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Par Palagret le 18 Novembre 2012 à 12:00
Arman commence à travailler avec les ordures à partir de 1959. Il les collecte et les accumule dans des boîtes de plexiglas ou des bocaux de verre. Le Nouveau Réaliste dénonce ainsi la société de consommation naissante (on sort à peine des années de rationnement). Il s'amuse aussi beaucoup à choquer le bourgeois en mettant en vitrine des rebuts. Exposées sur un piédestal, Arman confère à ces objets de peu un statut d'oeuvres d'art
Ordures et paille, poubelle des Halles, 1961, Beaubourg
Les ordures ramassées dans les poubelles ou les bennes à ordure varient selon les quartiers mais elles sont toujours sales et sentent mauvais. Une fois accumulées, empilées, scellées, elles sont figées; elles échappent au pourrissement.
Ordures au naturel, bocaux, Arman 1971, Beaubourg
Bien qu'Arman ne réarrange pas les ordures dans un but esthétique (en théorie), les bocaux et les boîtes deviennent des compositions plastiques.
Ordures, Arman, Beaubourg
Dans la section Pollution du Musée d'Histoire Naturelle de Paris, une boîte carrée de plexiglas transparent luit dans la pénombre. Une oeuvre d'Arman? Non un objet scientifique qui montre "l'ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes accumulés pendant dix jours".
"ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes
accumulés pendant dix jours". Museum d'Histoire Naturelle de Paris
Quelle différence avec les ordures d'Arman? Le protocole est le même: collecte, accumulation, entassement et boîte transparente. Qu'est-ce qui diffèrencie l'oeuvre d'art et la vitrine pédagogique? L'intention. L'intention d'Arman est d'exposer et de vendre ses poubelles et ses bocaux, de les livrer aux critiques d'art qui disserteront doctement sur l'influence de Duchamp et sur le statut de l'art moderne.
"ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes accumulés pendant dix jours"
L'intention du Musée est d'alerter les visiteurs sur la pollution engendrée par la surconsommation et les emballages inutiles. Arman fait une oeuvre artistique et il la signe. Le musée expose une oeuvre pédagogique, une oeuvre anonyme non signée car l'auteur est un technicien.
"ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes accumulés pendant dix jours"
Visuellement les poubelles d'Arman et la poubelle du Musée ont la même séduction visuelle mais leur finalité est différente. Les scientifiques et les techniciens du Musée ont-ils pensé à Arman? Sans aucun doute.
Poubelle, Arman à Beaubourg
Archéologie du quotidien, de notre quotidien de consommateurs goulus, archéologie du futur, les déchets enclos seront une mine d'information pour les chercheurs des siècles à venir.
Arman, exposition
22 septembre 2010- 10 janvier 2011
Centre Pompidou, Paris
Musée National d'Histoire Naturelle
57 rue Cuvier, Jardin des Plantes, 75005 Paris
Liens sur ce blog:
Arman, la Vie à pleine dents et le Massacre des Innocents à Beaubourg, accumulations
Arman, trois sculptures dans la ville: bagages, horloges et Vénus des arts en
Michel Blazy, sculpcure, des oranges pourrissantes sur un Plateau
Affiches pour la propreté à Paris, faire le maximum. L'impossible, une tâche pour Hercule
Palagret
archéologie du quotidien
novembre 2012
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Par Palagret le 16 Novembre 2012 à 12:00
Velours rouge, lustre à pampilles, luxueux tapis, lourdes tentures, miroirs dorés, plafonds richement ornés, voilà un environnement inhabituel pour des cochons. Certes les cochons de Wim Delvoye ne sont pas cette fois-ci vivants. Il s'agit de quatre sculptures en polyester recouvertes de tapis de soie, délicatement posées dans les appartements Napoléon III au décor impérial surchargé.
Mughal Jail, Kashan, Mashed, cochons de Wim Delvoye, tapisdermie
Appartements Napoléon III du Louvre
Mughal Jail, Kashan, Mashed, trois petits cochons bien proprets sont invités au salon et se tiennent tout à fait bien. Tabriz, un cochon solitaire se tient au pied de la table de la salle à manger, comme le chien qu'on voit souvent en premier plan dans les tableaux de la Renaissance.
Cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, appartements Napoléon III du Louvre
Les aristocrates et les bourgeois du second empire qui fréquentaient ces lieux ne sont plus là depuis longtemps. Les animaux de Wim Delvoye les représentent-ils? Présentables à l'extérieur, cachant leurs noirs desseins, leur avidité et leur ambition à l'intérieur?
Cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, salon Napoléon III du Louvre
Wim Delvoye est un artiste belge dont le fond de commerce est la provocation. On connait son cloaca, machine à fabriquer de la merde, et ses cochons vivants tatoués. Ici il expose des cochons qui font tapisserie, des tapisdermie. Loin de la porcherie, les cochons surprennent mais ne font pas scandale. Encore que des tapis persan sur des cochons?
Les oeuvres de Jan Fabre en 2008 dans les salles des Ecoles du Nord étaient plus radicales. Un ver géant ou un cochon, quel est le plus dérangeant?
Cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, appartements Napoléon III du Louvre
Tim, l'homme tatoué de Wim Delvoye ne posait pas le jour de la visite. A la mort de l'oeuvre vivante, sa peau sera vendu à un collectionneur.
Tabriz, cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, crucifix sur la table
salle à manger Napoléon III du Louvre
Wim Delvoye expose aussi des crucifix reliés en anneau de Moebius, des pneus sculptés et des camions en dentelle gothique. Plusieurs sculptures torturées mêlent anamorphose et influence des taches de Rorschach.
Deux bacchantes, clockwise, Wim Delvoye, Louvre
Ironiquement, Wim Delvoye montre dans une vitrine quatre lames de scie circulaire recouvertes de peinture émaillée dans le style de Delft. A côté une assiette en faïence d'Urbino de 1549. Les scies, l'assiette et les objets délicatement ouvragés exposés au-dessus sont tout aussi décoratifs. Wim Delvoye mêle tradition et technologie, arts décoratif et art, esprit de sérieux et plaisanterie.
Sawblades (x4) peinture émaillée sur scies circulaires, 1990, Wim Delvoye
assiette d'Urbino, faïence lustrée
Wim Delvoye
Du 31 mai au 17 septembre 2012
Louvre, appartements Napoléon III
L'art contemporain au Louvre sur ce blog:
Claude Lévêque sous la pyramide du Louvre: un zig-zag de néon
Ruines et reconstructions, Makom de Michal Rovner, d'Israël au Louvre
Soulages au Louvre: outrenoir et maîtres italiens de la Renaissance
Kosuth au Louvre, néons, confusion et désorientation
Louvre: Umberto Eco, vertige de la liste, énumérations, catalogue etc ...
Palagret
novembre 2012
art contemporain au Louvre
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Par Palagret le 4 Novembre 2012 à 12:00
Légère odeur de moisi et mouches tournoyant autour de plateaux d'oranges en décomposition constituent l'installation de Michel Blazy, sculpcure, bar à orange, exposée au Plateau à Paris.
sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Voici une video capturant un moment de l'œuvre évolutive et éphémère de Michel Blazy:
MICHEL BLAZY, oranges pourrissantes sur un Plateau par Palagretsculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Michel Blazy, le grand restaurant
Du 20 septembre au 18 novembre 2012
Le Plateau, place Hannah Arendt,
angle de la rue des Alouettes et de la rue Carducci
75019 Paris
Liens sur ce blog:
Michel Blazy, sculpcure, des oranges pourrissantes sur un Plateau
La grotte de Michel Blazy, coton et lentilles au Plateau
Michel Blazy, Bouquet final au collège des Bernardins, éloge de la lenteur
Palagret
art contemporain
novembre 2012
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Par Palagret le 3 Novembre 2012 à 12:00
Sculpcure, des piles d'oranges pourrissantes couvertes d'insectes et de filaments de moisissure, telle est l'installation de Michel Blazy présentée au Plateau. Le temps qui passe altère la couleur éclatante des oranges qui virent peu à peu au brun et au noir avec des tâches de vert et de blanc. Les mouches drosophiles, les araignées et d'autres minuscules bestioles non identifiées trouvent là un festin de roi.
sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Sculpcure, bar à oranges, dégage une légère odeur de moisi qui ne décourage pas les visiteurs invités à se presser un jus d'orange puis à empiler les écorces vides sur un plateau qui rejoindra bientôt l'installation mouvante de Michel Blazy. Une cure de vitamines originale.
