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JO Paris 2024. Comment contourner l'interdiction de publicités se référant aux Jeux si vous n'êtes pas un sponsor officiel
Le Comité d'organisation des jeux olympiques (COJO) veille jalousement sur les intérêts de ses sponsors et traque les publicités "illégales". Les marques qui n'ont pas versé des millions au comité n'ont pas le droit d'utiliser les termes "jeux olympiques", "olympisme", "olympique", "olympiade". Des termes qui font pourtant partie du vocabulaire courant. Les confiseurs n'ont même pas le droit de faire des médailles en chocolat reproduisant les vraies !
Par contre les sponsors officiels, par dérogation spéciale, ont le droit de défigurer les monuments historiques. Ainsi, l'Opéra de Paris est barré par une immense affiche à la gloire de Samsung. Charles Garnier aurait maudit ces profanateurs, lui qui, dès 1871, protestait contre les publicités dénaturant la ville:
"N’êtes-vous pas comme moi; ne vous sentez-vous pas offusqués par ces grandes pancartes industrielles qui s’étalent au milieu de nos rues, s’imposent à nos regards et nous gâtent tant de belles vues de notre cité ? "
Et la façade du Centre Pompidou est caché par une projection d'animations à la gloire de Nike.
Publicité Nike sur la façade du Centre Pompidou pendant les Jeux Olympiques
Pour détourner cette interdiction, Apple déploie de grandes affiches évoquant le sport. Des dessins réalisés sur l'Ipad Pro par Simon Landrein.
Les musées parisiens s'affichent sur les bus, se référant aux Jeux sans les nommer.
"Ne manquez pas nos champions"
Publicité du Musée d'Orsay sur un bus
pendant les Jeux Olympiques
Des slogans malins. Les raboteurs de parquet de Gustave Caillebotte, tableau célèbre du Musée d'Orsay, deviennent des champions. Et les Nymphéas de Claude Monet, trésor du Musée de l'Orangerie, au coeur du stade, nous invitent à plonger dans le grand bain.
"au coeur du stade, Nagez dans le grand bain"
Publicité du Musée de l'Orangerie sur un bus
pendant les Jeux Olympiques
Même en privatisant une partie du vocabulaire, les gardiens du COJO n'ont pas été assez vigilants. Il reste encore des centaines de mots se référant au sport et les publicitaires ont encore de quoi s'amuser. La prochaine fois, le COJO essaiera de bannir tout le dictionnaire. Mais est-ce bien légal de s'attaquer ainsi aux biens communs ?
Les-affiches-agacantes-charles-garnieren 1871
Nike-envahit-le-centre-pompidou
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