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       Arman commence à travailler avec les ordures à partir de 1959. Il les collecte et les accumule dans des boîtes de plexiglas ou des bocaux de verre. Le Nouveau Réaliste dénonce ainsi la société de consommation naissante (on sort à peine des années de rationnement). Il s'amuse aussi beaucoup à choquer le bourgeois en mettant en vitrine des rebuts. Exposées sur un piédestal, Arman confère à ces objets de peu un statut d'oeuvres d'art

     

     

    Arman ordures Beaubourg 4Ordures et paille, poubelle des Halles, 1961, Beaubourg

     

        Les ordures ramassées dans les poubelles ou les bennes à ordure varient selon les quartiers mais elles sont toujours sales et sentent mauvais. Une fois accumulées, empilées, scellées, elles sont figées; elles échappent au pourrissement. 

      

    Arman bocaux ordures Beaubourg 7Ordures au naturel, bocaux, Arman 1971, Beaubourg

     

     

       Bien qu'Arman ne réarrange pas les ordures dans un but esthétique (en théorie), les bocaux et les boîtes deviennent des compositions plastiques. 

     

     

    Arman ordures Beaubourg 9Ordures, Arman, Beaubourg

     

     

        Dans la section Pollution du Musée d'Histoire Naturelle de Paris, une boîte carrée de plexiglas transparent luit dans la pénombre. Une oeuvre d'Arman? Non un objet scientifique qui montre "l'ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes accumulés pendant dix jours".

     

     

    ordures Museum PL"ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes

    accumulés pendant dix jours". Museum d'Histoire Naturelle de Paris

     


        Quelle différence avec les ordures d'Arman? Le protocole est le même: collecte, accumulation, entassement et boîte transparente. Qu'est-ce qui diffèrencie l'oeuvre d'art et la vitrine pédagogique? L'intention. L'intention d'Arman est d'exposer et de vendre ses poubelles et ses bocaux, de les livrer aux critiques d'art qui disserteront doctement sur l'influence de Duchamp et sur le statut de l'art moderne.

     

     

    ordures Museum 7"ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes accumulés pendant dix jours"

     

     

       L'intention du Musée est d'alerter les visiteurs sur la pollution engendrée par la surconsommation et les emballages inutiles. Arman fait une oeuvre artistique et il la signe. Le musée expose une oeuvre pédagogique, une oeuvre anonyme non signée car l'auteur est un technicien.

     

     

    ordures Museum 6"ensemble des déchets d'une famille française actuelle de 4 personnes accumulés pendant dix jours"

     

     

       Visuellement les poubelles d'Arman et la poubelle du Musée ont la même séduction visuelle mais leur finalité est différente. Les scientifiques et les techniciens du Musée ont-ils pensé à Arman? Sans aucun doute.

     

     

    Arman ordures Beaubourg 1Poubelle, Arman à Beaubourg

     

     

        Archéologie du quotidien, de notre quotidien de consommateurs goulus, archéologie du futur, les déchets enclos seront une mine d'information pour les chercheurs des siècles à venir.


     

    Arman, exposition

    22 septembre 2010- 10 janvier 2011

    Centre Pompidou, Paris


     

     

    Musée National d'Histoire Naturelle

    57 rue Cuvier, Jardin des Plantes, 75005 Paris

     

     

     

     

    Liens sur ce blog:

     

     

    Arman, la Vie à pleine dents et le Massacre des Innocents à Beaubourg, accumulations

     

    Arman, trois sculptures dans la ville: bagages, horloges et Vénus des arts en

    morceaux

     

    Michel Blazy, sculpcure, des oranges pourrissantes sur un Plateau

     

    Affiches pour la propreté à Paris, faire le maximum. L'impossible, une tâche pour Hercule

     

     

     

     

    Palagret

    archéologie du quotidien

    novembre 2012

     

     

     

     
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       Velours rouge, lustre à pampilles, luxueux tapis, lourdes tentures, miroirs dorés, plafonds richement ornés, voilà un environnement inhabituel pour des cochons. Certes les cochons de Wim Delvoye ne sont pas cette fois-ci vivants. Il s'agit de quatre sculptures en polyester recouvertes de tapis de soie, délicatement posées dans les appartements Napoléon III au décor impérial surchargé.

     

    Wim Delvoye cochon grand salon Louvre 5Mughal Jail, Kashan, Mashed, cochons de Wim Delvoye, tapisdermie

    Appartements Napoléon III du Louvre

     

        Mughal Jail, Kashan, Mashed, trois petits cochons bien proprets sont invités au salon et se tiennent tout à fait bien. Tabriz, un cochon solitaire se tient au pied de la table de la salle à manger, comme le chien qu'on voit souvent en premier plan dans les tableaux de la Renaissance.

     

    Wim Delvoye cochon grand salon Louvre 9Cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, appartements Napoléon III du Louvre

     

     

      Les aristocrates et les bourgeois du second empire qui fréquentaient ces lieux ne sont plus là depuis longtemps. Les animaux de Wim Delvoye les représentent-ils? Présentables à l'extérieur, cachant leurs noirs desseins, leur avidité et leur ambition à l'intérieur?

     

     

    Wim Delvoye cochon grand salon Louvre 7Cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, salon Napoléon III du Louvre

     

     

       Wim Delvoye est un artiste belge dont le fond de commerce est la provocation. On connait son cloaca, machine à fabriquer de la merde, et ses cochons vivants tatoués. Ici il expose des cochons qui font tapisserie, des tapisdermie. Loin de la porcherie, les cochons surprennent mais ne font pas scandale. Encore que des tapis persan sur des cochons?

