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Par Palagret le 3 Avril 2024 à 18:46
À Paris, la Bourse de commerce présente une installation de Kimsooja. Dans le cadre de l'exposition " Le monde comme il va " de la fondation Pinault, l'artiste coréenne a transformé la Rotonde en un jeu de miroirs.
Breathe - constellation, installation de Kimsooja
Le sol recouvert de miroirs reflète la coupole, 43 mètres plus haut et le "Panorama du Commerce", la fresque circulaire réalisée en 1889 par quatre artistes différents.
Breathe - constellation, installation de Kimsooja
Pour marcher sur les miroirs, il faut enfiler des chaussons, ce qui ajoute au léger déséquilibre qu'on ressent en voyant les rayures de la coupole bouger sous nos pas.
Breathe - constellation, installation de Kimsooja
Bourse de Commerce. Pinault collection
2 rue de Viarmes. 75001 Paris
Du lundi au dimanche de 11h à 19h
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Par Palagret le 15 Février 2024 à 13:07
De 1958 à son décès en 1962, Yves Klein travailla dans son atelier au 9 rue Campagne Première, la rue où travailla le photographe Eugène Atget (1857-1927).
Square Yves Klein, Paris
Au coin du boulevard Raspail et de la rue, un square honore la mémoire d'Yves Klein avec des bancs bleus, de ce fameux bleu outremer IKB (International Klein Blue ) dont il déposa le brevet le 9 mai 1960 à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).
Square Yves Klein
Square Yves Klein
Square Yves Klein
Yves Klein, monochrome, Beaubourg
Explications sur le IKB: https://fr.wikipedia.org/wiki/International_Klein_Blue
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Par Palagret le 14 Décembre 2019 à 22:25
En 1978, pour les dix ans du Centre Pompidou, Jean-Pierre Raynaud a conçu une œuvre in situ : container zéro, architecture mobile indépendante. Ce container de carreaux blancs, musée dans le musée, est en constante évolution et matérialise l'éternel recommencement, entre destruction et reconstruction.
Container zéro, 1988. Rat mort.
Carrelage, acier, électricité
Tout au long des années, divers objets se sont succédés dans l'écrin de carreaux blancs :
2018 - Cible - Peinture et émail sur métal
2018 - Croix noire
2016 - Ruban noir
2016 – Rat mort
2015 – Ruban jaune tri-secteur de zone à risque nucléaire
Variante ruban vert
2012 – Crânes et lettres plastique
2009 – Spacespot (Astronaute et pot blanc), Impression sur bâche.
2008 – Planche de Tintin. Original en noir et blanc 12 de l'affaire Tournesol.
Offerte au musée par la veuve du dessinateur.
Container zéro de Jean-Pierre Raynaud
avec planche originale d'Hergé
« Quand on sait qu'Hergé a collectionné du Raynaud toute sa vie, on peut trouver ironique que l'œuvre Container Zéro abrite dorénavant cette planche 12 d'Hergé, et que finalement elle lui serve de cadre ». Benoît Peeters, biographe d'Hergé.
Autres objets vus au cours des années : une échographie du fils de JP Raynaud, un tapis d'éveil pour tout-petit, une béquille, une photo de Pierre Restany, des pots de peinture, un drapeau français etc.
Container zéro de Jean-Pierre Raynaud
avec crâne
À la mort de l'artiste, un tableau de carreaux de céramique blanche sera placé comme image de l'achèvement, en écho au titre de l'oeuvre, le numéro zéro signifiant l'espace avant l'oeuvre, instant précis de son émergence.
Container zéro, vidéo de Palagret
" Les œuvres d'art ne sont pas faites pour être aimées mais pour exister."
