brique, peint en rouge, surmontée de la mention Gentiane Quina.

     

     

    Anciens murs peints à Lille: Suze et Bonal

    Mur peint publicitaire Bonal à Lille

     

     

       Le deuxième mur pignon peint en jaune s'orne de la marque Suze écrite en noir, surmontée de "Apéritif à la gentiane". Plus bas on lit le nom de l'entreprise de publicité Courbet travaillant à Paris et Lille.

     

     

    Anciens murs peints à Lille: Suze et Bonal

    Mur peint publicitaire Suze à Lille

     

     

       Comme Quiquina, Suze et Bonal sont deux apéritifs à la gentiane très en vogue à la fin du XIXè siècle en France.

     

    Anciens murs peints à Lille: Suze et Bonal

    Mur peint publicitaire Suze à Lille

     

     

     Liens sur ce blog: 

    Coursan, des réclames peintes délavées

    Réclame peinte Suze à Paris

     

     

    Bonal, histoire de la marque d'apéritif à la gentiane

     

     

     

     

     

     

     

     

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       Les couleurs franches de Krijn de Koning, rouge, jaune, vert, tranchent avec les murs de pierre beige de l'ancien entrepôt de Pompes Funèbres devenu le Cent-Quatre. Une note joyeuse dans un lieu qui ne le fut pas.

     Krijn de Koning investit la halle Aubervilliers avec ESPACE-COULEURS, des "pièces-sculptures" interconnectées où déambule le visiteur. Œuvre in situ, les constructions géométriques forment un labyrinthe coloré qui interroge l'espace.

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures" entrée de l'installation

    Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

       Une promenade ludique qui amuse beaucoup les enfants qui courent entre les portiques, s'aventurent dans les pièces obscures et grimpent le petit escalier pour découvrir une petite maquette en y passant la tête. Une petite pièce éclairée par un vitrail art nouveau propose des éléments de bois à arranger comme on veut, comme un jeu de construction. Les adultes suivent les enfants, désorientés quelques secondes par l'enchevêtrement des pièces et les perspectives multiples.

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

       "Espaces architecturaux, objets sculpturaux ou maquettes, chacune des oeuvres de Krijn de Koning entre en dialogue avec l’espace préexistant. Ses travaux cherchent à rendre sensible la beauté des multiples aspects qui conditionnent notre environnement : la lumière, la couleur, les proportions, les personnes présentes, l’interaction avec le lieu, son usage, l’obstruction physique, la création d’espace et de perspective, les objets chargés de sens et la portée esthétique de certaines abstractions." 1

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    "La couleur a la faculté d’influencer la perception de la réalité qui nous entoure. C’est un moyen de pointer du doigt et de conditionner une réalité construite pour mettre en exergue un élément particulier et le laisser s’exprimer. Selon la situation, cet élément peut être beau, intéressant ou complexe." déclare Krijn de Koning. 1

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

       Pour ses quinze pièces imbriquées, de Koning a utilisé des rails métalliques tenant la structure haute de trois mètres en extérieur et 4,20 mètres en extérieur, du plâtre et du bois, le tout badigeonné de 25 couleurs.
     

     

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", maquette à l'intérieur de l'installation

    Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

        Krijn de Koning a suivi l'enseignement de Daniel Buren à l’Institut des Hautes Études en Arts plastiques à Paris. Il vit et travaille à Amsterdam. De Koning a réalisé récemment des œuvres majeures pour la Triennale de Beaufort (BE) en 2009, la "Nieuwe Kerk" d’Amsterdam (NL) en 2010, le Musée des Beaux-Arts de Nantes (FR) en 2011, le Centre Luigi Pecci à Prato (I) en 2013, l’Edinburgh Art Festival (UK) en 2013, le Turner Contemporary à Margate (UK) et la Folkestone Triennal (UK) en 2014.