     

       Les oeuvres de Jan Fabre en 2008 dans les salles des Ecoles du Nord étaient plus radicales. Un ver géant ou un cochon, quel est le plus dérangeant?

     

    Wim Delvoye cochon grand salon Louvre 8Cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, appartements Napoléon III du Louvre

     


     Tim, l'homme tatoué de Wim Delvoye ne posait pas le jour de la visite. A la mort de l'oeuvre vivante, sa peau sera vendu à un collectionneur.

     

     

    Wim-Delvoye-Tabriz-salle-a--manger-cochon.jpgTabriz, cochon de Wim Delvoye, tapisdermie, crucifix sur la table

    salle à manger Napoléon III du Louvre

     

         Wim Delvoye expose aussi des crucifix reliés en anneau de Moebius, des pneus sculptés et des camions en dentelle gothique. Plusieurs sculptures torturées mêlent anamorphose et influence des taches de Rorschach.

     

     

     

    Wim-Delvoye-2-bacchantes-clockwise-Louvre.jpgDeux bacchantes, clockwise, Wim Delvoye, Louvre

     

     

        Ironiquement, Wim Delvoye montre dans une vitrine quatre lames de scie circulaire recouvertes de peinture émaillée dans le style de Delft. A côté une assiette en faïence d'Urbino de 1549. Les scies, l'assiette et les objets délicatement ouvragés exposés au-dessus sont tout aussi décoratifs. Wim Delvoye mêle tradition et technologie, arts décoratif et art, esprit de sérieux et plaisanterie.

     

     

     

    Wim-Delvoye-sawblade-Louvre.jpgSawblades (x4) peinture émaillée sur scies circulaires, 1990, Wim Delvoye

    assiette d'Urbino, faïence lustrée

     

     

     

     

    Wim Delvoye

    Du 31 mai au 17 septembre 2012

    Louvre, appartements Napoléon III

     

     

     

     

     

     

    L'art contemporain au Louvre sur ce blog:

    Claude Lévêque sous la pyramide du Louvre: un zig-zag de néon

    Ruines et reconstructions, Makom de Michal Rovner, d'Israël au Louvre

     Soulages au Louvre: outrenoir et maîtres italiens de la Renaissance

    Kosuth au Louvre, néons, confusion et désorientation

    Louvre: Umberto Eco, vertige de la liste, énumérations, catalogue etc ...

     
     
     
     
     

     

     

     

    Palagret

    novembre 2012

    art contemporain au Louvre

     

     

     

     
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        Légère odeur de moisi et mouches tournoyant autour de plateaux d'oranges en décomposition constituent l'installation de Michel Blazy, sculpcure, bar à orange, exposée au Plateau à Paris.

     

     

    Blazy grand restaurant Plateau oranges 7sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau

     

        Voici une video capturant un moment de l'œuvre évolutive et éphémère de Michel Blazy:

     

     

     


    MICHEL BLAZY, oranges pourrissantes sur un Plateau par Palagret

     

     

     

    Blazy grand restaurant sculpcure Plateau 12sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau

     


     

    Michel Blazy, le grand restaurant

    Du 20 septembre au 18 novembre 2012

    Le Plateau, place Hannah Arendt, 

     angle de la rue des Alouettes et de la rue Carducci

    75019 Paris

     

     

     

     

    Liens sur ce blog:

    Michel Blazy, sculpcure, des oranges pourrissantes sur un Plateau

    La grotte de Michel Blazy, coton et lentilles au Plateau 

    Michel Blazy, Bouquet final au collège des Bernardins, éloge de la lenteur

     

     

     

     

     

    Palagret

    art contemporain

    novembre 2012

     

     

     

     
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         Sculpcure, des piles d'oranges pourrissantes couvertes d'insectes et de filaments de moisissure, telle est l'installation de Michel Blazy présentée au Plateau. Le temps qui passe altère la couleur éclatante des oranges qui virent peu à peu au brun et au noir avec des tâches de vert et de blanc. Les mouches drosophiles, les araignées et d'autres minuscules bestioles non identifiées trouvent là un festin de roi.

     

     

    Blazy grand restaurant sculpcure Plateau 5sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau

     

     

         Sculpcure, bar à oranges, dégage une légère odeur de moisi qui ne décourage pas les visiteurs invités à se presser un jus d'orange puis à empiler les écorces vides sur un plateau qui rejoindra bientôt l'installation mouvante de Michel Blazy. Une cure de vitamines originale.

     -

     

    Blazy-grand-restaurant-sculpcure-Plateau-12.jpgsculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau



        Au contraire des déchets d'Arman ou de Spoerri, Michel Blazy ne les fige pas, il étudie leur evolution. Il travaille avec le vivant (plantes, escargots, insectes, moisissures, bactéries) qui génère des formes et des couleurs inattendues. L'écoulement du temps et la décomposition des oeuvres exposées sont au centre du protocole établi par le plasticien. 


