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Par Palagret le 6 Novembre 2014 à 17:42
Les silhouettes blanches de Jérôme Mesnager sont fréquentes sur les murs des villes. Il est surprenant d'en trouver une dans un village déserté. Le street-art est avant tout un phénomène urbain.
Le bonhomme blanc de Mesnager au bord du Salagou, village de Celles
Sur une porte de grange à demie-murée, un corps blanc de Jérôme Mesnager: son "homme en blanc" tend les bras vers un quartier de lune. A côté de la peinture, un tag: un coeur ailé prêt à s'envoler pour rejoindre la pleine lune qui monte doucement au-dessus du lac. Combien de temps la peinture de Jérôme Mesnager restera-t-elle là? La pluie et le soleil, les autres tagueurs et les voleurs de street-art menace cette empreinte de corps en mouvement.
Le lac artificiel du Salagou et ses ondulations de ruffe rouge
En 1969, la mise en eau du lac artificiel du Salagou condamne le village de Celles à disparaître. Les 80 habitants sont évacués. L'eau devait submerger les maisons mais elles sont toujours là avec leurs murs de pierre volcanique. Les portes et les fenêtres sont murées, des grillages interdisent l'accès des cours pour éviter les pillages et les accidents. Il y a pourtant une mairie, une nouvelle guinguette les mois d'été et un projet de réhabilitation du village qui a survécu à la submersion programmée.
Ancien panneau routier indiquant le village de Celles, avant sa disparition annoncée
Le bonhomme blanc de Mesnager au bord du Salagou, village de Celles
Le nageur blanc de Mesnager au-dessus d'un autre personnage, Paris
Liens sur ce blog:
La disparition du vieux Paris et la savane de la rue de l'Ourcq, Mosko, Mesnager et autres
Jungle urbaine: Mesnager, Mosko et les poubelles sauvages
Street-art rural, l'art de gâcher le paysage
Street-art rural, graffiti des champs, tags bucoliques
Tags ruraux sur une maison à l'abandon
novembre 2014
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Par Palagret le 22 Octobre 2014 à 20:16
Les chewing-gums sur le trottoir sont une nuisance mais à Seattle ils deviennent du street-art. Près de Pike Market, un mur de brique d'environ 16 mètres de long est couvert de chewing-gums (bubble gums) usagés. C'est là que les spectateurs du Market Theater font la queue et au fil des ans, le Gum Wall c'est couvert de gomme ayant perdu son goût. Au début, on collait une petite pièce avec la gomme puis seulement la gomme. Les temps sont durs! Peu à peu le collage a débordé de l'allée et un coup de karcher a nettoyé la peu hygiènique invasion ... pour un temps. Le chewing-gum a repris sa progression devenant une bizarre attraction touristique. Une nouvelle forme de street-art ... collant.
Chewing-gums collés sur le Gum Wall du Market Theater à Seattle
La "Bubblegum Alley" à San Luis Obispo, Californie, est aussi célèbre que celle de Seattle. Les murs de chewing-gums deviennent des oeuvres de rue collaboratives quand des milliers de personnes y contribuent. Vue de loin, cette multitude de taches colorées est séduisante. De près, c'est un peu dégoûtant. On y voit alors un comportement compulsif et moutonnier qui ne tardera pas à se répandre à travers le monde grâce à internet.
Bubblegum alley à San Luis Obispo, Californie
Sachant que les français sont les deuxièmes consommateurs de chewing-gum après les américains, verrons nous bientôt des chewing-gums mâchouillés collés sur les nouveaux parapets en plexiglas du Pont des Arts pour remplacer les cadenas d'amour? Des cadenas pour symboliser l'amour, c'est une idée certes carcérale de la passion mais des chewing-gums pleins de salive seraient-ils plus avenants? A quoi serviraient-ils? A une vaste étude sur l'ADN des visiteurs?
Gum Wall du Market Theater à Seattle
Pendant ce temps, Ben Wilson, le chewing-gum man anglais, a peint des milliers de gommes incrustées sur les trottoirs de Londres. Depuis plusieurs mois, il travaille sur le Millenium bridge. Des passants lui demandent parfois des dessins particuliers. Pour un japonais il a dessiné un hommage aux victimes du tsunani. Ainsi une vilaine tache se charge d'émotion. Le déchet retravaillé crée du lien.
Ben Wilson peint sur un chewing-gum collé sur le bitume
Tant que les gens cracheront des chewing-gums, les murs et les trottoirs pourront pourront devenir des oeuvres de street-art.