     

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    De Koning au 104

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    Espace-Couleurs, installation éphémère, Krijn de Koning

    Du 10 janvier au 5 avril 2015

    Le CENTQUATRE

    5 rue Curial, Paris

     

     

    De Koning au 104 

    ESPACE-COULEURS, "pièces-sculptures", Krijn de Koning au Cent-Quatre

     

     

    Photos Palagret en Creative Common

     

     

     

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       Encombré de plaques de contreplaqué masquant les cadenas, souillé de tags, le Pont des Arts est une horreur et les touristes ont moins envie d'y accrocher leur cadenas d'amour. Du coup on retrouve les cadenas un peu partout dans Paris.

     

    La migration des cadenas: du Pont des Arts à la flamme de Lady DICadenas d'amour place de l'Alma

     

     

       Place de l'Alma, la réplique de la flamme de la liberté a servi de mémorial à Lady Di pendant des années. Aujourd'hui, la princesse morte est oubliée et les touristes accrochent leur cadenas sur la grille qui encercle la flamme.

     

     

    La migration des cadenas: du Pont des Arts à la flamme de Lady DICadenas d'amour autour de la flamme de la liberté de Bartholdi, place de l'Alma

     

     

    Le-pont-des-arts-en-triste-etat-cadenas-caches-contre-plaque-et-plexiglas

     

     

    La migration des cadenas: du Pont des Arts à la flamme de Lady DICadenas d'amour place de l'Alma

     

     

    Trois-statues-de-la-liberte-et-une-flamme-à-paris

     

     

    La migration des cadenas: du Pont des Arts à la flamme de Lady DICadenas d'amour autour de la flamme de la liberté de Bartholdi, place de l'Alma

     

     

     

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       Splendeur éphémère, un magnifique Prunus étale ses branches alourdies de fleurs blanches dans un carré du Jardin des plantes de Paris.

     

    Cerisier du Japon en fleurs au Jardin des Plantes
    Prunus serrulata Lindl, Sato Zakura « Shirotae »
     


       Au Japon, la floraison des cerisiers est une fête. Le bulletin météo annonce tous les jours l'avancement du Printemps. En famille, en couple, avec des amis ou seuls, les japonais se rendent près des cerisiers et pique-niquent jusqu'à la nuit sous les pétales.

     

    Cerisier du Japon en fleurs au Jardin des Plantes
    Prunus serrulata Lindl, Sato Zakura « Shirotae »

     
    Cerisier au Japon
    Photo: escalepad
     


        Ce rite est à la fois joyeux et mélancolique car la floraison ne dure pas.  Bientôt les pétales recouvrent le sol, les fleurs disparaissent laissant la place aux jeunes feuilles.

     

    Cerisier du Japon en fleurs au Jardin des Plantes
    Prunus serrulata Lindl, Sato Zakura « Shirotae »



        La floraison des sakura est le symbole de la vie fragile et éphémère, du bonheur fugitif.
    Un sentiment de tristesse s'empare des promeneurs, atténué par le renouveau de la nature.

     

    Cerisier du Japon en fleurs au Jardin des Plantes
    Prunus serrulata Lindl, Sato Zakura « Shirotae »



       Le Prunus serrulata Lindl, Sato Zakura « Shirotae » du Jardin des Plantes est d'une circonférence imposante. Ses branches retombent sur le sol et forment autour du tronc un abri fleuri.

     

    Cerisier du Japon en fleurs au Jardin des Plantes
    Prunus serrulata Lindl, Sato Zakura « Shirotae »



       
    En dépit de son abondante floraison, le cerisier du Japon est un arbre fragile. Il est entouré de barrières pour empêcher les visiteurs de se glisser sous les branches et de piétiner le sol.  Les enfants se faufilent quand même et cueillent des petites branches.

     

    Dessin sur le vif du prunus en fleurs


        Les visiteurs japonais, heureux de trouver à Paris un si beau cerisier en fleurs, se font photographier devant puis, dès qu'un petite brise se lève, tendent les bras pour attraper les pétales virevoltants.