     

    Blazy grand restaurant sculpcure Plateau 3sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau

     

        Les installations exposées au Plateau se contaminent les unes les autres:

    "Les mouches du "Bar à oranges" vont pondre dans la Grotte, estime Michel Blazy, et comme elles sont attirées par la chaleur, elles se grilleront sûrement sur les lampes rouges au-dessus des Tables auto-nettoyantes où se trouvent les fourmis, leur fournissant ainsi des protéines." 1

     

     

    Blazy grand restaurant tables auto-nettoyantesTables auto-nettoyantes, tableau crème dessert, au fond la Grotte

    exposition de Michel Blazy au Plateau

     

     

        Fascinantes et répugnantes, les sculptures organiques de Michel Blazy sont des installations éphémères et aléatoires, des performances. Les oranges prises dans un filet de moisissure, la grotte de coton enserré de lentilles, la moquette aux traces d'escargot sont des vanités qui nous rappelle la fragilité de la vie. Les oeuvres disparaîtront à la fin de l'exposition et Michel Blazy installera un nouveau dispositif dans un nouveau lieu d'exposition. Certaines oranges cependant sont conservées; elles ont plus de dix ans.

     

     

     

    Blazy grand restaurant lâcher d'escargots PlateauLâcher d'escargots, installation de Michel Blazy au Plateau


     

    Dossier de presse

     
       Michel Blazy travaille avec des matériaux modestes, périssables, issus de notre quotidien et nous révèle la part d'étrange, de somptueux ou de monstrueux qu'ils peuvent contenir. La matière vivante qu'il choisit pour ses œuvres porte en elle les potentielles mutations et détériorations qui font de son art un art de l'éphémère, ou plus exactement du changement continuel. Michel Blazy a le goût de l'observation et laisse le temps faire son œuvre sur la matière. L'expérimentation ludique à laquelle il se livre, aussi bien sur des matériaux naturels qu'artificiels, compose un éloge de la décomposition, une ode à la capacité transformiste de la matière. Chacune de ses œuvres possède une temporalité qui lui est propre et les notions de lenteur et de hasard se retrouvent au cœur du processus de création artistique.

     

     

     

     

    Blazy grand restaurant sculpcure Plateau 4sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau


     

     

     

       Voir, mais aussi toucher et sentir, les installations de Michel Blazy nous proposent une approche sensorielle. Elles sont constituées de rencontres de matières, qui interagissent les unes avec les autres. Les produits manufacturés vont être contaminés par des composants organiques, s'ensauvager en quelque sorte. Notre perception des distinctions entre naturel et artificiel s'en trouve d'autant modifiée.

     

       Il ne peut y avoir ici d'œuvre appréhendée en tant qu'objet fini, elle est en transformation constante et est également reproductible. Michel Blazy propose des modes d'emploi pour ses pièces, telles les partitions d'un compositeur, qui laisse donc la liberté d'interprétation.

     

     

     

     

    Blazy grand restaurant sculpcure Plateau 0sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau


     


       Tout en ayant un caractère rétrospectif, l’exposition au Plateau sera conçue dans le sens d’une adaptation spécifique au lieu, en privilégiant notamment la dimension domestique du travail.

     


       Après plusieurs collaborations avec le Frac Ile-de-France – l'exposition Ralentir Vite en 2005, un projet d'artiste mené avec l’Antenne en 2007 et un ensemble de ses œuvres constitué au sein de la Collection – cette invitation qui est faite à Michel Blazy pour une exposition d’envergure vient à point nommé au moment de fêter les 10 ans du Plateau.

     

     

     

     

    Blazy grand restaurant sculpcure Plateau 8sculpcure; bar à oranges, sculpture-installation de Michel Blazy

    Le grand restaurant, Le Plateau

     

     

     

     

    Michel Blazy, le grand restaurant

    Du 20 septembre au 18 novembre 2012

    Le Plateau, place Hannah Arendt, 

     angle de la rue des Alouettes et de la rue Carducci

    75019 Paris

     

     

     

     

    Lien sur ce blog:

    La grotte de Michel Blazy, coton et lentilles au Plateau

    Michel Blazy, Bouquet final au collège des Bernardins, éloge de la lenteur

    Art et pédagogie: les ordures artistiques d'Arman, les ordures pédagogiques du Musée d'Histoire Naturelle

    Gu Dexin, un tapis de pommes, Par nature, exposition au 104

     

     

     

     

    Palagret

    art contemporain

    novembre 2012

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     
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       Sacrifice barbare, carnage cynégétique, charnier d'animaux empaillés, massacre de civils, allégorie de la violence, ou ode à la nature menacée , Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, la composition funèbre d'Adel Abdessemed est frappante et dérangeante.

     

    Adel Abdessemed who is afraid of the big bad wolf 6Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail

     

     

     

       Au contraire des travaux taxidermiques traditionnels, les quelques 500 animaux de "Qui a peur du grand méchant loup" ne sont pas représentés dans une attitude paisible ou menaçante mais dans un spasme de terreur et de souffrance, la gueule ouverte. Les corps brûlés, martyrisés, mêlent dans une même mort les prédateurs et leurs proies aux corps recouverts d'huile de cèdre qui unifie la couleur noir rouge de la fresque morbide. 

     

     

     

    Adel Abdessemed who is afraid of the big bad wolf 5  Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed

     

     

     

     

       Le titre "Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?" vient d'une chanson d'un dessin animé Disney (1933) "The Three Little Pigs". Il se réfère aussi au tableau de Barnett Newman "who's afraid of yellow, red and blue" et à la tapisserie de poupées "More Love Hours Than Can Ever Be Repaid" (1987) de Mike Kelley.