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sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Au contraire des déchets d'Arman ou de Spoerri, Michel Blazy ne les fige pas, il étudie leur evolution. Il travaille avec le vivant (plantes, escargots, insectes, moisissures, bactéries) qui génère des formes et des couleurs inattendues. L'écoulement du temps et la décomposition des oeuvres exposées sont au centre du protocole établi par le plasticien.
sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Les installations exposées au Plateau se contaminent les unes les autres:
"Les mouches du "Bar à oranges" vont pondre dans la Grotte, estime Michel Blazy, et comme elles sont attirées par la chaleur, elles se grilleront sûrement sur les lampes rouges au-dessus des Tables auto-nettoyantes où se trouvent les fourmis, leur fournissant ainsi des protéines." 1
Tables auto-nettoyantes, tableau crème dessert, au fond la Grotte
exposition de Michel Blazy au Plateau
Fascinantes et répugnantes, les sculptures organiques de Michel Blazy sont des installations éphémères et aléatoires, des performances. Les oranges prises dans un filet de moisissure, la grotte de coton enserré de lentilles, la moquette aux traces d'escargot sont des vanités qui nous rappelle la fragilité de la vie. Les oeuvres disparaîtront à la fin de l'exposition et Michel Blazy installera un nouveau dispositif dans un nouveau lieu d'exposition. Certaines oranges cependant sont conservées; elles ont plus de dix ans.
Lâcher d'escargots, installation de Michel Blazy au Plateau
Dossier de presse
Michel Blazy travaille avec des matériaux modestes, périssables, issus de notre quotidien et nous révèle la part d'étrange, de somptueux ou de monstrueux qu'ils peuvent contenir. La matière vivante qu'il choisit pour ses œuvres porte en elle les potentielles mutations et détériorations qui font de son art un art de l'éphémère, ou plus exactement du changement continuel. Michel Blazy a le goût de l'observation et laisse le temps faire son œuvre sur la matière. L'expérimentation ludique à laquelle il se livre, aussi bien sur des matériaux naturels qu'artificiels, compose un éloge de la décomposition, une ode à la capacité transformiste de la matière. Chacune de ses œuvres possède une temporalité qui lui est propre et les notions de lenteur et de hasard se retrouvent au cœur du processus de création artistique.sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Voir, mais aussi toucher et sentir, les installations de Michel Blazy nous proposent une approche sensorielle. Elles sont constituées de rencontres de matières, qui interagissent les unes avec les autres. Les produits manufacturés vont être contaminés par des composants organiques, s'ensauvager en quelque sorte. Notre perception des distinctions entre naturel et artificiel s'en trouve d'autant modifiée.
Il ne peut y avoir ici d'œuvre appréhendée en tant qu'objet fini, elle est en transformation constante et est également reproductible. Michel Blazy propose des modes d'emploi pour ses pièces, telles les partitions d'un compositeur, qui laisse donc la liberté d'interprétation.
sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Tout en ayant un caractère rétrospectif, l’exposition au Plateau sera conçue dans le sens d’une adaptation spécifique au lieu, en privilégiant notamment la dimension domestique du travail.
Après plusieurs collaborations avec le Frac Ile-de-France – l'exposition Ralentir Vite en 2005, un projet d'artiste mené avec l’Antenne en 2007 et un ensemble de ses œuvres constitué au sein de la Collection – cette invitation qui est faite à Michel Blazy pour une exposition d’envergure vient à point nommé au moment de fêter les 10 ans du Plateau.sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy
Le grand restaurant, Le Plateau
Michel Blazy, le grand restaurant
Du 20 septembre au 18 novembre 2012
Le Plateau, place Hannah Arendt,
angle de la rue des Alouettes et de la rue Carducci
75019 Paris
Lien sur ce blog:
La grotte de Michel Blazy, coton et lentilles au Plateau
Michel Blazy, Bouquet final au collège des Bernardins, éloge de la lenteur
Gu Dexin, un tapis de pommes, Par nature, exposition au 104
Palagret
art contemporain
novembre 2012
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Par Palagret le 31 Octobre 2012 à 12:00
Sacrifice barbare, carnage cynégétique, charnier d'animaux empaillés, massacre de civils, allégorie de la violence, ou ode à la nature menacée , Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, la composition funèbre d'Adel Abdessemed est frappante et dérangeante.
Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail
Au contraire des travaux taxidermiques traditionnels, les quelques 500 animaux de "Qui a peur du grand méchant loup" ne sont pas représentés dans une attitude paisible ou menaçante mais dans un spasme de terreur et de souffrance, la gueule ouverte. Les corps brûlés, martyrisés, mêlent dans une même mort les prédateurs et leurs proies aux corps recouverts d'huile de cèdre qui unifie la couleur noir rouge de la fresque morbide.
Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed
Le titre "Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?" vient d'une chanson d'un dessin animé Disney (1933) "The Three Little Pigs". Il se réfère aussi au tableau de Barnett Newman "who's afraid of yellow, red and blue" et à la tapisserie de poupées "More Love Hours Than Can Ever Be Repaid" (1987) de Mike Kelley.