     

    Le jardin du Roi en 1636
     


        Héritier du Jardin royal des plantes médicinales crée en 1626, sous Louis XIII, l'actuel Jardin des Plantes s'ouvre au public en 1640. Aujourd'hui, il est riche d'un patrimoine exceptionnel. Entre les statues de Lamarck et de Buffon, la Perspective s’étend sur 2,5 hectares. Elle est structurée en carrés et plates-bandes disposés selon les principes du « jardin à la française » : ouverture de l’espace, symétrie, harmonie des formes.


     

    Prunus rose et prunus blanc au Jardin des Plantes



     

    Jardin des Plantes
    Entrée par les rues Cuvier, Buffon, Geoffroy-Saint-Hilaire, place Valhubert.
    Paris V

     

     

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       Des canards, des Donald Ducks, exposés partout au milieu des chef d'œuvres de grands maîtres. Le célèbre canard prend la place des humains et rejoue les scènes iconiques de la peinture européenne: des peintures à l'huile pastichant Goya, Léonard de Vinci, Picasso, Manet, des sculptures pastichant la Louve romaine ou Rodin, des pièces archéologiques comme un canard momifié, un portrait du Fayoum ou d'un militaire romain. Le Musée des Beaux-arts de Lille accueille l'ironique collectif interDuck qui nous présente une fausse archéologie, une histoire parallèle où les canards retrouvent leur rôle de premier plan, une place occultée par l'histoire officielle.


     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 

    Canard, portrait du Fayoum, Egypte romaine

    Musée des Beaux-arts de Lille

     

     

    "Nous pensons que ces canards existent vraiment et qu’ils sont à l’origine de notre civilisation. L’Histoire les a oubliés. C’est une grave erreur qu’il s’agit à notre avis de corriger. Nous souhaitons témoigner de leur art et le faire connaître au grand public. Le genre populaire de la fable, qui met en scène des animaux aux caractéristiques humaines pour donner une leçon de morale à ces derniers, existe depuis l’Antiquité. Mais ce n’est qu’au XXe siècle qu’apparaît une nouvelle forme d’expression, qui va connaître un succès foudroyant: la bande dessinée. C’est l’union des beaux-arts et de la littérature. Dans les bandes dessinées, plus question de morale ou de reproduction du réel, mais on raconte simplement des histoires qui se déroulent dans des mondes imaginaires, ou qui raillent un quotidien à peine déguisé. On y retrouve les animaux. À la différence toutefois que leur aspect et leur comportement sont humanisés et qu’ils possèdent des personnalités complexes avec notamment des caractéristiques négatives telles la cupidité, la propension à jouir du malheur des autres, la bêtise ou l’avarice, et ce sans aucune pointe moralisatrice." 1
     
     
     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 

    Canard non dévoilé à côté du Parlement de Londres (1904) de Claude Monet, Musée des Beaux-arts de Lille

     

     

    La découverte du squelette fossile du Duckaeopteryx par le collectif interduck attestent de la présence du canard dès la préhistoire. Les volatiles sont là, de la Renaissance à aujourd'hui, dans les œuvres de Bosch, de Vinci, de Watteau, de Delacroix, de Manet, de Monet, de Picasso. Ces peintres étaient-ils aussi des canards?

