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Lee Ufan: l'arche de Versailles encadre le château
Comme un arc-en-ciel gris, "l'arche de Versailles" de Lee Ufan encadre le château côté jardin. Une immense arche d'acier haute de 15 mètres et large de 11 est solidement ancrée dans le sol, contre-butée par deux gros rochers. L'arche guide le regard vers le ciel. Au sol une plaque d'acier reflète l'arche et les nuages et nous guide vers l'axe royal. C'est une porte, un passage qui va du château au jardin et au canal.
Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014
Devant la façade du château de Versailles, côté jardin
Dans ses sculptures, Lee Ufan n'utilise que de l'acier, matériau usiné symbole de modernité, et des rochers, éléments naturels trouvés dans la nature.
"Pour moi, la pierre doit être aussi âgée que la terre. Et je suis toujours à la recherche de la pierre neutre, la pierre abstraite qui n’a pas une image ou un sens particulier. J’utilise aussi la plaque de fer, c’est un produit de la société industrialisée. En mettant ensemble la pierre et le fer, j’essaie de faire le lien entre la nature et le monde industrialisé" 1
Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014
Un rocher à côté du bassin et des sculptures de bronze
château de Versailles
Relatum, tel est le titre générique des 10 oeuvres exposées, 9 dans le jardin et une dans le château.
"Depuis les années soixante-dix, je donne à mes œuvres ce titre de Relatum, pour exprimer le fait qu'un être ne peut pas exister seul, mais qu'il a un sens dans un phénomène relationnel. Un être n'a de sens que dans un monde de relation. À l'origine, en latin relatum est un terme géométrique qui désigne la fonction relationnelle. Je l'ai adopté pour renvoyer à l'idée d'un espace phénoménologique.
Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014
Lee Ufan, avec ses sculptures minimalistes se fond dans le jardin du Roi-Soleil. Certaines de ses installations dans les bosquets passent inaperçues des touristes plus attirés par les sculptures dorées des bassins et le marbre blanc des statues de déesses que par l'art contemporain.
Relatum, earth of the bridge, sculpture de Lee Ufan, 2014
Dans une allée conduisant au bassin d'Apollon, Versailles
On est loin de l'art néo-pop de Jeff Koons, Murakami ou Joanna Vasconcelos. Leur oeuvres colorées créaient un clash visuel avec le château et les jardins. A Versailles, Lee Ufan, le plasticien coréen du courant Mono Ha, est plus proche des austères sculptures d'acier corten de Bernar Venet. L' arche de Versailles de Lee Ufan, côté jardin, répond à la parenthèse d'acier (85.8° Arc X 16) que Bernar Venet avait installé en 2011 devant le château, côté cour, encadrant la statue équestre de Louis XIV.
85.8° Arc X 16, sculpture de Bernar Venet
devant le château de Versailles
Les sobres sculptures de Lee Ufan ne devraient pas trop déranger les défenseurs d'un Versailles figé aux siècles des rois de France. Les traditionnalistes oublient que Louis XIV faisait appel aux créateurs de son temps qui, même s'ils s'inspiraient de l'antique, savaient innover.
autres oeuvres à suivre
Lee Ufan
17 juin - 2 novembre 2014
Château de Versailles
Relatum, l'arche de Versailles, Lee Ufan 2014
château de Versailles, côté jardin
L'art contemporain à Versailles sur ce blog:
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Split Rocker de Jeff Koons à Versailles
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Lee Ufan, Relatum, le repos de la transparence
Touristes sous la pluie se photographiant au château de Versailles
devant l'arche de Lee Ufan
Palagret
art contemporain et patrimoine
juillet 2014
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Tags : Lee Ufan, Versailles
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