La composition d'Adel Abdessemed a les mêmes dimensions que Guernica (panneau de 363 cm de haut et 779 de long), le tableau de Pablo Picasso qui évoque le massacre des civils espagnols en 1937 par les forces franquiste. Une référence peut-être un peu audacieuse.
Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail
La majorité des cadavres empaillés– renards, lièvre, daims, chèvres, lapins... viennent de la campagne française. Pour des raisons juridiques, les loups viennent d'Amérique.
Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail
Adel Abdessemed expose régulièrement Who's Afraid of the Big Bad Wolf ? mais ne le vend pas. Il le garde pour lui.
Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail
Who's Afraid of the Big Bad Wolf ? est le titre d'un solo show d'Abdessemed à la galerie David Swirner à New-York en février- mars 2012. Il y exposait, comme à Beaubourg, les trois christs en fil barbelé (Décor) inspirés de Grünewald, le bateau des immigrants lesté de sacs d'ordure noirs (Hope) et bien sur les animaux carbonisés (Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?).
Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail
3 octobre 2012 - 7 janvier 2013
Galerie sud - Centre Pompidou
Vu de l'exposition Who's Afraid of the Big Bad Wolf ? Adel Abdessemed à New-YorkPalagretart contemporainoctobre 2012
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Par Palagret le 29 Octobre 2012 à 12:00L'automne d'HyberSur des étagères, Fabrice Hyber dispose des objets bizarres, des POF, Prototype d’Objets en Fonctionnement. Ils sont réalisés grâce à des modes d'emploi numérotés, absurdes et ironiques.POF Shop, Fabrice Hyber, Grand Palais 2009
On peut fabriquer des ballons carrés (n° 65), des lunettes réversibles (n° 43), une perruque radar (n° 61), une piste d'atterrissage pour Ovni (n° 62), un médicament pour rendre visible l'invisible (n° 63), le chemin le plus court (n° 85) etc ... . Le public sourit ou grogne en lisant les modes d'emploi de tous ces objets impossibles qui ne servent à rien sinon à mettre en question l'idée de rationalité.Ballon carré, POF de Fabrice Hyber, exposition au Mac/ValLes POFs de Fabrice Hyber commencés en 1991 sont des objets conçus pour induire et générer des comportements nouveaux.POF Shop, Fabrice Hyber, Grand PalaisCe déplacement de la fonction originelle d'objets familiers vise à brouiller notre perception des formes et du temps, à perturber notre conscience et à nous conduire à des gestes absurdes et gratuits. En les utilisant, nos façons de faire automatiques se transforment en chorégraphies.
POF n°140 le baveur, POF n°146 arbre antenne, POF n°85 le chemin le plus court
"Cette automne Fabrice Hyber expose partout. Au MAC/VAL, dès le 20 octobre, Fabrice Hyber présente pour la première fois l’intégralité des POF (Prototypes d’Objets en Fonctionnement), réalisés entre 1991 et 2012, - comme le Ballon carré – POF 65 ou Oto, la voiture à double tranchant – POF 87, ou encore Ted Hyber – POF 51 -, soit plus de 150 œuvres et autant de façons de placer le visiteur au cœur du dispositif, en l’invitant à les manipuler.L’exposition monographique du MAC/VAL, entre en résonance avec celles proposées parallèlement par le Palais de Tokyo, la Fondation Maeght et l’institut Pasteur, pour éclairer l’œuvre de l’un des artistes français les plus bouillonnants et inventifs d’aujourd’hui." 1POF n°68 moucharabieh, POF n°136 TrrrrPOF n° 61 Perruque radar radio-émetteur, POF n°62 piste d'atterissage pour OVNIPOF n°63 médicaments pour rendre visible l'invisible
Fabrice Hyber Matières premières Palais de Tokyo Du 28/09/2012 au 07/01/2013
Fabrice Hyber Essentiels (peintures homéopathiques) Du 6 octobre au 6 janvier 2013 Fondation Maegh Saint-Paul de Vence Fabrice Hyber, Sans gêne fresque de céramique (18 mètres de hauteur sur 8,20) Institut Pasteur, Paris
Lien sur ce blog: La Force de l'Art 2, Fabrice Hyber: M.I.T man l'homme arcimboldesque et les POF
Palagretart contemporainLa Force de l'Art 2009octobre 2012Source:1- in dossier de presse
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Par Palagret le 28 Octobre 2012 à 11:00
Symbole d'une défaite, le coup de tête de Zidane par Adel Abdessemed, suscite bien des réactions. Les visiteurs sont attirés par ce bronze monumental de plus de cinq mètres de haut. Il représente Zinédine Zidane donnant un coup de tête à Marco Materazzi en finale de la coupe du monde de football 2006. Zidane avait écopé d'un carton rouge et été expulsé du terrain. L'Italie l'avait ensuite emporté sur la France aux tirs au but.