     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2 

    Pastiche de La lettre de Goya par le collectif interduck

    Musée des Beaux-arts de Lille

     

     

    "Au-delà du clin d’œil, nous prenons les modèles de nos œuvres au sérieux, dans le respect et l’admiration. Nous nous efforçons d’imaginer la pensée et la pratique des grands artistes du passé à travers l’étude approfondie des références historiques. Nos œuvres ne sont pas des manipulations numériques, mais de véritables peintures et sculptures, dans le souci de nous rapprocher non seulement de l’aspect, mais aussi de l’esprit et de l’aura des modèles." 1

     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2 

    La lettre de Francisco Goya (1814-1817), Musée des Beaux-arts de Lille

     

     
        L'histoire des canards est une uchronie, un récit divergeant où l'humanité devient animalité. Le collectif allemand s'inscrit dans une longue tradition de récits animaliers: les dessins de Grandville, les Fables de La Fontaine, Animal Farm de George Orwell (1945), La planète des singes de Pierre Boulle (1963) et des cinéastes Franklin Schaffner (1968), Tim Burton. Et bien sûr les courts métrages d'animation de Walt Disney et leur canard emblématique Donald Duck.  
     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2

    Canard en militaire égyptien, Musée des Beaux-arts de Lille

     

     
    Donald Duck, icône de la culture populaire, de la basse culture, nous incite à regarder les œuvres autrement grâce à une véritable histoire de l'art revisitée, érudite mais ludique. Le Musée des Beaux-arts de Lille va ainsi attirer un nouveau public jeune, comme pour la première édition de l'Open Museum (+ 80%).
     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2 

    Daisy, La jeune fille à la perle selon Vermeer, Musée des Beaux-arts de Lille

     

     

     Une exposition qu'aurait apprécié le Capitaine Cook, lui qui aimait tant les canards de bois trouvés lors de ses exporations de l'Océan Pacifique.


     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2 

    Daisy, La jeune fille à la perle selon Vermeer, non loin de la Mise au tombeau de Jan Pietersz Lastman (1612)

    Musée des Beaux-arts de Lille

     

     

    Artistes et membres actifs d'interduck:Prof. Dr. Eckhart Bauer, Anke Doepner, Prof. VolkerSchönwart, Rüdiger Stanko et Ommo Wille

     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2 

    Les deux femmes au vase bleu (1935) de Fernand Léger et un canard la tête en bas, Musée des Beaux-arts de Lille

     

    Open Air Muséum

    Chasse aux canards du 10 avril au 5 juillet 2015

    Musée des Beaux-Arts de Lille

     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2 

    L'ombre, bronze d'Auguste Rodin (1880), corps souffrant de la Porte de l'enfer

    Derrière, l'ombre du canard du collectif interduck, Musée des Beaux-arts de Lille

     

     

    Source:

    Dossier de presse

     

     

    Donald Duck à Lille: l'art du détournement 2

    L'ombre, canard écrasé par ses péchés, collectif interduck selon Rodin

    Musée des Beaux-arts de Lille

     

     

     

     

     

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           D'insolites guirlandes de boules multicolores attirent le regard à la sortie de la station de métro "Palais-Royal". Le Kiosque des Noctambules, clinquant comme un manège forain immobile, est composé de deux coupoles dessinées par Jean Michel Othoniel en l'an 2000.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    bouche du métro Palais-Royal
     

       Une coupole est solaire avec des perles géantes aux tons chauds, couronnée d'un personnage en verre soufflé, le soleil (?).


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    La coupelle aux teintes chaudes et la coupelle aux teintes froides


        L'autre coupole est lunaire avec des teintes froides, couronnée d'un personnage violet la lune (?). Soutenues par des piliers de fonte d'aluminium, les deux coupoles forment un huit, symbole d'éternité.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    le soleil



         Les côtés de l'édicule sont faits d'une résille d'anneaux de métal martelé, incrusté de verre coloré. Un petit banc permet aux arpenteurs de la nuit ou du jour de se retrouver.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Le banc


     

    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Anneaux martelés et verre de couleur



        En descendant l'escalier vers le métro, on découvre la deuxième partie de l'installation. Répondant au kiosque aérien, deux reliquaires sont creusés dans le mur du souterrain, face à face. Comme des vitrines de bijoutier, encadrées d'une bordure de métal très art nouveau, ils présentent  un amas de perles colorées. Le couloir est sombre et les bijoux de pacotille luisent doucement, loin de l'exubérance de la surface. En bas le mystère, en haut l'éclat du jour.