     

       La composition d'Adel Abdessemed a les mêmes dimensions que Guernica (panneau de 363 cm de haut et 779 de long), le tableau de Pablo Picasso qui évoque le massacre des civils espagnols en 1937 par les forces franquiste. Une référence peut-être un peu audacieuse.

     

     

     

    Adel Abdessemed who is afraid of the big bad wolf 8Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail

     

     

     

       La majorité des cadavres empaillés– renards, lièvre, daims, chèvres, lapins... viennent de la campagne française. Pour des raisons juridiques, les loups viennent d'Amérique. 

     

     

    Adel Abdessemed who is afraid of the big bad wolf 7Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail

     

     

     

        Adel Abdessemed expose régulièrement Who's Afraid of the Big Bad Wolf ? mais ne le vend pas. Il le garde pour lui.

     

     

    Adel Abdessemed who is afraid of the big bad wolf 4Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail

     

     

     

        Who's Afraid of the Big Bad Wolf ? est le titre d'un solo show d'Abdessemed à la galerie David Swirner à New-York en février- mars 2012. Il y exposait, comme à Beaubourg, les trois christs en fil barbelé (Décor) inspirés de Grünewald, le bateau des immigrants lesté de sacs d'ordure noirs (Hope) et bien sur les animaux carbonisés (Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?).

     

     

     

    Adel Abdessemed who is afraid of the big bad wolf 2Who's Afraid of the Big Bad Wolf ?, tableau d'Adel Abdessemed, détail

     

     

     

    Adel Abdessemed "Je suis innocent"

    3 octobre 2012 - 7 janvier 2013

    Galerie sud - Centre Pompidou


    Abdessemed-NY.jpgVu de l'exposition Who's Afraid of the Big Bad Wolf ? Adel Abdessemed à New-York
     
    Lire aussi: Zidane sur le parvis de Beaubourg, le coup de tête d'Adel Abdessemed en question Bêtes off à la Conciergerie, la violence faite aux licornes: Xue Sun, Renaud-Auguste Dormeuil, Maïder Fortuné
     
     
     
     
    Palagret
    art contemporain
    octobre 2012

     


     

     
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    L'automne d'Hyber
     
         Sur des étagères, Fabrice Hyber dispose des objets bizarres, des POF, Prototype d’Objets en Fonctionnement. Ils sont réalisés grâce à des modes d'emploi numérotés, absurdes et ironiques.
     

     

    POF Shop, Fabrice Hyber, Grand Palais 2009


      

        On peut fabriquer des ballons carrés (n° 65), des lunettes réversibles (n° 43), une perruque radar (n° 61), une piste d'atterrissage pour Ovni (n° 62), un médicament pour rendre visible l'invisible (n° 63), le chemin le plus court (n° 85) etc ... . Le public sourit ou grogne en lisant les modes d'emploi de tous ces objets impossibles qui ne servent à rien sinon à mettre en question l'idée de rationalité.
     
     
     
    affiche-Hyber-Mac-Val-ballon-carre.jpgBallon carré, POF de Fabrice Hyber, exposition au Mac/Val
     
     
       Les POFs de Fabrice Hyber commencés en 1991 sont des objets conçus pour induire et générer des comportements nouveaux.
     

     

     POF Shop, Fabrice Hyber, Grand Palais
     
     
        Ce déplacement de la fonction originelle d'objets familiers vise à brouiller notre perception des formes et du temps, à perturber notre conscience et à nous conduire à des gestes absurdes et gratuits. En les utilisant, nos façons de faire automatiques se transforment en chorégraphies.
     


    Hyber-POF-baveur.jpgPOF n°140 le baveur, POF 146 arbre antenne, POF 85 le chemin le plus court
     

        "Cette automne Fabrice Hyber expose partout. Au MAC/VAL, dès le 20 octobre, Fabrice Hyber présente pour la première fois l’intégralité des POF (Prototypes d’Objets en Fonctionnement), réalisés entre 1991 et 2012, - comme le Ballon carré – POF 65 ou Oto, la voiture à double tranchant – POF 87, ou encore Ted Hyber – POF 51 -, soit plus de 150 œuvres et autant de façons de placer le visiteur au cœur du dispositif, en l’invitant à les manipuler.
     
         L’exposition monographique du MAC/VAL, entre en résonance avec celles proposées parallèlement par le Palais de Tokyo, la Fondation Maeght et l’institut Pasteur, pour éclairer l’œuvre de l’un des artistes français les plus bouillonnants et inventifs d’aujourd’hui." 1
     
     
     
    Hyber-POF-TRRRR.jpgPOF 68 moucharabieh, POF 136 Trrrr
     
     
     
    Hyber-POF-62-perruque.jpgPOF n° 61 Perruque radar radio-émetteur, POF 62 piste d'atterissage pour OVNI
    POF 63 médicaments pour rendre visible l'invisible
     
     
     
    Fabrice Hyber, Prototypes d'Objets en Fonctionnement (POF Exposition monographique Du 20 octobre 2012 au 20 janvier 2013
    Fabrice Hyber Matières premières Palais de Tokyo Du 28/09/2012 au 07/01/2013
    Fabrice Hyber Essentiels (peintures homéopathiques) Du 6 octobre au 6 janvier 2013 Fondation Maegh Saint-Paul de Vence Fabrice Hyber, Sans gêne fresque de céramique (18 mètres de hauteur sur 8,20) Institut Pasteur, Paris

    Lien sur ce blog: La Force de l'Art 2, Fabrice Hyber: M.I.T man l'homme arcimboldesque et les POF
    Palagret
    art contemporain
     La Force de l'Art 2009
    octobre 2012
     
    Source:1- in dossier de presse
     
     
     
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        Symbole d'une défaite, le coup de tête de Zidane par Adel Abdessemed, suscite bien des réactions. Les visiteurs sont attirés par ce bronze monumental de plus de cinq mètres de haut. Il représente Zinédine Zidane donnant un coup de tête à Marco Materazzi en finale de la coupe du monde de football 2006. Zidane avait écopé d'un carton rouge et été expulsé du terrain. L'Italie l'avait ensuite emporté sur la France aux tirs au but.