"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg
Adel Abdessemed représente deux moments de l'action simultanément: l'instant juste avant que la tête de Zidane touche la poitrine de Marco Materazzi et la souffrance de l'italien lorsqu'il est touché une seconde plus tard. Les corps des deux adversaires sont si précis avec les plis du tissu et les veines sur les bras qu'il s'agit sans doute d'un moulage. La sculpture hyper-réaliste est digne du réalisme soviétique sauf qu'elle ne célèbre pas l'exploit d'un travailleur méritant mais la violence d'un sportif adulé de ses supporters.
"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg
"Cette statue s'oppose à la tradition qui consiste à faire des statues en l'honneur de certaines victoires. Elle est une ode à la défaite", explique Philippe Alain Michaud, le commissaire de l'exposition d'Adel Abdessemed "Je suis innocent". "L'œuvre d'Adel Abdessemed est souvent à double tiroir, fait-il valoir. Bien qu'elle reprenne un événement populaire connu de tous et immédiatement identifié, [elle] est aussi une allusion à la tradition réaliste et aux fresques de Masaccio. Le regard de Zidane vers le sol nous rappelle celui d'Adam, chassé du paradis." 1
"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg
«J'ai reçu la violence du geste de Zidane, depuis l'écran, en plein visage. J'ai voulu montrer le côté sombre du héros, le goût du destin inéluctable et l'immédiateté retentissante d'un geste», a confié Adel Abdessemed au Figaro.
"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg
Les présidents de districts de football français se disent choqués par la sculpture qui illustre un incident peu glorieux et donne une image négative de Zidane et du football. Ils demandent le retrait de l'ignominieuse statue.
En effet, comment vanter les vertus du sport à nos chères têtes blondes quand une star perd son sang-froid et ne respecte pas l'adversaire. Adversaire qui n'aurait pas respecté Zidane en lui murmurant quelque chose d'incorrect sur sa soeur.
affiche pour l'exposition "Je suis innocent" d' Adel Abdessemed sur la façade de Beaubourg
De son côté Alain Seban, président du Centre Pompidou, défend l'oeuvre et la liberté de créer. "Je suis choqué par cette demande... C'est ni plus ni moins un appel à la censure. ...L'art porte un autre regard sur le monde et mon rôle est d'être garant de la liberté de créer des artistes", a-t-il déclaré.
A l'occasion de l'exposition "Je suis innocent" d'Adel Abdessemed à Beaubourg, le parvis accueille la sculpture "coup de tête". De nombreux visiteurs de toutes nationalités se font un plaisir de se faire photographier devant le geste lamentable de Zidane dont un jour on ne se souviendra plus que pour ce coup de boule.
Adel Abdessemed
Je suis innocent
Du 3 octobre au 7 janvier 2013
Beaubourg
Adel Abdessemed, Coup de tête
Parvis de Beaubourg
Du 25 septembre 2012 au 7 janvier 2013
Autres oeuvres sur le parvis de Beaubourg:
Horizontal, un joyeux stabile-mobile d'Alexander Calder sur la piazza Beaubourg
Beaubourg: le monumental pot doré de Jean-Pierre Raynaud
Palagret
art en plein air
octobre 2012
Source:
1- in Le Monde du 26.09.12
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Par Palagret le 24 Octobre 2012 à 12:00
Dans les Jardins des Plantes et des Tuileries de nombreuses sculptures intriguent les passants. Devant les serres tropicales, "Sinapsis paradigmes and Micrologies" de Loris Cecchini sert de banc aux promeneurs qui ne se posent pas de question sur l'art contemporain.
"Sinapsis paradigms and Micrologies" de Loris Cecchini
Fiac 2012 Hors les murs, Jardin des Plantes
Sinapsis paradigms and Micrologies, les cinq modules d'acier de Loris Cecchini sont à la fois une sculpture et une référence à la morphologie cellulaire. Ils oscillent entre nature et artifice, composés d’une centaine de morceaux d’acier brillant, vers de terre ou amibes métalliques.
"Sinapsis paradigms and Micrologies" de Loris Cecchini, Fiac 2012 Hors les murs
Jardin des Plantes
Produits industriellement puis soudés à la main, les modules brillants peuvent prendre de multiples formes organiques. Les passants y voient plus un mobilier urbain inventif qu'une sculpture.
