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Par Palagret le 11 Mars 2014 à 12:00
Il faisait beau et le vent soulevait les posters qui tombaient du camion photographique de JR. Deux heures de queue devant la basilique Saint-Denis pour se faire tirer le portrait et se voir peut-être apposer sur le dôme du Panthéon !
Camion photographique de JR et posters collés au sol à Saint-Denis
JR à Saint-Denis, portraits pour le Panthéon par PalagretPosters de JR collés au sol à Saint-Denis
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JR au Panthéon: des anonymes, des grands hommes et des égéries nus
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JR s'affiche à la BNF: un photomaton géant en trompe-l'oeil
JR, un photomaton géant à Beaubourg: faites vous tirer le portrait
JR tire votre portrait avec un photomaton géant à Beaubourg, vidéo
JR, Women are heroes, regards de femmes sur les quais de l'île Saint-Louis
Inside / Out à la galerie Perrotin: Portraits
Palagret
mars 2014
street-art et photographie
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Par Palagret le 6 Mars 2014 à 12:00
Les portraits de JR ne sont guère flatteurs mais, pour avoir leur poster, les volontaires ont fait la queue près de deux heures à Saint-Denis. De minute en minute, le photomaton géant de JR imprimait les images en noir et blanc, style photomaton. Des photomatons fantaisistes sur fond de pois noirs où les grimaces n'étaient pas interdites.
Portraits de JR à Saint-Denis
Nous sommes tous dignes du Panthéon
Il y avait foule sur le parvis de la basilique Saint-Denis, des parisiens et des étrangers venus exprès pour JR et des voisins venus faire photographier leurs enfants gratuitement. Les Dyonisiens repartaient le plus souvent avec leurs affiches roulées. Savaient-ils qu'ils allaient se retrouver sur la bâche de travaux du Panthéon à partir du 22 avril? Pas sûr. Les amateurs de street-art acceptaient de coller leur portrait sur le parvis. Du street-art collaboratif pour une gloire joyeusement éphémère. Deux assistants ont courageusement manié la colle et le balai jusqu'à la nuit, apposant une centaine de posters sur le sol.
Camion photographique de JR et posters collés au sol à Saint-Denis
Installation d'art contemporain ou street-art, la démarche de JR est internationale. En photographiant des anonymes des favelas de Rio, des banlieues africaines, de Jérusalem ou de Paris, JR nous dit que nous sommes tous importants. Non loin des tombeaux des Rois de France, les gens de peu existent aussi. Jeunes, vieux, beaux ou laids, nous irons tous au Panthéon et pas seulement les Grands Hommes ou les "Peoples" d'aujourd'hui.
Portraits de JR à Saint-Denis
Dossier de presse:
"La restauration du Panthéon est l’un des plus grands chantiers d’Europe et son échafaudage autoporté monumental, une véritable prouesse technique.
Portraits de JR à Saint-Denis
Le Centre des monuments nationaux a choisi de confier à l’artiste contemporain JR la création d’une œuvre participative inspirée du projet INSIDE OUT, porteur des valeurs universelles et humanistes incarnées par le Panthéon.
Pour réaliser cette œuvre qui investira la bâche de chantier recouvrant le tambour du monument, des portraits sont collectés dès aujourd’hui : en ligne via la rubrique PARTICIPEZ et dans huit monuments nationaux du mercredi 5 mars au samedi 29 mars grâce à l’itinérance du camion photographique de JR.
Portraits de JR à Saint-Denis
Les portraits qui représenteront le mieux la diversité du monde contemporain composeront une mosaïque visible de l’extérieur sur le tambour du dôme, et à l’intérieur sur certaines parties du monument. L’ambition est de pouvoir tous les intégrer à l’œuvre finale ! L’ensemble sera inauguré le 22 avril 2014."
Portraits de JR à Saint-Denis
"INSIDE OUT est un projet d’art participatif international qui permet aux personnes du monde entier de recevoir leur portrait puis de le coller pour soutenir une idée, un projet, une action et de partager cette expérience. Depuis mars 2011, plus de 195 000 portraits ont été envoyés à travers le monde, dans plus de 100 pays."
Portrait d'une jeune américaine à Saint-Denis devant le camion photographique de JR
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Palagret
mars 2014
street-art et photographie
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Par Palagret le 3 Mars 2014 à 12:00
En face de Beaubourg, une photo collée découpée illustre l'expression "décrocher la lune. Comme toujours le mur blanc derrière la fontaine de Tinguely et Niki de Saint-Phalle est barbouillée de tags et de collages.