    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Perles colorées dans une vitrine encastrée dans le mur



        Le voyageur sortant des entrailles de la terre lève la tête vers un ruissellement de pierreries. Les légères couronnes donnent un air de fête à une simple bouche de métro. Le kiosque des noctambules est un bijou géant posé sur le pavé. Il illumine  les sévères façades qui entourent la place Colette.

        C'est une touche baroque défiant le classicisme des immeubles parisiens du XIXè siècle. La rue de Rivoli n'est pas loin avec ses arcades parfaitement alignées, toutes de retenue et de sobriété. Baroque et kitsch, refusant le bon goût, le Kiosque des Noctambules ré-enchante un monde de grisaille.


        La nouvelle sortie de métro "Palais-Royal" est un écho aux arabesques art nouveau d'Hector Guimard. Au début du vingtième siècle, Guimard dessina les bouches d'entrée du nouveau métropolitain. Au début du vingt-et-unième siécle, pour le centenaire du métro, Jean-Michel Othoniel remporte le concours de la RATP. Délaissant les matériaux de prédilection de son prédécesseur, la fonte et la pierre,  il opte pour le verre et le métal. Le verre, né du feu, est un matériau fragile qu'on rencontre assez peu dans l'art contemporain, surtout dans l'espace public.

     
      Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    Anneaux martelés et verre de couleur

     

        A partir d'une maquette, Othoniel a travaillé en collaboration avec des verriers de Venise pour obtenir ces perles translucides de verre soufflé.

        Jean-Michel Othoniel, né en 1964, a exposé nombre de colliers géants et de délicates constructions aux noms poétiques: paysage amoureux (1997), le collier infini (1998), La Fontaine du plaisir et des larmes (2001), Necklace of paradise (2002), Pluie d'or (2002), le bateau de larmes (2004) , la Couronne des coeurs renversés, la mât des Utopistes (2004) etc ... Le kiosque des noctambules s'est d'abord appelé « L’Impertinente ».



    Le kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel
    vers le théâtre de la Comédie Française

     


        Non loin de là, dans la cour du Palais Royal, les sévères colonnes de Daniel Buren  semble vouloir quadriller le monde, le contrôler. Dans une deuxième cour, Sphérades, les fontaines de Pol Bury reflètent les nuages du ciel parisien.


        Un peu plus loin, le ministère de la Culture est enveloppé d'une résille métallique dessinée par Francis Soler.





    Liens sur ce blog:
     
     
    Catherine-Alice Palagret
    Texte et photos

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       Crées en 1994, les Abribus parisiens, ou aubettes JC Decaux, sont en cours de remplacement. Le nouveau mobilier urbain, conçu par le designer Marc Aurel, est plus au goût du jour, de forme épurée et douce avec un toit inspiré d'une feuille de platane. Chaque aubette sera adaptée au lieu, avec un banc simple ou double.

     

    Nouveaux arrêts de bus à Paris, vers la smart city 

    Nouvel abribus parisien avec un double banc. Affiche Ray Ban

     

        Le nouvel abribus est plus écologique, consommant moins d'électricité en modulant l'éclairage. Le poteau surmonté du numéro de la ligne est seulement éclairé quand les bus circulent. Sous le numéro est indiqué le temps d'attente.

     

    Nouveaux arrêts de bus à Paris, vers la smart city

    Nouvel abribus parisien. Arrêt Solférino - Bellechasse

     

          Les premiers abribus installés sont gris clair, certains seront vert. Le nom des stations se détache en blanc sur fond bleu sombre. Il y aura aussi des toits végétalisés et d'autres avec des panneaux photovoltaïques. 

