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C'est l'été, il fait chaud (en théorie), c'est le moment de promouvoir de nouvelles boissons rafraîchissantes. Les Malibu cocktails, à base de rhum parfumé à la noix de coco, déclinent une campagne publicitaire avec des affiches toujours dans le style d'Arcimboldo, un style très simplifié. Les portraits sont composés de fruits, principalement du citron vert dont les rondelles forment les yeux.
Malibu Fresh et Caribbean Cosmo, affiches Malibu à la manière d'Arcimboldo
Sur fond bleu, le bleu de la glace, un portrait composé vante Malibu Fresh à la menthe. L'image est structurée autour de la bouteille blanche, comme les affiches de la campagne précédente. Les yeux écarquillés et le mouvement tournant des feuilles nous disent que le cocktail secoue, il est vraiment d'une fraîcheur extrême, ainsi le proclame le slogan.
Malibu Fresh fraîcheur extrême, affiche Malibu à la manière d'Arcimboldo
Une brillante nouveauté pour le packaging, les mix-bags, pochettes souples avec un robinet. Là les portraits composés sont peu convaincants. Les visages sont placides, déjà trop de Malibu? Le robinet marron forme la bouche, des agrumes et des cranberries forment la chevelure autour du paquet Caribbean Cosmo.
Mix-bag Caribbean Cosmo, affiche Malibu cocktails à la manière d'Arcimboldo
Pour Tropical Caipirinha (mangue, menthe, citron vert), des rondelles de citron vert et des feuilles de menthe forment la chevelure. Un mix-bag rouge sur fond rouge pour Caribbean Cosmo au regard féminin, jaune sur fond vert pour Tropical Caipirinha. Les fonds sont éclaboussés par la fraîcheur du mix-bag juste sorti du réfrigérateur.
Tropical Caipirinha, Push & serve
affiches Malibu Cocktails à la manière d'Arcimboldo
Vendre des cocktails alcoolisés prêt-à-servir dans une pochette souple d'un litre cinq ne semblent pas une très bonne idée; ça fait bas de gamme comme les cubi en plastique de vin bon marché. Pas très appétissant.
Push & serve dit l'affiche, en bon français. Appuyer sur un robinet sur une pochette souple probablement pas très stable ne doit pas être évident. Les vacanciers peuvent toujours la coincer dans le sable, à la plage, mais là il faut transporter la glacière. Si vous tenez mal le mix-bag, le liquide doit vous couler sur les doigts. Une idée de packaging renversante.
De plus l'été est pourri, les plages sont délaissées, il pleut et il ne fait pas très chaud; un chocolat chaud serait plus adapté qu'un cocktail à servir frais mais bon, la campagne publicitaire a été préparée à l'avance, il faut bien s'en servir. De toutes façons, Malibu ne fait pas de chocolat. Et qui boit du chocolat chaud à l'apéritif?
Liens sur ce blog:
Art et publicité: affiches Caribbean Création de Malibu et Arcimboldo, nouveaux visuels hivernaux
Art et publicité: affiches Caribbean Création de Malibu à la manière d'Arcimboldo I
Affiches Darty à la manière d'Arcimboldo, têtes composées
Les quatre saisons d'Arcimboldo
Palagret
archéologie du quotidien
août 2011
"L'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération."
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Entre ordre et chaos, les fourmis collectent et transportent la nourriture dans l'installation artistico-scientifique de Robin Meier & Ali Momeni au Palais de Tokyo.
Arène centrale avec six plateaux, six caméras et un millier de fourmis Attas
The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni
Voici une petite vidéo du dispositif "The tragedy of the Commons", filmé dans la pénombre.
The tragedy of the Commons, Robin Meier & Ali... par PalagretInterview de Robin Meier & Ali Momeni ici
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Palagret
art contemporain
août 2011
Photos et vidéo de Palagret en Creative Commons
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Dans la pénombre, les visiteurs marchent lentement et parlent à voix basse se penchant pour observer le millier de fourmis Atta courant le long des tubes de plexiglas et dans l'arène centrale. Il règne une atmosphère feutrée, presque religieuse, avec en fond sonore le bruit des insectes, amplifié par les haut-parleurs.