Loris Cecchini est né à Milan en 1969 et est représenté par la Galleria Continua.
"Sinapsis paradigms and Micrologies" de Loris Cecchini, Fiac 2012 Hors les murs
Jardin des Plantes
Au jardin des Tuileries, les quatre bancs de Jeppe Hein sont avant tout des sièges. Etudiant la communication et le comportement social en milieu urbain, Jeppe Hein dessinent des bancs modifiés. Leur forme sinueuse inhabituelle interpelle les passants. Ils peuvent s'y allonger confortablement ou dans des positions peu courantes, s'y lover. Les bancs plaisent aux enfants qui y jouent au toboggan ou à chat perché comme sur un mobilier de terrain de jeu.
Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein
Les quatre bancs blancs, en aluminium galvanisé peint par poudrage, encadrent le bassin rond des Tuileries où Marc Quinn expose "The Origin of the World (Cassis madagascariensis)" un coquillage géant en bronze.
Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein
"The Origin of the World (Cassis madagascariensis)" de Marc Quinn
Jeppe Hein est né en 1974 à Copenhague et est basé à Berlin. Il travaille sur des formes ludiques et géométriques (cubes de néon, labyrinthe et miroir) qui redefinissent l'espace tout en invitant le spectateur à participer pour faire vivre l'oeuvre.
Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein
Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries
Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein
Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries
Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein
Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries
Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein
Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries
Fiac 2012 hors les murs
Jardin des plantes
12 octobre - 19 novembre 2012
36 rue Geoffroy Saint Hilaire 75005 Paris
Fiac 2012 hors les murs
Jardin des Tuileries
18 - 21 octobre 2012
Liens sur ce blog:
Fiac 2012: Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, comme une radiographie d'une espèce disparue
Fiac 2012, place Vendôme, Jaume Plensa et les publicités géantes
FIAC 2009: Vincent Olinet et la princesse absente
FIAC 2009:Jacques Villeglé, un alphabet socio-politique
Fiac 2009 aux Tuileries: Villeglé, Attia, Bouchet, Olinet, Le Chevallier, une video
Palagret
art contemporain
octobre 2012
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Par Palagret le 22 Octobre 2012 à 12:00
Un art cinétique poétique
Telle la radiographie d'un animal disparu, Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche est projeté au plafond de la galerie des espèces disparues ou menacées. Des formes blanches se forment et se déforment en une lente métamorphose. On pourrait y voir le squelette d'un animal mutant ou les voiles diaphanes d'une chimère à venir. Générées par une machine les images sont étranges et mystérieuses comme le lieu lui même.
Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, galerie des espèces disparues
Le Musée d'Histoire Naturelle de Paris est plongée dans la pénombre et la salle des espèces disparues encore plus. Le bois des vitrines datant de 1889 luit doucement. Des animaux empaillés au nom étrange comme l'hippotrague bleu, le moho d'Hawaï ou le couagga fixent les visiteurs de leurs yeux de verre.
Réplique, Baphomêtre, de Bertrand Lamarche par Palagret, videoRéplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche s'accorde parfaitement à cet espace muséographique, lieu d'études scientifiques habité de spécimens rares et bizarres. Squelettes, moulages et naturalisations de mollusques, poissons, reptiles et mammifères parlent d'un monde en danger, un monde où le vivant disparaît peu à peu sous l'action de l'homme.
Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, galerie des espèces disparues
Dans le cadre de la FIAC 2012, le Jardin des Plantes présente 29 oeuvres contemporaines dans les jardins, la Ménagerie, les grandes serres et le Museum. Notons que si la visite des jardins est gratuite, l'entrée des bâtiments est payante et qu'il n'y a pas de billet groupé à l'occasion de la FIAC 2012.
Félins disparus et Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, galerie des espèces disparues
La FIAC s'est terminé le 21 octobre mais les expositions du Jardin des plantes continuent jusqu'au 19 novembre. Certaines oeuvres sont déjà démontées comme l'Antartica World Passeport, Delivery Bureau de Lucy + Jorge Orta ou peu visible comme The tropical collector de Mark Dion dans la rotonde de la Ménagerie n'ouvrant qu'à 14 heures.
The tropical collector de Mark Dion, rotonde de la Ménagerie
vu à travers la porte fermée
"Ce projet est l'occasion de rassembler le public et de mettre en valeur un parcours singulier d'exposition autour d'une thématique d'actualité en totale adéquation avec le lieu : l'art, la nature, la biodiversité et l'environnement. Les collections végétales vivantes du Museum servent de support et d'illustration à la diffusion des connaissances sur les plantes, les écosystèmes végétaux, l'interaction entre les plantes et les animaux, les relations entre l'Homme et la Nature.