     

     

    Zidane coup de boule Abdessemed Beaubourg 5"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg

     

       Adel Abdessemed représente deux moments de l'action simultanément: l'instant juste avant que la tête de Zidane touche la poitrine de Marco Materazzi et la souffrance de l'italien lorsqu'il est touché une seconde plus tard. Les corps des deux adversaires sont si précis avec les plis du tissu et les veines sur les bras qu'il s'agit sans doute d'un moulage. La sculpture hyper-réaliste est digne du réalisme soviétique sauf qu'elle ne célèbre pas l'exploit d'un travailleur méritant mais la violence d'un sportif adulé de ses supporters.  

     

     

    Zidane coup de boule Abdessemed Beaubourg 4"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg

     

              "Cette statue s'oppose à la tradition qui consiste à faire des statues en l'honneur de certaines victoires. Elle est une ode à la défaite", explique Philippe Alain Michaud, le commissaire de l'exposition d'Adel Abdessemed "Je suis innocent". "L'œuvre d'Adel Abdessemed est souvent à double tiroir, fait-il valoir. Bien qu'elle reprenne un événement populaire connu de tous et immédiatement identifié, [elle] est aussi une allusion à la tradition réaliste et aux fresques de Masaccio. Le regard de Zidane vers le sol nous rappelle celui d'Adam, chassé du paradis." 1

     

     

    Zidane coup de boule Abdessemed Beaubourg 7"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg

     

         «J'ai reçu la violence du geste de Zidane, depuis l'écran, en plein visage. J'ai voulu montrer le côté sombre du héros, le goût du destin inéluctable et l'immédiateté retentissante d'un geste», a confié Adel Abdessemed au Figaro.

     

     

     

    Zidane coup de boule Abdessemed Beaubourg 8"coup de tête" d' Adel Abdessemed sur le parvis de Beaubourg

     

     

         Les présidents de districts de football français se disent choqués par la sculpture qui illustre un incident peu glorieux et donne une image négative de Zidane et du football. Ils demandent le retrait de l'ignominieuse statue.

     

        En effet, comment vanter les vertus du sport à nos chères têtes blondes quand une star perd son sang-froid et ne respecte pas l'adversaire. Adversaire qui n'aurait pas respecté Zidane en lui murmurant quelque chose d'incorrect sur sa soeur.

     

     

    affiche-Abdessemed-Beaubourg-50180.jpgaffiche pour l'exposition "Je suis innocent" d' Adel Abdessemed sur la façade de Beaubourg 

     

     

       De son côté Alain Seban, président du Centre Pompidou, défend l'oeuvre et la liberté de créer. "Je suis choqué par cette demande... C'est ni plus ni moins un appel à la censure. ...L'art porte un autre regard sur le monde et mon rôle est d'être garant de la liberté de créer des artistes", a-t-il déclaré. 


         A l'occasion de l'exposition "Je suis innocent" d'Adel Abdessemed à Beaubourg, le parvis accueille la sculpture "coup de tête". De nombreux visiteurs de toutes nationalités se font un plaisir de se faire photographier devant le geste lamentable de Zidane dont un jour on ne se souviendra plus que pour ce coup de boule. 

     

     

     

    Adel Abdessemed

     Je suis innocent

    Du 3 octobre au 7 janvier 2013

    Beaubourg

     

    Adel Abdessemed, Coup de tête

    Parvis de Beaubourg

    Du 25 septembre 2012 au 7 janvier 2013

     

     

     

    Autres oeuvres sur le parvis de Beaubourg:

    Horizontal, un joyeux stabile-mobile d'Alexander Calder sur la piazza Beaubourg

    Beaubourg: le monumental pot doré de Jean-Pierre Raynaud

     

     

     

    Palagret

    art en plein air

    octobre 2012

     

     

     

    Source:

    1- in Le Monde du 26.09.12

     

     

     
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        Dans les Jardins  des Plantes et des Tuileries de nombreuses sculptures intriguent les passants. Devant les serres tropicales, "Sinapsis paradigmes and Micrologies" de Loris Cecchini sert de banc aux promeneurs qui ne se posent pas de question sur l'art contemporain.

     

     

    FIAC Plantes Ceccini sinapsis 5"Sinapsis paradigms and Micrologies" de Loris Cecchini

    Fiac 2012 Hors les murs, Jardin des Plantes

     

     

     Sinapsis paradigms and Micrologies, les cinq modules d'acier de Loris Cecchini sont à la fois une sculpture et une référence à la morphologie cellulaire. Ils oscillent  entre nature et artifice, composés d’une centaine de morceaux d’acier brillant, vers de terre ou amibes métalliques. 