Jean-Pierre Raynaud
Liens sur ce blog:Horizontal, un joyeux stabile-mobile d'Alexander Calder remplace le pot doréChine, le pot rouge de Jean-Pierre Raynaud, sculpture monumentale à Art Paris 2011
Beaubourg: Jean-Pierre Raynaud, Container Zéro, écrin stérile
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Par Palagret le 7 Décembre 2019 à 17:23
Exposition collective d’art contemporain au Collège des Bernardins en 2014
« Bien plus que de débattre, nous devons échanger nos poèmes et nos œuvres » Édouard Glissant
Alphabet de Jacques Villeglé
Dossier de presse:
Des hommes, des mondes prend acte du nomadisme des humains et propose une exposition en mouvement et en écho aux sons, aux formes et à la diversité du monde.
Vidéo de Palagret
Oeuvres de Djamel Kokane Dorleans, Chen Zen,
Jacques Villeglé, Achraf Touloub
Rassemblant les œuvres d’une quinzaine d’artistes contemporains internationaux, dont certaines seront produites spécialement pour l’exposition, Des hommes, des mondes se propose comme un viatique esthétique, petite provision de formes et de sens, pour faire face au grand voyage que représente la mondialisation.
Les rencontres, avec d'autres hommes vivant dans d'autres contextes, sont la source d'une perpétuelle acculturation au cours de laquelle les langages, les comportements, les signes et les formes se modifient continuellement, parfois par choix, souvent sous la contrainte. L'humanité devient ainsi une machine à fabriquer de l'identité et de la différence, de l’attraction et de la déstabilisation, univers de formes et de sens dans lequel chacun tente de trouver sa place.
Les artistes présentés sont de ceux qui ne s’arrêtent pas mais jouent de cette insatiable dynamique des choses pour mieux se définir eux-mêmes. Au-delà des concepts ou des grandes affirmations, ils posent un regard subjectif et personnel, non pour définir mais pour saisir ce – et ceux – qui constituent notre univers.
Œuvres bagages ou en transit, construites et pensées en mouvement, les créations présentées témoignent d’identités multiples, et de la traduction plastique d’une certaine « créolisation » du monde, dans la lignée de la pensée d’Edouard Glissant.
Ne souhaitant pas s'inscrire dans un modèle hégémonique et binaire, ils revendiquent « une mondialité » qui leur permet d’explorer les champs féconds de l'humanité en produisant des œuvres poétiques construites à partir d’esthétiques métissées, fragmentées et fragmentaires.
Artistes :
En production pour le Collège des Bernardins : Sylvie Fanchon, Djamel Kokene Dorléans, Ingrid Luche, Chloé Quenum, Achraf Touloub, Stéphane Vigny, Jacques Villeglé.
Et aussi : Nirveda Alleck, Rina Banerjee, Romain Bernini, Matthew Darbyshire, Basir Mahmood, Pascale Marthine Tayou, Bruno Perramant, Franck Scurti, Patrick Toscani, Chen Zhen...Mars 2014
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Par Palagret le 5 Décembre 2019 à 20:33
L'exposition "Préhistoire, une énigme moderne" met en lumière le lien qui unit la préhistoire à l’art moderne et contemporain. Les artistes et la société ont subi l’attrait des origines pendant la modernité, cédant à une vision fantasmée de ce qui était avant l’histoire. Des oeuvres contemporaines se confrontent à la Vénus de Lespugue, aux fresques pariétales ou au crâne de l'homme de Cro-Magnon. Parmi celles-ci Struttura del tempo (1992).
Face à une statuette féminine des Cyclades (2700-2300 &v J.C), se déploient cinq sculptures de Giuseppe Penone. Elles sont faites de terre cuite, bois et lianes, matériaux pauvres.
PRÉHISTOIRE, UNE ÉNIGME MODERNE
8 mai 2019 - 16 sept. 2019
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Par Palagret le 30 Janvier 2016 à 16:00
Comme dans un bizarre cabinet de curiosité où tout serait fabriqué et non collecté, Anselm Kiefer réalise une quarantaine de vitrines, « une accumulation de possibles », dans lesquelles il dispose des éléments épars, des fragments longtemps accumulés dans son atelier de l'Arsenal. Car Anselm Kiefer ne jette rien; ni restes de repas, ni jouets cassés, ni objets rongés, crevassés, décomposés:
"Quand je vois une connexion spirituelle entre deux éléments, ça me fait plaisir de les sortir et de jouer avec."