Un lieu de pédagogie qui s'adresse à un très large public où se rencontrent les plus jeunes comme les chercheurs scientifiques." 1
Grande galerie de l'évolution, museum national d'histoire naturelle
Fiac 2012 hors les murs
Jardin des plantes
12 octobre - 19 novembre 2012
36 rue Geoffroy Saint Hilaire 75005 Paris
Three humps, David Nash, bronze d'après une matrice en bois brûlé
FIac 2012 hors les murs au Jardin des Plantes
Voir articles sur ce blog:
FIAC2012: Fiac 2012, des sculptures et des bancs: Loris Cecchini et Jeppe Hein
FIAC 2009: Vincent Olinet et la princesse absente
FIAC 2009:Jacques Villeglé, un alphabet socio-politique
Fiac 2009 aux Tuileries: Villeglé, Attia, Bouchet, Olinet, Le Chevallier, une video
Palagret
art contemporain
octobre 2012
Dossier de presse
Bertrand Lamarche, Réplique (Baphomêtre), 2008
Installation, projecteur, réflecteur, trépieds
Présentée par Jérôme Poggi, Paris
Bertrand Lamarche est né en 1966 à Paris, où il vit et travaille. Réplique est une machine génératrice de formes organiques qui se meuvent entre éther hypnotique et entropie. Cette autogénération apparaît comme une simulation des modèles mécanistes de la perception ou encore, une involution des membranes fluides, filaires algorithmiques, architecture liquide ou exploration génétique de la forme architecturale. Ou encore, cellules nerveuses d’un cerveau, magma inchoatif de formes matières, transformation biologique d’organismes. Cette instabilité formelle et processuelle contraste avec la fixité du dispositif mécanique qui reste ostensiblement visible. Extrait de Marie Ange BRAYER, «cette inéluctable modalité du visible»
1- in dossier de presse FIAC hors les murs
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Par Palagret le 17 Octobre 2012 à 12:00
Veit Stratmann travaille in situ, en fonction du lieu. Il a recouvert le sol du musée de Sérignan de rectangles de moquette et de rectangles d'aluminium disposés en biais. L'exposition s'appelle "marcher dans la couleur" et il faut vraiment marcher dans la couleur, sans trébucher sur les rebords métalliques qui encadrent la moquette. Ces petits obstacles obligent le visiteur à regarder vers le bas et à choisir ses cases comme dans un jeu de marelle.
Un sol sérignanais de Veit Stratmann
Les adolescents en visite ce jour là s'amusaient à sauter de couleur en couleur ou à éviter une couleur précise, soudainement pris de toc. Une expérience ludique.
Un sol sérignanais de Veit Stratmann et projection coloré de Rotation de Daniel Buren
"Un sol sérignanais", l'installation in situ de Veit Stratmann existe par elle-même dans les salles sans fenêtre mais là où il y a des ouvertures, l'oeuvre est modifiée par les projections colorés de Rotation, l'oeuvre de Daniel Buren qui couvre les fenêtres de filtres colorés.
Un sol sérignanais de Veit Stratmann et fenêtre de Daniel Buren
Un sol sérignanais de Veit Stratmann et fenêtre de Daniel Buren
Moquette colorée et aluminium, Un sol sérignanais de Veit Stratmann
Musée régional d'art contemporain Languedoc Roussillon
Daniel Buren, Rotation, travail in situ
"Marcher dans la couleur"
Veit Stratmann, un sol sérignanais
146 avenue de la plage
34410 Sérignan
Moquette colorée et aluminium, Un sol sérignanais de Veit Stratmann
Lien sur ce blog:
Daniel Buren, Rotation à Sérignan, transparence et reflets
Dossier de presse:
L’exposition « Marcher dans la couleur », présentée durant l’été 2012 au Musée régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon à Sérignan, réunit plusieurs artistes de premier plan qui proposent une expérience de la couleur dans l'espace. Ce projet d’exposition emprunte son titre à l’essai « L’homme qui marchait dans la couleur » de Georges Didi-Huberman sur le travail de James Turrell. Ce texte prend la forme d’une fable qui nous promène au cœur du travail de cet artiste inventeur de lieux. Le genre de lieux qu’invente James Turrell passe par un travail avec la lumière. Il est un sculpteur qui donne masse et consistance à ces choses dites immatérielles que sont la couleur, l’espacement ou la limite. L’exposition « Marcher dans la couleur » propose au spectateur de parcourir des œuvres comme des lieux d’expériences sensorielles.