     

     

    FIAC Plantes Ceccini sinapsis 9"Sinapsis paradigms and Micrologies" de Loris Cecchini, Fiac 2012 Hors les murs

    Jardin des Plantes

     

        Produits industriellement puis soudés à la main, les modules brillants peuvent prendre de multiples formes organiques. Les passants y voient plus un mobilier urbain inventif qu'une sculpture. 

     

       Loris Cecchini est né à Milan en 1969 et est représenté par la Galleria Continua.

     

     

     

     

    FIAC Plantes Ceccini sinapsis 6"Sinapsis paradigms and Micrologies" de Loris Cecchini, Fiac 2012 Hors les murs

    Jardin des Plantes

     

     

     

     

       Au jardin des Tuileries, les quatre bancs de Jeppe Hein sont avant tout des sièges. Etudiant la communication et le comportement social en milieu urbain, Jeppe Hein dessinent des bancs modifiés. Leur forme sinueuse inhabituelle interpelle les passants. Ils peuvent s'y allonger confortablement ou dans des positions peu courantes, s'y lover. Les bancs plaisent aux enfants qui y jouent au toboggan ou à chat perché comme sur un mobilier de terrain de jeu.

     

     

     

    Fiac Tuileries Jeppe Hein benches 9Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein

     

     

     

     

        Les quatre bancs blancs, en aluminium galvanisé peint par poudrage, encadrent le bassin rond des Tuileries où Marc Quinn expose "The Origin of the World (Cassis madagascariensis)" un coquillage géant en bronze.

     

     

     

     

    Fiac-Tuileries-Marc-Quinn-origine-Jeppe-Hein-benches.jpgModified Social Benches, 2012, Jeppe Hein

    "The Origin of the World (Cassis madagascariensis)" de Marc Quinn

     

     

     

     

       Jeppe Hein est né en 1974 à Copenhague et est basé à Berlin. Il travaille sur des formes ludiques et géométriques (cubes de néon, labyrinthe et miroir) qui redefinissent l'espace tout en invitant le spectateur à participer pour faire vivre l'oeuvre.

     

     

     

     

    Fiac Tuileries Jeppe Hein benches 0

    Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein

    Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries

     

     

     

    Fiac Tuileries Jeppe Hein benches 8

    Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein

     Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries

     

     

     

    Fiac Tuileries Jeppe Hein benches 3

    Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein

     Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries

     

     

     

    Fiac Tuileries Jeppe Hein benches 1Modified Social Benches, 2012, Jeppe Hein

    Fiac hors les murs, Jardin des Tuileries

     

     

     

    Fiac 2012 hors les murs

    Jardin des plantes

    12 octobre - 19 novembre 2012

    36 rue Geoffroy Saint Hilaire 75005 Paris

     

     

    Fiac 2012 hors les murs

    Jardin des Tuileries

    18 - 21 octobre 2012

     

     

    Liens sur ce blog:

    Fiac 2012: Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, comme une radiographie d'une espèce disparue

    Fiac 2012, place Vendôme, Jaume Plensa et les publicités géantes

     

    FIAC 2009: Vincent Olinet et la princesse absente

    FIAC 2009:Jacques Villeglé, un alphabet socio-politique

    Fiac 2009 aux Tuileries: Villeglé, Attia, Bouchet, Olinet, Le Chevallier, une video

     

     

    Le programme de la FIAC 2012

     

     

     

     

    Palagret

    art contemporain

    octobre 2012


     

     

     
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    Un art cinétique poétique

     

       Telle la radiographie d'un animal disparu, Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche est projeté au plafond de la galerie des espèces disparues ou menacées. Des formes blanches se forment et se déforment en une lente métamorphose. On pourrait y voir le squelette d'un animal mutant ou les voiles diaphanes d'une chimère à venir. Générées par une machine les images sont étranges et mystérieuses comme le lieu lui même.

     

     

    FIAC Museum Lamarche Baphomètre 1Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, galerie des espèces disparues

     

     

          Le Musée d'Histoire Naturelle de Paris est plongée dans la pénombre et lsalle des espèces disparues encore plus. Le bois des vitrines datant de 1889 luit doucement. Des animaux empaillés au nom étrange comme l'hippotrague bleu, le moho d'Hawaï ou le couagga fixent les visiteurs de leurs yeux de verre.

     

     

     


    Réplique, Baphomêtre, de Bertrand Lamarche par Palagret, video

     

     

     

       Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche s'accorde parfaitement à cet espace muséographique, lieu d'études scientifiques habité de spécimens rares et bizarres. Squelettes, moulages et naturalisations de mollusques, poissons, reptiles et mammifères parlent d'un monde en danger, un monde où le vivant disparaît peu à peu sous l'action de l'homme. 

     

     

     

    FIAC Museum Lamarche Baphomètre 4Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, galerie des espèces disparues

     

     

     

       Dans le cadre de la FIAC 2012, le Jardin des Plantes présente 29 oeuvres contemporaines dans les jardins, la Ménagerie, les grandes serres et le Museum. Notons que si la visite des jardins est gratuite, l'entrée des bâtiments est payante et qu'il n'y a pas de billet groupé à l'occasion de la FIAC 2012.

     

     

     

    FIAC-Plantes-Lamarche-replique-5.jpgFélins disparus et Réplique (Baphomêtre) de Bertrand Lamarche, galerie des espèces disparues

     

     

     

     

        La FIAC s'est terminé le 21 octobre mais les expositions du Jardin des plantes continuent jusqu'au 19 novembre. Certaines oeuvres sont déjà démontées comme l'Antartica World Passeport, Delivery Bureau de Lucy + Jorge Orta ou peu visible comme The tropical collector de Mark Dion dans la rotonde de la Ménagerie n'ouvrant qu'à 14 heures.