Der verlorene Buchstabe (la lettre perdue), détail, Anselm Kiefer
Selon le philosophe et spécialiste de la Kabbale Gerschom Scholem, l'alphabet divin primitif et la Torah reposent sur 23 lettres dont une seule est devenue invisible; le jour où cette lettre manquante réapparaîtra, les malheurs du monde cesseront
A la fin des années 80, Anselm Kiefer réalise à partir de ces rebuts des vitrines aujourd'hui exposées à Höpfingen. Pour l'exposition du Centre Pompidou il en crée de nouvelles.
Daphné, vitrine d'Anselm Kiefer
Selon la légende ovidienne, Daphné (dont le nom signifie laurier) est une nymphe d'une grande beauté qui se transforme en laurier-rose pour échapper aux avances d'Apollon qui la poursuit.
"AK - J'ai mis de l'ordre dans ma collection de choses, d'aquarelles, de toutes sortes de trucs. Cet ordre a mené aux vitrines ... en sélectionnant des objets qui réagissent l'un avec ou contre l'autre et me donnent des idées.
JMB - Pourquoi une vitrine plutôt qu'un tableau?
AK - La vitrine c'est comme un aperçu
JMB - Un trait d'esprit, une fulgurance?
AK - Un court-circuit. Lorsque je me promène dans mon atelier le soir, un peu fatigué, au moment où je ne travaille plus, je ne suis plus dans une logique, mais dans un autre monde: je vois mon atelier, je me promène dans mes cerveaux. Je vois les synapses ... Le vitrine c'est un détail ou un Ausschnitt ...
JMB - Un prélèvement, un extrait ...
AK - ... et les synapses se rencontrent. C'est ça oui.
Philemon + Baucis, vitrine d'Anselm Kiefer
Dans les Métamorphoses, Ovide relate le mythe de Philèmon et Baucis, un couple de Phrygiens pauvres ayant offert leur hospitalité à Zeus et à Hermès
JMB - Vous avez parlé de l'Arsenal comme d'un enfer, une relégation de rebuts de la société, d'objets éliminés et qui attendent une rédemption ...
AK - La rédemption c'est la découverte. Je découvre une chose, je découvre une autre chose, je les mets ensemble et parfois c'est une réussite parce que ça fonctionne. 1"
Philemon + Baucis, détail, Anselm Kiefer
Le verre des vitrines est obtenu à partir de la transformation du monoxyde de plomb où l’opacité du métal se transmute en transparence. Il y a donc une continuité entre le verre et le plomb qui scelle les vitrines. Organes anatomiques en plomb, objets de rebut, fougères, photographies, dessins, matériaux organiques s’y retrouvent piégés, tout juste sortis d’un « purgatoire ». Anselm Kiefer compare souvent ces vitrines à la putréfaction alchimique, premier stade de décomposition de la matière vile sur le chemin de la réalisation de la pierre philosophale.
Sur le verre de ces vitrines Anselm Kiefer griffonne le titre de la composition.
Philemon + Baucis, détail, Anselm Kiefer
Anselm Kiefer crée une poétique des ruines qui va des grands tableaux aux vitrines cerclées de plomb. Dans ces boîtes de verre, témoins de l'âge industriel et végétaux en voie de putréfaction, machines hors d'usage recouvertes de débris et feuilles jaunies, se mêlent. Les compositions enchâssées sont de mystérieuses évocations des mythes antiques ou de la Kabbale; passé et présent confondus.