"décrocher la lune", photo collée sur une des cheminées d'aération de l'Ircam
Les jets d'eau de la fontaine ne fonctionnent et les sculptures ne tournent pas. Ils ont pourtant été réparés. Les passants jettent des détritus dans l'eau dormante. Un vandalisme ordinaire encouragé par la prolifération des tags.
"décrocher la lune", photo collée, coeur rouge, fantômes-Mickey de Yosh
au premier plan, coeur rouge de Niki de Saint-Phalle
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Street-art et vandalisme devant la fontaine Stravinski à Beaubourg
Palagret
mars 2014
street-art et vandalisme
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Par Palagret le 23 Février 2014 à 12:00
Des chaussures accrochées à des fils électriques ou téléphoniques dans la rue, est-ce du street-art, une installation artistique ou juste une blague ? Repérées rue Rambuteau près de Beaubourg, ces chaussures, baskets ou tennis le plus souvent, vont par paire, attachées par les lacets.
Shoefiti, chaussures suspendues rue Rambuteau, Paris
Ce nouveau rite urbain est mondial. Commencé aux Etats-Unis on le nomme "shoe tossing" ou "shoefiti". Il y a plusieurs explications à ce phénomène. Les dealers signaleraient ainsi leur présence aux clients. Peu probable car les policiers ne sont pas aussi crétins pour ne pas s'en apercevoir. Les chaussures accrochées seraient un hommage aux membres de gang morts dans la rue. Nous sommes ici près de Beaubourg, un quartier plutôt bobo et les gangs n'ont pas l'air de s'entretuer autour du Musée d'art moderne.
Shoefiti, chaussures suspendues rue Rambuteau, Paris
Les étudiants ayant réussi leur examens jetteraient des chaussures en l'air pour qu'elles s'accrochent, comme ils jettent leur coiffe à la fin de l'année universitaire. Possible mais nous sommes en février. Ce serait alors une célébration d'un évènement joyeux, un geste spontané un soir de fête.
Shoefiti, chaussures suspendues affiche place Stravinski
Ici, il s'agit plus vraisemblablement d'une forme d'art urbain, le "shoefiti" (contraction de shoes et graffiti) ou shoe flinging, une manière de marquer le territoire, aérien celui-là. Des papiers collés, chaussures blanches sur fond rouge, accompagnent ces lancers et montrent bien qu'il s'agit d'une action organisée.
Shoefiti, chaussures suspendues devant Beaubourg rue Rambuteau, Paris
Dans la catégorie agrégation d'objets, une variante consiste à jeter des chaussures sur un arbre, à les accrocher à une barrière. Les sacs plastiques dans les arbres inspirent aussi certains artistes de rue. L'accrochage de cadenas d'amour sur les parapets des ponts peut être classé avec les accumulations, en plus romantique. Rien à voir cependant avec le côté sportif du lancer de chaussures.
Shoefiti, chaussures suspendues, affiche, Paris
Ce n'est sans doute pas si facile de jeter une paire de chaussure pour qu'elle s'accroche à un fil à plusieurs mètres de hauteur. Il existe en Australie des concours de lancer de botte. Bientôt une discipline olympique?
Shoefiti, chaussures suspendues rue Rambuteau, Paris
Et si vous n'aimez pas cette invasion de l'espace public, si vous n'aimez pas voir des chaussures se balancer au-dessus de votre tête, n'essayez pas de les décrocher vous même, les fils électriques sont dangereux.
Shoefiti, chaussures suspendues rue Rambuteau, Paris
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Le pont des arts va-t-il s'écrouler sous le poids des cadenas d'amour?
Une vitrine couverte de stickers, du stickart ou du vandalisme?
Palagret
archéologie du quotidien
février 2014
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Par Palagret le 21 Janvier 2014 à 12:00
Orthographe inventive inspirée des SMS pour un message tagué sur le trottoir par PÖ. Plus amusant que désespéré.
YA PAS KELKUN KI VEU TOMBER AMOUREUX DE MOI BORDEL? signé PÖ
message de la rue
YA PAS KELKUN KI VEU TOMBER AMOUREUX DE MOI BORDEL? signé PÖ
devant le relais Bastille, restauration rapide
Sur le deuxième graffitti, le x d'amoureux a disparu. Pour faire plus authentique? Il aurait fallu penser à enlever le R de tomber.