     

    Nouveaux arrêts de bus à Paris, vers la smart city

    Nouvel abribus parisien. Arrêt Guy Môquet. Affiche Guerlain

     

       Une centaine d'arrêt-bus auront des écrans interactifs tactiles donnant des informations sur le quartier, les Vélib et Autolib. Sur le côté, une prise USB permet de recharger ses portables. Ce n'est qu'un début. La smart city reste à inventer.

     

     

    Nouveaux arrêts de bus à Paris, vers la smart city

    Nouvel abribus parisien encore en travaux. Arrêt Grenier - Saint-Lazare

     

       Dans les abribus encore en travaux, entourés de palissade, les publicités sont déjà affichées.

     

     

    Nouveaux arrêts de bus à Paris, vers la smart city

    Nouvel abribus parisien, arrêt Centre Georges Pompidou

     

        Environ 2000 abribus seront installés à Paris, ce qui changera l'identité visuelle de la ville. Un tel changement n'a lieu que tous les quinze ans.

     

    Nouveaux arrêts de bus à Paris, vers la smart city

    Nouvel abribus parisien, arrêt Saint-Germain-des -prés. Affiche Best Mountain

     

     

    Nouveaux arrêts de bus à Paris, vers la smart city 

    Ancien abribus parisien aux lignes rectangulaires. Affiche William Saurin

     

     
      

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       Lors du vernissage de l'exposition Pierre Bonnard, Fleur Pellerin a publié sur Instagram et Twitter deux photos de tableaux (Jeux d'eau et triptyque de la Méditerranée). Seuls les invités aux vernissages bénéficiaient du privilège de pouvoir photographier les œuvres. Les gens de peu, les manants, c'est à dire ceux qui payent, étaient interdits de photos et les gardiens passaient leur temps à pourchasser les contrevenants qui avaient bien du mal à comprendre pourquoi le Musée d'Orsay interdisait depuis six ans ce qui était autorisé au Louvre ou à Beaubourg.

     

     

    La photo enfin autorisée au Musée d'Orsay

    Tweet de Fleur Pellerin, photo du triptyque de la Méditerranée

     

     

      Les internautes ont aussitôt dénoncé ce passe-droit. La ministre a répliqué qu'elle suivait la nouvelle charte "Tous photographes". Erreur! Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay refuse d'appliquer la charte, pour de fausses raisons, visant sans doute seulement à préserver la vente des catalogues et cartes postales. Tant pis pour les œuvres en majorité non reproduites.

     

     

    La photo enfin autorisée au Musée d'Orsay 

    Visiteurs du Musée d'Orsay photographiant le Docteur Gachet (1890) de Van Gogh

     

      

      Face à cette situation ridicule, Guy Cogeval a enfin cédé. Depuis mercredi, les photos sont autorisées au Musée d'Orsay. Seuls les trépieds, les perches à selfies et les flashes sont interdits. Il s'agit de faire des photos souvenirs à partager sur internet, pas des photos professionnelles. Les flashes altéreraient les couleurs des tableaux, ce qui est contesté par certains scientifiques.

        Attention au droit d'auteur. Seuls les artistes morts avant et en 1944 sont dans le domaine public.  Fleur Pellerin ignorerait-elle que Pierre Bonnard est mort en 1947, son œuvre ne sera dans le domaine public que 70 plus tard en 2018. En fait la ministre a négocié un droit de photo avec la Société des Auteurs.

     

     

    La photo enfin autorisée au Musée d'Orsay

    Visiteur du Musée d'Orsay photographiant "Deux tahitiennes sur la plage" (1891) de Paul Gauguin

     

      

       Le combat mené par Bernard Hasquenoph et les internautes sur Orsay Commons a payé. Il sera désormais difficile aux musées de ne pas appliquer la charte "Tous Photographes" dont se réclamait la ministre. Beaucoup de musées et de galeries utilisent d'ailleurs les réseaux sociaux pour promouvoir leur expositions et encouragent les visiteurs à poster leurs clichés sur le net.