vitrine d'Anselm Kiefer, détail
Daphné, détail, vitrine d'Anselm Kiefer
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Par Palagret le 18 Janvier 2016 à 20:04
Le bosquet du théâtre d'eau d'André Le Nôtre, entre le bosquet de l’Étoile et celui des Trois Fontaines, avait disparu après la tempête de 1999. Choisi après un concours international, Jean-Michel Othoniel et le paysagiste Louis Benech en ont recrée une version moderne en respectant le rythme ternaire voulu par Le Nôtre: trois espaces ovoïdes, trois sculptures-fontaines, des végétaux plantés en multiples de trois.
sculpture-fontaine de Jean-Michel Othoniel
Bosquet du théâtre d'eau, Versailles
Les Belles danses, les trois sculptures-fontaines d'Othoniel, sont composées d'arabesques dorées en perles de Murano. Elles s’inspirent directement des ballets donnés par Louis XIV et de l’Art de décrire la danse de Raoul-Auger Feuillet (1701). Othoniel ressuscite les pas du Roi dansant avec ses calligraphies de verre soufflé qui font écho aux entrelacs de buis des parterres de Versailles.
sculpture-fontaine de Jean-Michel Othoniel
Bosquet du théâtre d'eau, Versailles
Le théâtre d'eau de Jean-Michel Othoniel à... par PalagretPhotos et videos prises à l'arrêt des fontaines, permettant de mieux voir l'architecture des sculptures mais bien évidement les jeux d'eau sont essentiels à l'oeuvre.
sculpture-fontaine de Jean-Michel Othoniel
Bosquet du théâtre d'eau, Versailles
Lien sur ce blog:
le-kiosque-des-noctambules-de-jean-michel-othoniel-une-touche-baroque
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Par Palagret le 7 Décembre 2015 à 13:41
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, douze icebergs sont apparus devant le panthéon. Icewatch, l'oeuvre d'Olafur Eliasson, est disposé sur le pavé comme le cadran d'une horloge, un cadran polaire. Ces morceaux de Groenland nous alertent sur le réchauffement climatique. Les douze blocs fondent doucement sous la température encore automnale. Les enfants grattent la glace aux reflets bleutés et essayent de détacher un petit morceau de cette banquise parisienne qui contient des bulles d'air millénaires. Ils la goûtent aussi sous le regard inquiet des parents.
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
«C'est de la neige compressée, or la neige est faite d'eau distillée, parfaitement pure. La glace en se formant emprisonne des bulles d'air, des “time capsules” qui nous donnent des indications précises sur la qualité de l'air et même sur sa chaleur. On peut ainsi lire dans l'épaisseur de la glace l'histoire des hommes. On voit ainsi apparaître dans les glaciers du Groënland des traces des premières pièces de monnaie en or et en argent fabriquées vers -560 avt JC en Lydie. On a donc la trace par la pollution atmosphérique de l'apparition de l'argent sur notre planète!» déclare le géologue Minik Rosing qui a travaillé avec Eliasson (1).
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Sur la façade du Panthéon quatre portraits de résistants par Ernest Pignon-Ernest:
Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay
«Ce qui est beau, renchérit en artiste Olafur Eliasson, c'est de pouvoir ainsi toucher la glace. Ses aspérités ont été lissées par leur séjour dans la mer qui les a peu à peu érodées. Elle a une couleur extraordinaire qui fait rayonner la lumière de façon particulière et changeante. C'est à la fois d'une incroyable beauté et d'une incroyable poésie. Elle a aussi un son ... C'est toute une série de craquements profonds, une musique quasi surnaturelle.» (1)
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
devant la mairie du Vè arrondissement
Installée dans le cadre de la COP 21, l'oeuvre d'Eliasson, est éphémère et disparaîtra plus ou moins vite, selon la température, la pluie et le vent. En environ cinq jours.
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Dénonçant le réchauffement climatique, cette installation a quand même déployé de gros moyens polluants, six gros camions remorque, pour faire venir la banquise du glacier de Nuuk jusqu'au pavé parisien, au sommet de la montagne Sainte Geneviève.
