-
Icewatch d'Olafur Eliasson, banquise fondante devant le Panthéon, COP 21
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, douze icebergs sont apparus devant le panthéon. Icewatch, l'oeuvre d'Olafur Eliasson, est disposé sur le pavé comme le cadran d'une horloge, un cadran polaire. Ces morceaux de Groenland nous alertent sur le réchauffement climatique. Les douze blocs fondent doucement sous la température encore automnale. Les enfants grattent la glace aux reflets bleutés et essayent de détacher un petit morceau de cette banquise parisienne qui contient des bulles d'air millénaires. Ils la goûtent aussi sous le regard inquiet des parents.
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
«C'est de la neige compressée, or la neige est faite d'eau distillée, parfaitement pure. La glace en se formant emprisonne des bulles d'air, des “time capsules” qui nous donnent des indications précises sur la qualité de l'air et même sur sa chaleur. On peut ainsi lire dans l'épaisseur de la glace l'histoire des hommes. On voit ainsi apparaître dans les glaciers du Groënland des traces des premières pièces de monnaie en or et en argent fabriquées vers -560 avt JC en Lydie. On a donc la trace par la pollution atmosphérique de l'apparition de l'argent sur notre planète!» déclare le géologue Minik Rosing qui a travaillé avec Eliasson (1).
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Sur la façade du Panthéon quatre portraits de résistants par Ernest Pignon-Ernest:
Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay
«Ce qui est beau, renchérit en artiste Olafur Eliasson, c'est de pouvoir ainsi toucher la glace. Ses aspérités ont été lissées par leur séjour dans la mer qui les a peu à peu érodées. Elle a une couleur extraordinaire qui fait rayonner la lumière de façon particulière et changeante. C'est à la fois d'une incroyable beauté et d'une incroyable poésie. Elle a aussi un son ... C'est toute une série de craquements profonds, une musique quasi surnaturelle.» (1)
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
devant la mairie du Vè arrondissement
Installée dans le cadre de la COP 21, l'oeuvre d'Eliasson, est éphémère et disparaîtra plus ou moins vite, selon la température, la pluie et le vent. En environ cinq jours.
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Dénonçant le réchauffement climatique, cette installation a quand même déployé de gros moyens polluants, six gros camions remorque, pour faire venir la banquise du glacier de Nuuk jusqu'au pavé parisien, au sommet de la montagne Sainte Geneviève.
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21,
vers la rue Soufflot
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Icewatch, installation d'Olafur Eliasson, place du Panthéon, COP 21
Source:
in le Figaro
« Daniel Buren, Occuli et tondi au 104Nuit Blanche 2015, sur la Petite Ceinture: Strijbos et Johan, Stéphane Ricordel, Michel Blazy »
-
Commentaires