     

     

    Liens sur ce blog:

    * Oscar Muñoz, Ambulatorio, des photos à fissurer

    * Musée de la Chasse et de la Nature, photos autorisées

    * Moi Auguste, empereur de Rome, à l'heure des selfies

     

     

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        Voir un homard géant suspendu au plafond doré du salon de Mars ne manquera pas de faire rire ceux qui apprécie l'initiative de confronter le baroque du Roi-Soleil au baroque du roi du néo-pop
     
     
     

     
    Lobster  de Jeff Koons à Versailles

     

        Il faudrait créer une nouvelle catégorie pour l'art contemporain: l'Art Rigolo. L'art qui amuse, au premier degré, sans doctes analyses et références historiques, même si les artistes n'ont rien d'innocent ou de naïf. Un art d'esbroufe et de dérision qui se moque de l'esprit de sérieux, un art dangeureusement proche de Disneyland.
     
       La confrontation de l'art contemporain à des lieux historiques accentue la provocation et le dérisoire de l'art d'aujourd'hui.

     

          Bien que la concurrence soit rude, Jeff Koons gagne le premier prix de l'art rigolo toute catégorie. Son Puppy de Bilbao rencontre un grand succès chez les touristes. Dernier en date, Split-Rocker à Versailles peut s'attendre au même accueil.
     

     

     
    Split-Rocker de Jeff Koons, à Versailles

     


         Puériles, cartoonesques, caricaturales, faciles, kitsches, toutes ces oeuvres sont attrayantes au premier regard. Elles suscitent souvent l'hostilité des "amateurs d'art". Ainsi l’Union Nationale des Écrivains de France demande à la ministre de la Culture, Christine Albanel, d'annuler la venue de Jeff Koons à Versailles. La culture française serait en grand danger! Si Versailles est un haut lieu de l'histoire française, la décoration rococo du château n'est pas exempte de mauvais goût et les plaisanteries de Jeff Koons s'accorderont à merveille avec les dorures surchargées des salons. Jeff Koons expose ses oeuvres au château de Versailles du 10 septembre 2008 au 4 janvier 2009.

        La plupart de ces artistes rigolos ont en commun de faire dans le gigantisme, comme si pour se faire entendre il fallait crier très fort. L'art pop, s'inspirant du surréalisme, joue sur les changements d'échelle, d'environnement et de texture, le détournement d'objets banals transformés en icônes. La plupart de ces oeuvres sont exposées en plein air et sont vite adoptées par un public qui apprécie aussi Disneyworld.
     
     
     
     
     

     

    Palagret
    art contemporain
    août 2008
     
     

     

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       Le poème Express N°00363 de Lucien Suel, affiché dans la rue, devient un poème visuel, une forme de street-art.

     

    Lucien Suel, caviardage de mots, poème express 

    poème Express n° 00363 de Lucien Suel

     

     

       Sur l'affiche raturée, seules trois phrases incomplètes ne sont pas biffées:

    Nous n'allons pas passer notre vie

    Nous avons autre chose à faire.

    C'est merveilleux!

     

     

    Lucien Suel, caviardage de mots, poème express

    poème Express n° 00363 de Lucien Suel

     

     

        Tous ces mots rayés font penser aux lettres censurées des prisonniers ou aux rapports expurgés d'informations essentielles mais secrètes.

     

     

     

    Lucien Suel, caviardage de mots, poème express

    poème Express n° 00363 de Lucien Suel

     

     Comme les dadaïstes et les participants de l'Oulipo, Lucien Suel pratique le caviardage. C'est un jeu littéraire où l'auteur choisit une contrainte. il s'agit ici de biffer les mots d'un texte imprimé afin d’obtenir un autre texte, un autre sens. En 1969, George Pérec décida lui d'écrire "La disparition" un roman où ne figurait pas la lettre E.

     

     

    Lucien Suel sur wikipedia

     

     

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