Chewing-gums peints par Ben Wilson
Liens sur ce blog:
Des smileys sur le trottoir et sur les murs, street-art modeste
Ben Wilson sur le Millenium bridge
Les chewing-gums décorés de Ben Wilson
Palagret
street-art collaboratif
octobre 2014
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Par Palagret le 22 Octobre 2014 à 12:00
Les chewing-gums sur le trottoir sont une nuisance mais à Seattle ils deviennent du street-art. Près de Pike Market, un mur de brique d'environ 16 mètres de long est couvert de chewing-gums (bubble gums) usagés. C'est là que les spectateurs du Market Theater font la queue et au fil des ans, le Gum Wall c'est couvert de gomme ayant perdu son goût. Au début, on collait une petite pièce avec la gomme puis seulement la gomme. Les temps sont durs! Peu à peu le collage a débordé de l'allée et un coup de karcher a nettoyé la peu hygiènique invasion ... pour un temps. Le chewing-gum a repris sa progression devenant une bizarre attraction touristique. Une nouvelle forme de street-art ... collant.
Chewing-gums collés sur le Gum Wall du Market Theater à Seattle
La "Bubblegum Alley" à San Luis Obispo, Californie, est aussi célèbre que celle de Seattle. Les murs de chewing-gums deviennent des oeuvres de rue collaboratives quand des milliers de personnes y contribuent. Vue de loin, cette multitude de taches colorées est séduisante. De près, c'est un peu dégoûtant. On y voit alors un comportement compulsif et moutonnier qui ne tardera pas à se répandre à travers le monde grâce à internet.
Bubblegum alley à San Luis Obispo, Californie
Sachant que les français sont les deuxièmes consommateurs de chewing-gum après les américains, verrons nous bientôt des chewing-gums mâchouillés collés sur les nouveaux parapets en plexiglas du Pont des Arts pour remplacer les cadenas d'amour? Des cadenas pour symboliser l'amour, c'est une idée certes carcérale de la passion mais des chewing-gums pleins de salive seraient-ils plus avenants? A quoi serviraient-ils? A une vaste étude sur l'ADN des visiteurs?
Gum Wall du Market Theater à Seattle
Pendant ce temps, Ben Wilson, le chewing-gum man anglais, a peint des milliers de gommes incrustées sur les trottoirs de Londres. Depuis plusieurs mois, il travaille sur le Millenium bridge. Des passants lui demandent parfois des dessins particuliers. Pour un japonais il a dessiné un hommage aux victimes du tsunani. Ainsi une vilaine tache se charge d'émotion. Le déchet retravaillé crée du lien.
Ben Wilson peint sur un chewing-gum collé sur le bitume
Tant que les gens cracheront des chewing-gums, les murs et les trottoirs pourront pourront devenir des oeuvres de street-art.
Chewing-gums peints par Ben Wilson
Liens sur ce blog:
Des smileys sur le trottoir et sur les murs, street-art modeste
Ben Wilson sur le Millenium bridge
Les chewing-gums décorés de Ben Wilson
Palagret
street-art collaboratif
octobre 2014
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Par Palagret le 20 Septembre 2014 à 20:44
Au pied du Sacré-coeur, quelques pochoirs noir et blanc.
Pochoir de Christ couronné au visage simiesque
Pochoir d'ours
Pochoir de crâne sur un mur creusé de trous
Trois pochoir en noir et blanc
Palagret
street-art
septembre 2014
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Par Palagret le 20 Septembre 2014 à 12:00
Au pied du Sacré-coeur, quelques pochoirs noir et blanc.
Pochoir de Christ couronné au visage simiesque
Pochoir d'ours
Pochoir de crâne sur un mur creusé de trous
Trois pochoir en noir et blanc
Palagret
street-art
septembre 2014
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Par Palagret le 19 Août 2014 à 18:10
Les cheminées d'aération de la piazza Beaubourg sont appréciées des street-artists. Tags, papiers collés, citations, on y trouve de tout. Vue dernièrement, une citation de Mallarmé écrite assez maladroitement.
"Que s'éteigne toute lumière"
Street-art poétique sur une cheminée de la piazza Beaubourg
"César a fermé la paupière;
Au jour doit succéder la nuit.
Que s'éteigne toute lumière.
Que s'évanouisse tout bruit."
De Mallarmé vraiment? Ce quatrain est issu de Caligula (1838), une tragédie en vers attribuée tantôt à Alexandre Dumas, tantôt à Gérard de Nerval. Il semble en fait que les auteurs aient collaboré mais Dumas signa seul la pièce. Voici la suite du texte récité par le coryphée pendant que l'empereur Caligula dort, songeant à quelques nouveaux massacres:
"A travers ces arcades sombres,
Enfants aux folles passions,
Disparaissez comme des ombres,
Fuyez comme des visions.