Les fourmis Atta coupeuses de feuilles transportent des pétales et des feuilles de rosier
The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni
Ici les fourmis, libres et prisonnières à la fois dans le dispositif imaginé par Robin Meier & Ali Momeni, cherchent leur nourriture, attirées par des végétaux et des parfums. Elles dédaignent le livre et la morceau de tulle peu comestibles, préférant les feuilles vertes et rouges. Les fourmis coupeuses de feuilles semblent aller en tous sens, grignotant les végétaux et les transportant d'un point à un autre dans un ballet mécanique sans fin. Les fourmis sont en video-surveillance, six caméras les observent et retransmettent leur déplacement sur une table ronde derrière l'arène centrale.
The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni
Palais de Tokyo, Paris
Robin Meier & Ali Momeni mettent en scène "la tragédie des biens communs" une théorie controversée de Garrett Hardin selon laquelle: "l'accès libre à une ressource limitée pour laquelle la demande est forte mène inévitablement à la surexploitation de cette ressource et finalement à sa disparition. Chaque individu ayant un intérêt personnel à utiliser la ressource commune de façon à maximiser son usage individuel, tout en distribuant entre chaque utilisateur les coûts d'exploitation, est la cause du problème." 1
Arène centrale avec six plateaux et six caméras
The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni
Les fourmis s'approprient le maximum de feuilles mais c'est pour le bien commun, elles n'ont pas d'intérêt personnel égoïste. Dans un nid, les fourmis ne travaillent-elles pas ensemble, comme un tout mais ce tout sait-il gérer des ressources limitées? La réserve de nourriture va-t-elle être surexploitée, s'amenuiser puis disparaître. Les fourmis vont-elles mourir comme le titre du dispositif "The tragedy of the Commons" le laisse entendre?
The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni
L'installation artistico-scientifique de Robin Meier & Ali Momeni fascine les visiteurs et laisse bien des questions en suspend, nous renvoyant à la problématique de l'économie durable et de l'art contemporain. A la différence d'un projet scientifique, les plasticiens ne cherchent pas à prouver une théorie et ils ne publieront pas de résultats savants sur le comportement des fourmis.
The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni
Vidéo de The tragedy of the Commons ici
Dossier de presse:
Tous deux de formation musicale, Robin Meier & Ali Momeni développent une pratique complexe où la science se mêle à une forme d’art hybride. En véritables éthologues, et en étroite collaboration avec scientifiques et laboratoires spécialisés, ils observent et manipulent le comportement de certaines espèces animales pour établir ensuite des dispositifs mécaniques et informatiques mettant en scène une interaction entre la machine et l’animal par le son.
The Tragedy of the Commons [La tragédie des biens communs] consiste en une installation où des milliers de fourmis Atta – surnommées fourmis coupe-feuilles - produisent une chorégraphie en réagissant à des couleurs et à des odeurs judicieusement choisies. Amplifié, le son des fourmis génère des textures sonores à l’image de leurs mouvements au sein d'une structure architecturale, acoustique et automatisée.
À travers une forme de conditionnement, les deux artistes créent un marché de valeurs et de coûts fictifs pour la nourriture des fourmis. En introduisant cette notion de valeur, une couleur ou une odeur est transformée en marchandise capable d’influencer le comportement collectif. Mêlant biologie et économie comportementale, Meier & Momeni rendent audibles les mécanismes cachés d’une manipulation sociale.
The Tragedy of the Commons a été conçue avec l'aide du Laboratoire d'Ethologie Expérimentale et Comparée de l'Université Paris 13 (LEEC).
L'apport quotidien en feuilles de rosiers non traités est rendu possible grâce à l'aimable participation de :
Direction des espaces verts et de l'environnement. Division du XVIe arrondissement de Paris (atelier des jardins du Trocadéro)
Musée Rodin, Paris
Robin Meier
[1980] Vit et travaille à Paris.
Ali Momeni
[1975] Vit et travaille à Minneapolis.Morceau de tulle peu apprécié par les insectes
The tragedy of the Commons, installation de Robin Meier & Ali Momeni
Liens sur ce blog:
Robin Meier & Ali Momeni: surexploitation? The tragedy of the Commons
Palagret
art contemporain
août 2011
Photos et vidéo de Palagret en Creative Commons
Sources:
Garrett Hardin, The tragedy of the Commons, 1968, texte en français ici
1- in Wikipedia
Dossier de presse
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