Dès l’entrée du musée, Felice Varini réalise une intervention inédite horizontale, verticale, qui guide le regard du visiteur depuis le hall jusqu’à la librairie puis propose un second point de vue, via un miroir posé au sol, dans le puits de lumière pour inviter le regardeur à parcourir l’espace autrement.
Daniel Buren présente un dispositif in situ, installé depuis l’ouverture du musée sur la totalité des parois vitrées du musée, qui entretient un dialogue avec l'architecture des lieux. Avec Rotation, l’artiste tire parti de la transparence et propose un jeu de couleurs et de formes, mis en mouvement dans l’espace par la lumière naturelle. À chaque heure du jour, le public découvre une nouvelle installation. Cette œuvre donne à voir une véritable mise en abyme de l'espace par l’explosion de la couleur. L'impression d'éclatement de l'œuvre, accentuée par les projections sur les murs et le sol, incite le spectateur à un déplacement non plus seulement du regard mais du corps tout entier.
Au centre de l’exposition, une installation lumineuse de James Turrell, Red Eye de 1992, est réactualisée spécialement pour l’exposition. Le spectateur pénètre un cube blanc pour faire l’expérience de l’immatérialité dans l’obscurité d’un espace d’où se détache un rectangle coloré. Cet environnement perceptuel sollicite nos sens et trouble notre rapport avec la réalité physique.
Jessica Warboys s'intéresse à la jonction et à la transition entre le rituel, la performance et le processus artistique. Pour ses Sea Paintings, l’artiste immerge les toiles dans la mer sur lesquelles les vagues et le vent laissent les traces de leur mouvement en traversant les pigments appliqués à la main. Ce processus relatif à la performance et à l’improvisation du geste prend la forme d’une série de grandes tentures colorées qui recouvrent des pans entiers de murs de l’espace du musée.
Prolongeant son questionnement plastique lié à la problématique de l’espace et de sa représentation, la pièce proposée par Veit Stratmann prend une fois de plus à partie le lieu pour lequel elle a spécifiquement été pensée. Celle-ci consiste en un vaste dispositif composé d’un assemblage de rectangles de moquette disposés en grille au sol, saturant et organisant la totalité de l’espace. Le spectateur est alors invité à parcourir l’étendue de cette installation : un sol à traverser comme une grande piste de jeu sur laquelle le spectateur pourra inventer ses propres règles et sauter de couleur en couleur ou s’amuser à les éviter.
Chez Ann Veronica Janssens, la lumière n’est pas seulement un instrument ou une condition mais un sujet. La couleur (tamisée, éclatante, hypnotique), la fumée (épaisse, tactile), l’espace (transparent, organisé, réarrangé) sont autant d’éléments qui se mettent au service de son expérimentation. Bluette se présente comme une sculpture abstraite immatérielle : sept faisceaux se croisent pour former une étoile impalpable. Un léger brouillard rend perceptibles les faisceaux et propose une expérience sensible de l'espace. Les tonalités des couleurs varient en fonction des mouvements de l'air et des points de vue du spectateur, offrant une profondeur de champ insoupçonnée.
À l’instar des autres artistes de l’exposition, l’espace est l’une des composantes du travail de Mai-Thu Perret : « Bien que mon travail soit souvent basé sur des scénarios préexistants lorsque je réalise une exposition j’attache une énorme importance à l’espace ». Cet intérêt pour le lieu se traduit par un rapport singulier à la couleur qui y fait presque office d’ornementation. La sculpture minimale monumentale WE se propose au spectateur comme un labyrinthe à arpenter. L’artiste se plaît à composer un jeu optique opéré par la puissance de l’association des couleurs et par la répétition symétrique de la forme géométrique. Le traitement de la couleur illustre un mélange d'influences allant de l'abstraction géométrique du début du XXe jusqu'au minimalisme ou l’Op art.
Le phénomène d’immersion se poursuit dans l’obscurité avec les pièces lumineuses Scrub d’Ann Veronica Janssens. Des formes rectangulaires de différentes couleurs, imbriquées les unes dans les autres, s’animent de mouvements accélérés accompagnés de changements de couleurs. L’image produite s’associe à l’expérience des images rémanentes et celles de l’accélération hypnotique produite par les variations de rythmes.
Le labyrinthe des salles entraîne les visiteurs dans un grand parcours perceptif de sensations colorées, une curieuse expérience où chacun se défera lentement de l'assise profonde qui constitue sa relation avec le réel.
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