Allez, que le caprice emporte
Chaque âme selon son désir,
Et que, close après vous, la porte
Ne se rouvre plus qu'au plaisir."
Affiche de Konny sur une cheminée de la piazza Beaubourg
Street-art qui se veut poétique:
"Si utile dans la préparation de l'agonie", message de la rue
Donne moi ta main pour entrer dans la neige, street-art à Beaubourg
Street-art: hirondelles mystérieuses qui font leur nid dans tes cheveux
Street-art: Quelques après-midi le crépuscule n'incendie plus tes cheveux
Palagret
poésie urbaine
août 2014
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Par Palagret le 19 Août 2014 à 12:00
Les cheminées d'aération de la piazza Beaubourg sont appréciées des street-artists. Tags, papiers collés, citations, on y trouve de tout. Vue dernièrement, une citation de Mallarmé écrite assez maladroitement.
"Que s'éteigne toute lumière"
Street-art poétique sur une cheminée de la piazza Beaubourg
"César a fermé la paupière;
Au jour doit succéder la nuit.
Que s'éteigne toute lumière.
Que s'évanouisse tout bruit."
De Mallarmé vraiment? Ce quatrain est issu de Caligula (1838), une tragédie en vers attribuée tantôt à Alexandre Dumas, tantôt à Gérard de Nerval. Il semble en fait que les auteurs aient collaboré mais Dumas signa seul la pièce. Voici la suite du texte récité par le coryphée pendant que l'empereur Caligula dort, songeant à quelques nouveaux massacres:
"A travers ces arcades sombres,
Enfants aux folles passions,
Disparaissez comme des ombres,
Fuyez comme des visions.
Allez, que le caprice emporte
Chaque âme selon son désir,
Et que, close après vous, la porte
Ne se rouvre plus qu'au plaisir."
Affiche de Konny sur une cheminée de la piazza Beaubourg
Street-art qui se veut poétique:
"Si utile dans la préparation de l'agonie", message de la rue
Donne moi ta main pour entrer dans la neige, street-art à Beaubourg
Street-art: hirondelles mystérieuses qui font leur nid dans tes cheveux
Street-art: Quelques après-midi le crépuscule n'incendie plus tes cheveux
Palagret
poésie urbaine
août 2014
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Par Palagret le 18 Août 2014 à 13:41
Un mur blanc est la traduction d'un peuple qui se tait.
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Par Palagret le 18 Août 2014 à 12:00
Rue Saint-Honoré au mois d'août à Paris, beaucoup de magasins sont fermés ou en travaux, comme d'habitude. Voici deux messages bien proprement collés sur des vitrines presque vides. S'agit-il de marketing?
"Toi je t'attends au tournant", message sur une vitrine rue Saint-Honoré
Le premier message avertit le passant en le tutoyant: "Toi je t'attends au tournant" écrit en majuscules bleues, le mot tournant étant au tournant (ah ah).
"Pourquoi faites vous comme si j'étais transparente?" message sur une vitrine rue Saint-Honoré
Le deuxième message nous pose une question: "Pourquoi faites vous comme si j'étais transparente?". Transparente, comme une vitre? L'auteur s'amuse avec les mots.
A côté de la boutique récente, on remarque une ancienne boutique qui a gardé son décor second empire, avec moulures, arabesques et bandeau de marbre.
Palagret
vitrines
août 2014
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Par Palagret le 19 Juillet 2014 à 19:03
Si les murs ont des oreilles, ils ont aussi la parole.
"les murs ont la parole", pochoir rouge de JPM
Le street-artist JPM reprend le slogan de mai 68 dans son pochoir mais bien avant le street-art du XXè siècle, les écrits sur les murs existent: graffiti de Pompéi dans l'antiquité, graffiti contemporains creusés dans le mur, slogans politiques peints, enseignes, mur peint, affiches publicitaires, dazibao (en Chine) etc ...
Graffiti photographié par Brassaï dans les années trente
Toutes ces dessins et ces phrases poétiques, naïves, obscures, contestataires, sont éphémères. Ils ne restent sur le mur qu'un jour ou des années, selon leur emplacement ou la vigilance des nettoyeurs municipaux. Les graffiti interpellent le passant ou le laisse indifférent.
Visages des morts de la Commune
graffiti rue des cascades, Paris
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Les murs ont des oreilles ... en relief, street-art
Palagret
graffiti
juillet 2014
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