YA PAS KELKUN KI VEU TOMBER AMOUREU DE MOI ? signé PÖ
place de la Bastille
Palagret
philosophie de la rue
janvier 2014
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Par Palagret le 26 Décembre 2013 à 12:00
Couper les ponts! Tagué sur les planches de la passerelle Debilly l'ordre est clair. La phrase est à l'infinitif et non à l'impératif; "il faut" est probablement implicite. Ce message humoristique ne semble guère interpeller les passants qui traversent la Seine du Palais de Tokyo au Musée du Quai Branly et marchent sur les pointillés blancs qui indiquent l'endroit où couper les planches. Le sécateur géant qui permettrait de sectionner le pont n'est cependant pas à portée de main.
Couper les ponts, injonction taguée sur la passerelle Debilly, Paris
Comme "brûler ses vaisseaux", l'expression "couper les ponts" veut dire rendre tout retour impossible: comment retourner de l'autre côté s'il n'y a plus de passage? Les Révoltés du Bounty brûlèrent leur navire en 1870, au large de l'île de Pitcairn. Les fuyards n'avaient nulle part où aller et ne voulaient pas être repérés par la marine anglaise lancée à leur poursuite. "Brûler ses vaisseaux" est une tactique militaire employée par des généraux (Agathocle de Syracuse) qui veulent motiver leurs troupes face à l'ennemi. Si la retraite est coupée, il n'y a que deux solutions: vaincre ou mourir.
Couper les ponts, injonction taguée sur la passerelle Debilly, Paris
au fond, éclairé en rouge "Monsieur bleu" le nouveau restaurant du Palais de Tokyo
Notons que les deux expressions se réfère à l'eau, la mer pour les vaisseaux et la rivière pour les ponts. Au contraire des araignées, l'être humain ne marche pas sur l'eau. Et un pont sans eau ne sert à rien, c'est une sculpture.
Pont hors d'eau, sculpture de Shen Huan aux Tuileries, FIAC 2013 hors les murs
"Couper les ponts" veut aussi dire rompre toute relation avec quelqu'un de manière radicale. C'est un acte désespéré mais quand on a coupé les ponts peut-on reconstruire une fragile passerelle pour renouer le dialogue avec celui ou celle qui vous a trahi?
Pont coupé, passerelle bricolée devant une péniche.
Le pont est aussi le symbole d'un passage vers autre chose, d'une avancée irrémédiable vers un autre monde, comme nous le dit l'intertitre du film muet Nosferatu (Murnau, 1922):
"Une fois passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre."
Inutile pour l'intrépide voyageur de couper les ponts, il est déjà au coeur des ténèbres où Nosferatu l'attend.
Nosferatu, une symphonie de l'horreur, film muet de Friedrich Wilhelm Murnau
A la veille du Nouvel An, "couper les ponts" peut être l'occasion d'un nouveau départ mais quels vampires nous attendent de l'autre côté?
Palagret
philosophie de la rue
décembre 2013
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Par Palagret le 28 Novembre 2013 à 12:00
Au coin d'une rue, des petits papiers collés ressemblant à des oreilles à pattes illustrent l'expression: "les murs ont des oreilles". Faites attention à ce que vous dites, on vous écoute, semblent dire ces petits dessins colorés.
Oreilles à pattes, street-art
Aujourd'hui avec la surveillance électronique d'internet et la video-surveillance, les yeux et les oreilles sont de plus en plus perfectionnés.
"Google is watching you", "Google vous surveille", pochoir
Mobstr, un street-artist anglais pose la question essentielle: Who's watching, qui surveille? La phrase blanche et la flèche faites au pochoir désignent une caméra de surveillance de la CCTV, la très efficace video-surveillance municipale de Londres.
Who's watching? Qui surveille?
pochoir de Mobstr à Londres
Liens sur ce blog:
Mobstr, critique et détournement de panneaux publicitaires, un street-art contestataire
Détournement d'affiches en hommage à Invasion Los Angeles: l'illusion et le réel
Street-art, citations du film "Invasion Los Angeles": Obey, watch Tv
Brandalism: vandalisme contre la publicité, des affiches détournées
Les ironiques affiches sauvages de Rero
Palagret
paranoïa et street-art
novembre 2013
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Par Palagret le 27 Novembre 2013 à 12:00
La Kro brûle
Les artistes de rue laissent des messages parfois poétiques parfois bien triviaux.
Brûlure tranquille, inscription
Ta mère elle boit d'la Kro, pochoir
Ainsi on peut lire d'un côté "brûlure tranquille" écrit au pinceau avec des coulures. Brûlure tranquille est un oxymore.
Juste à côté un pochoir bien banal qui nous dit "Ta mère elle boit d'la Kro". Une blague obscure ou un pochoir commercial?
Palagret
message de la rue
novembre 2013
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Par Palagret le 10 Novembre 2013 à 16:46
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