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21,
vers la rue Soufflot
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Source:
in le Figaro
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Par Palagret le 10 Novembre 2015 à 12:40
Dans la halle du 104, des vitraux de Daniel Buren sont suspendus au plafond ou habillent les fenêtres rondes, dans le cadre de l'exposition Follia Continua.
Occuli et tondi, Daniel Buren, 104
Occuli et tondi, Daniel Buren, 104
Occuli et tondi, Daniel Buren, 104
Occuli et tondi, Daniel Buren, 104
Occuli et tondi, Daniel Buren, 104
"GALLERIA CONTINUA fête 25 ans d'accompagnement artistique et de partage. Des sous-sols aux hauteurs du CENTQUATRE-PARIS, près de 2000 m² d'exposition accueillent des œuvres monumentales ou intimes, d'artistes de renommée internationale ou plus émergents.
Avec notamment : Ai Weiwei, Kader Attia, Daniel Buren, Chen Zhen, Berlinde De Bruyckere, Antony Gormley, Mona Hatoum, Anish Kapoor, Michelangelo Pistoletto, Pascale Marthine Tayou..."
Follia Continua
du 26 septembre au 22 novembre 2015
Le Cent Quatre
5 rue Curial, Paris XIX
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Par Palagret le 24 Mai 2015 à 15:25Les colonnes de Buren à l'abandon?article de janvier 2008 republié après disparition
«Des milliers de gens viennent du monde entier voir quelque chose qui est à moitié détruit», a déclaré le plasticien Daniel Buren à l'AFP, le vendredi 28 décembre 2007. Il accuse l'Etat de laisser son oeuvre à l'abandon. « C'est une forme de vandalisme, mais c'est du vandalisme d'Etat».
Buren: les colonnes du Palais Royal
envoyé par Palagret
Installés dans la cour d'honneur du Palais Royal à Paris, « les deux plateaux » comprennent 260 colonnes octogonales rayées noir et blanc. De hauteurs différentes, les tronçons créent un rythme qui contraste avec le classicisme de la colonnade de la cour d'honneur.
La cour d'honneur du Palais Royal à Paris
Les deux plateaux, installation in situ de Daniel Buren, avec un touriste perché.
Les colonnes prennent racine en sous-sol, sous le grillage, et elles émergent à l'air libre comme si elles surgissaient du sol archéologique de Paris. On dirait des ruines mais des ruines fort peu romantiques. Des ruines organisées selon une formule mathémathique qui ne laisse rien au hasard? Dans l'oeuvre de Buren les bandes mesurent toujours 8, 7 cm de largeur. On peut y voir aussi des arbres coupés dans leur élan vital vers la lumière. S'agit-il de naissance ou de mort? D'épanouissement ou de contrôle? On peut y voir tout simplement des formes rigoureusement pensées pour un cadre précis.
La cour d'honneur du Palais Royal à Paris
Les deux plateaux, installation in situ de Daniel Buren
De l'eau devrait circuler autour des colonnes souterraines éclairées de jeux de lumières. Or rien ne fonctionne plus depuis huit ans. Le jeu entre l'air et l'eau, la surface et les profondeurs, le négatif et le positif n'existe plus. Le mouvement crée par l'eau et la lumière qui s'y reflète devait atténuer la sévérité de l'installation. Reste l'immobilité de la pierre sévèrement alignée.
Pièces de monnaie jetées sur la fontaine asséchée de Daniel Buren
Daniel Buren proteste: « Est-ce qu'on ne montre que 50% d'une oeuvre dans un musée? Sans vouloir me comparer à la Concorde, dont les fontaines ne sont pas en panne sèche, aucun bassin de Paris n'est laissé comme ça sans eau. Franchement n'importe quel trottoir est mieux entretenu... »En 1986, Jack Lang commande une oeuvre à Daniel Buren pour la cour d'honneur du Palais Royal. L'oeuvre conceptuelle est composée en résonance avec les colonnades du 19è siècle: “Travailler sur un lieu n'est pas une nouveauté absolue, loin de là. Mais il faut remonter à la renaissance pour retrouver cela. ... Ma démarche a été de reconsidérer le lieu comme essentiel, y compris dans la production artistique.“ 2
Les colonnes du XXè siécle en écho aux colonnes du XIXè siècle dans la cour d'honneur du Palais Royal, à Paris.