     

     

     

     

    Fiac-Plantes-Mark-Dion-Tropical-collectors-50635.jpgThe tropical collector de Mark Dion, rotonde de la Ménagerie

    vu à travers la porte fermée

     

     

     

       "Ce projet est l'occasion de rassembler le public et de mettre en valeur un parcours singulier d'exposition autour d'une thématique d'actualité en totale adéquation avec le lieu : l'art, la nature, la biodiversité et l'environnement. Les collections végétales vivantes du Museum servent de support et d'illustration à la diffusion des connaissances sur les plantes, les écosystèmes végétaux, l'interaction entre les plantes et les animaux, les relations entre l'Homme et la Nature.

       Un lieu de pédagogie qui s'adresse à un très large public où se rencontrent les plus jeunes comme les chercheurs scientifiques." 1

     

     

     

     

     

     

    Museum éléphantGrande galerie de l'évolution, museum national d'histoire naturelle

     

     

     

     

    Fiac 2012 hors les murs

    Jardin des plantes

    12 octobre - 19 novembre 2012

    36 rue Geoffroy Saint Hilaire 75005 Paris

     

     

     

     

     

     

    FIAC-Plantes-Nash-Three-humps.jpgThree humps, David Nash, bronze d'après une matrice en bois brûlé

    FIac 2012 hors les murs au Jardin des Plantes 

     

     

     

     

    Voir articles sur ce blog:

    FIAC2012:  Fiac 2012, des sculptures et des bancs: Loris Cecchini et Jeppe Hein

    FIAC 2009: Vincent Olinet et la princesse absente

    FIAC 2009:Jacques Villeglé, un alphabet socio-politique

    Fiac 2009 aux Tuileries: Villeglé, Attia, Bouchet, Olinet, Le Chevallier, une video

     

     

    Le programme de la FIAC 2012

     

     

     

     

    Palagret

    art contemporain

    octobre 2012

     

     

     

     

    Dossier de presse

     

    Bertrand Lamarche, Réplique (Baphomêtre), 2008

    Installation, projecteur, réflecteur, trépieds

    Présentée par Jérôme Poggi, Paris

     

    Bertrand Lamarche est né en 1966 à Paris, où il vit et travaille. Réplique est une machine génératrice de formes organiques qui se meuvent entre éther hypnotique et entropie. Cette autogénération apparaît comme une simulation des modèles mécanistes de la perception ou encore, une involution des membranes fluides, filaires algorithmiques, architecture liquide ou exploration génétique de la forme architecturale. Ou encore, cellules nerveuses d’un cerveau, magma inchoatif de formes matières, transformation biologique d’organismes. Cette instabilité formelle et processuelle contraste avec la fixité du dispositif mécanique qui reste ostensiblement visible. Extrait de Marie Ange BRAYER, «cette inéluctable modalité du visible» 

     

     

     

    1- in dossier de presse FIAC hors les murs

     

     
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        Veit Stratmann travaille in situ, en fonction du lieu. Il a recouvert le sol du musée de Sérignan de rectangles de moquette et de rectangles d'aluminium disposés en biais. L'exposition s'appelle "marcher dans la couleur" et il faut vraiment marcher dans la couleur, sans trébucher sur les rebords métalliques qui encadrent la moquette. Ces petits obstacles obligent le visiteur à regarder vers le bas et à choisir ses cases comme dans un jeu de marelle.

     

     

     Sérignan Veit Stratman sol sérignanais 6Un sol sérignanais de Veit Stratmann

     

     

     

        Les adolescents en visite ce jour là s'amusaient à sauter de couleur en couleur ou à éviter une couleur précise, soudainement pris de toc. Une expérience ludique.

     

     

     

    Sérignan Veit Stratman sol sérignanais Buren Rotation 5Un sol sérignanais de Veit Stratmann et projection coloré de Rotation de Daniel Buren

     

     

     

       "Un sol sérignanais", l'installation in situ de Veit Stratmann existe par elle-même dans les salles sans fenêtre mais là où il y a des ouvertures, l'oeuvre est modifiée par les projections colorés de Rotation, l'oeuvre de Daniel Buren qui couvre les fenêtres de filtres colorés.

      

     

     

    Sérignan Veit Stratman sol sérignanais Buren sautUn sol sérignanais de Veit Stratmann et fenêtre de Daniel Buren

     

     

     

    Sérignan Veit Stratman sol sérignanais 2012 Buren 40068Un sol sérignanais de Veit Stratmann et fenêtre de Daniel Buren

     

     

     

    Sérignan Veit Stratman sol sérignanais 2012 Buren 40064Moquette colorée et aluminium, Un sol sérignanais de Veit Stratmann 

     

     

     

     

     

    Musée régional d'art contemporain Languedoc Roussillon

    Daniel Buren, Rotation, travail in situ

    "Marcher dans la couleur"

    Veit Stratmann, un sol sérignanais

    146 avenue de la plage

    34410 Sérignan

     

     

     

     

    Sérignan Veit Stratman sol sérignanais 2012 Buren 30989Moquette colorée et aluminium, Un sol sérignanais de Veit Stratmann 

     

     

     

     

     

    Lien sur ce blog:

