• ArtParis: Chéri Samba et Arcimboldo, stupéfaction

     

       Reprenant un des tableaux les plus étranges de la peinture occidentale, le portrait composé de l'Hiver par Arcimboldo, Chéri Samba lui oppose un homme stupéfait. De légers traits de peinture autour de sa tête expriment une « tempête sous un crâne », un procédé venu de la bande-dessinée.

     

     

    Art Paris Afrique Cheri Samba stupéfaction Arcimboldo 2Stupéfaction, 2009, Chéri Samba,

    acrylique et paillettes sur toile, 135 x 200 cm

     

     

       Qu'est-ce qui stupéfie tant l'homme au costume bleu? Il y a dans la sculpture africaine traditionnelle beaucoup de masques tout aussi bizarres et terrifiants. Est-ce la virtuosité d'Arcimboldo qui avec un tronc tordu et des racines forme un visage raviné dont un champignon forme la bouche? Le citron et l'orange, seules taches lumineuses dans un sombre portrait? L'homme réfléchit-il à la vieillesse, à l'érosion que le temps fait subir aux visages?

     

     

    Art Paris Afrique Cheri Samba stupéfaction ArcimboldoStupéfaction, 2009, Chéri Samba, détail

     

     

       Le texte inscrit à gauche ne nous éclaire pas beaucoup. C'est un mélange de mots africains et français. On y lit artiste, Arcimboldo, oeuvre, reproduire, une fois encore, stupéfiante. Une phrase entière énonce: « Marcher avec les grands pour cesser de demeurer un vieil enfant ». Il s'agit donc de la vieillesse.

     

       D'une fausse naïveté, les tableaux de Chéri Samba ont la même simplicité que les enseignes qu'il peignait au début de sa carrière. Il mêle des images proches de la peinture populaire et de la BD, ajoutant un texte dans une cartouche.

     

       Il y a toujours de la dérision dans ses tableaux: « le sirène » représentant un homme barbu, « Réfléchir avant d'agir » où un homme contemple un rocher, proche de Magritte, « Discours aux affamés » où un officier lit un discours à des morts de faim. De l'humour et de la critique, qu'il parle du sida, de la corruption, de la faim ou de l'évangélisme (les imitateurs en faux Jesus).

     

        De son vrai nom Samba wa Mbimba N’zingo Nuni Masi Ndo Mbasi est né en 1956 en République démocratique du Congo. Illustrateur pour le magazine Bilenge Info, il peint des oeuvres personnelles et commence à être connu.

        Chéri Samba est aujourd'hui l'un des artistes africains les plus célèbres après l'exposition « Les Magiciens de la terre » en 1989 au Centre Pompidou, une exposition en 2004 à la Fondation Cartier et sa participation à la 52e Biennale de Venise.

     

     

    Art Paris Afrique Cheri Chérin mondialisationLes défis de la mondialisation, 2004, Chéri Cherin,

    Acrylique sur toile, 11 x 232 cm

     

     

         Dans le stand Afriques, ArtParis présente plusieurs artistes africains contemporains qui manient l'ironie. « Les défis de la mondialisation » de Chéri Chérin montre la fuite éperdue de la faune africaine ... devant le progrès? « Free World » de Gonçalo Mabunda est une mappemonde faite d'armes. Les masques de Calixte Dakpodan sont fait de ressorts, ironique pastiche des masques traditionnels.

     

     

    Art Paris Afrique Dakpogan masqueL'ancien combattant, 2009,  de Calixte Dakpodan

     

     

       La mondialisation, le métissage culturel, font émerger des artistes non seulement chinois ou indien mais de tous les continents. L'art africain n'appartient plus aux cabinets de curiosités ou aux musée des Arts Premiers mais aux foires internationales et aux collectionneurs d'art contemporain.

     

     

    Art Paris Afrique"L'espoir fait vivre" de Chéri Samba, acrylique sur toile et "Free World" de Gonçalo Mabunda, fer, armes neutralisées et matériaux de récupération

    Stand Afriques à ArtParis

     

     

    ArtParis

    du 18 au 22 mars 2010

    Grand Palais

     

     

    Liens sur ce blog:

    ArtParis, crânes et squelettes, de bien joyeuses vanités

    Armes et violence dans l'art contemporain

    Arcimboldo, les quatre saisons

     

    Oeuvres de Chéri Samba

     

    Palagret

    Texte et photos

     

     

     

     
    « Aurèle, le chien jaune perdu de Shanghai, projet abandonnéArmes et violence dans l'art contemporain »
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