Une nouvelle bataille des anciens et des modernes commence. Les gardiens de l' « Art » se déchaînent. Comment oser dénaturer un site classique chargé d'histoire en y mettant une telle chose! Remplaçant un parking, l'installation est qualifiée de « furoncle » et de « cancérigène »! Les palissades du chantier se couvrent d'injures et de jeux de mots: "le crime de M. Lang", "Lang-ouste" etc. Avec le changement de majorité, François Léotard succède à Jack Lang mais les travaux se poursuivent au grand désespoir des riverains qui refusent de voir que la rigueur des colonnes de Buren s'accorde à l'architecture du lieu.1
Comme la pyramide du Louvre de leoh Ming Pei, tant décriée à l'origine, les colonnes de Buren appartiennent aujourd'hui au paysage parisien et leur destruction créerait un nouveau scandale.
Les visiteurs s'amusent ou méditent sur les colonnes de Buren
Les colonnes aux rayures noires et blanches ont redynamisé les galeries du Palais Royal, de nouvelles boutiques se sont ouvertes pour bénéficier de l'afflux de touristes. Ils se font photographier assis ou debout sur les colonnes tronquées comme sur un piédestal. Les enfants jouent à saute-mouton ou à cache-cache. En ce premier jour de l'an 2008, ils jettent des pièces de monnaie dans la fontaine asséchée et font des voeux, comme à la fontaine de Trévi!Souhaitons que la fontaine retrouve son état d'origine! Si les colonnes de Buren sont un succès public, l'intention de l'oeuvre est édulcorée, laissant place à un simple divertissement.
Les enfants jouent sur les colonnes de Buren
Aujourd'hui, Daniel Buren menace de détruire ses colonnes. « Si les deux plateaux qui sont placés au coeur de Paris, sous les yeux du Conseil d'Etat et du Conseil Constitutionnel, sont laissés au délabrement, qu'est-ce que cela doit être ailleurs en France? ».
vue aérienne des "deux plateaux" de Daniel Buren.
oeuvre in situ dans la cour d'honneur du Palais Royal à Paris
Il n'est pas sûr que Daniel Buren ait le droit de détruire les colonnes, elles appartiennent à l'état. Des crédits sont prévus pour la rénovation. La menace de détruire son propre travail est avant tout un cri d'alarme de l'artiste, un appel à l'aide. Les oeuvres contemporaines, souvent complexes, sont fragiles et coûteuses à entretenir. Comme rien n'a été fait, la réfection des "deux plateaux" coûtera plus que l'oeuvre originale. L'étanchéité de la dalle et l'électricité sont à revoir. A quoi sert de commander des oeuvres pour les laisser se dégrader!
Place des Terreaux à Lyon, le jardin minéral de Buren est lui aussi en mauvais état.
Pendant que Daniel Buren et le ministre de la Culture se querellent par journaux interposés, Jean-Pierre Raynaud laisse détruire un des ses cubes au marteau-piqueur.
Textes et photos: Catherine-Alice Palagret
La Coupure de Daniel Buren à l'Hôtel Salé
La Force de l'Art 2: Daniel Buren, un vitrail éphémère
Buren, la Pergola colore les pavés de l'Hôtel de la Monnaie à ParisDaniel Buren, Rotation à Sérignan, transparence et reflets
Les colonnes rénovées de Buren à nouveau visibles au Palais Royalvoir une photo des deux plateaux quand l'éclairage fonctionnait sur le site de Daniel Buren
autres photos des deux plateaux
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