    Daniel Buren, Rotation à Sérignan, transparence et reflets

     

     

     

    Dossier de presse:

    L’exposition « Marcher dans la couleur », présentée durant l’été 2012 au Musée régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon à Sérignan, réunit plusieurs artistes de premier plan qui proposent une expérience de la couleur dans l'espace. Ce projet d’exposition emprunte son titre à l’essai « L’homme qui marchait dans la couleur » de Georges Didi-Huberman sur le travail de James Turrell. Ce texte prend la forme d’une fable qui nous promène au cœur du travail de cet artiste inventeur de lieux. Le genre de lieux qu’invente James Turrell passe par un travail avec la lumière. Il est un sculpteur qui donne masse et consistance à ces choses dites immatérielles que sont la couleur, l’espacement ou la limite. L’exposition « Marcher dans la couleur » propose au spectateur de parcourir des œuvres comme des lieux d’expériences sensorielles.

     
    Dès l’entrée du musée, Felice Varini réalise une intervention inédite horizontale, verticale, qui guide le regard du visiteur depuis le hall jusqu’à la librairie puis propose un second point de vue, via un miroir posé au sol, dans le puits de lumière pour inviter le regardeur à parcourir l’espace autrement.

     
    Daniel Buren présente un dispositif in situ, installé depuis l’ouverture du musée sur la totalité des parois vitrées du musée, qui entretient un dialogue avec l'architecture des lieux. Avec Rotation, l’artiste tire parti de la transparence et propose un jeu de couleurs et de formes, mis en mouvement dans l’espace par la lumière naturelle. À chaque heure du jour, le public découvre une nouvelle installation. Cette œuvre donne à voir une véritable mise en abyme de l'espace par l’explosion de la couleur. L'impression d'éclatement de l'œuvre, accentuée par les projections sur les murs et le sol, incite le spectateur à un déplacement non plus seulement du regard mais du corps tout entier.

     
    Au centre de l’exposition, une installation lumineuse de James Turrell, Red Eye de 1992, est réactualisée spécialement pour l’exposition. Le spectateur pénètre un cube blanc pour faire l’expérience de l’immatérialité dans l’obscurité d’un espace d’où se détache un rectangle coloré. Cet environnement perceptuel sollicite nos sens et trouble notre rapport avec la réalité physique.

     
    Jessica Warboys s'intéresse à la jonction et à la transition entre le rituel, la performance et le processus artistique. Pour ses Sea Paintings, l’artiste immerge les toiles dans la mer sur lesquelles les vagues et le vent laissent les traces de leur mouvement en traversant les pigments appliqués à la main. Ce processus relatif à la performance et à l’improvisation du geste prend la forme d’une série de grandes tentures colorées qui recouvrent des pans entiers de murs de l’espace du musée.

     
    Prolongeant son questionnement plastique lié à la problématique de l’espace et de sa représentation, la pièce proposée par Veit Stratmann prend une fois de plus à partie le lieu pour lequel elle a spécifiquement été pensée. Celle-ci consiste en un vaste dispositif composé d’un assemblage de rectangles de moquette disposés en grille au sol, saturant et organisant la totalité de l’espace. Le spectateur est alors invité à parcourir l’étendue de cette installation : un sol à traverser comme une grande piste de jeu sur laquelle le spectateur pourra inventer ses propres règles et sauter de couleur en couleur ou s’amuser à les éviter. 

     
    Chez Ann Veronica Janssens, la lumière n’est pas seulement un instrument ou une condition mais un sujet. La couleur (tamisée, éclatante, hypnotique), la fumée (épaisse, tactile), l’espace (transparent, organisé, réarrangé) sont autant d’éléments qui se mettent au service de son expérimentation. Bluette se présente comme une sculpture abstraite immatérielle : sept faisceaux se croisent pour former une étoile impalpable. Un léger brouillard rend perceptibles les faisceaux et propose une expérience sensible de l'espace. Les tonalités des couleurs varient en fonction des mouvements de l'air et des points de vue du spectateur, offrant une profondeur de champ insoupçonnée.

     
    À l’instar des autres artistes de l’exposition, l’espace est l’une des composantes du travail de Mai-Thu Perret : « Bien que mon travail soit souvent basé sur des scénarios préexistants lorsque je réalise une exposition j’attache une énorme importance à l’espace ». Cet intérêt pour le lieu se traduit par un rapport singulier à la couleur qui y fait presque office d’ornementation. La sculpture minimale monumentale WE se propose au spectateur comme un labyrinthe à arpenter. L’artiste se plaît à composer un jeu optique opéré par la puissance de l’association des couleurs et par la répétition symétrique de la forme géométrique. Le traitement de la couleur illustre un mélange d'influences allant de l'abstraction géométrique du début du XXe jusqu'au minimalisme ou l’Op art.

     
    Le phénomène d’immersion se poursuit dans l’obscurité avec les pièces lumineuses Scrub d’Ann Veronica Janssens. Des formes rectangulaires de différentes couleurs, imbriquées les unes dans les autres, s’animent de mouvements accélérés accompagnés de changements de couleurs. L’image produite s’associe à l’expérience des images rémanentes et celles de l’accélération hypnotique produite par les variations de rythmes.

     
    Le labyrinthe des salles entraîne les visiteurs dans un grand parcours perceptif de sensations colorées, une curieuse expérience où chacun se défera lentement de l'assise profonde qui constitue sa relation avec le réel. 

     

     

     

     
     
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